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fruits. Long. selon Tavernier, 83. 20. lat. 36. 22. (D. J.)

KAJOU, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) espece de singe qui se trouve dans l’Amérique méridionale, près de la riviere des Amazones ; il est velu par-tout le corps, a une longue barbe grise, des yeux noirs, une queue très-longue, & il ressemble à un vieillard.

KAIRIOVACOU, (Géogr.) petite île de l’Amérique, la plus belle des Grenadines, & l’une des Antilles. Elle a environ huit lieues de circuit, abonde en gibier & en faisans. Le P. du Tertre y a long-tems séjourné, & auroit dû nous en donner une description fidele. Long : 316. 15. lat. 12. 20. (D. J.)

KAIROAN, (Geogr.) Cyrene, ville d’Afrique, capitale d’un gouvernement de même nom, au royaume de Tunis. Elle est soumise aux Turcs, & est peu de chose aujourd’hui. Long. 28. 30. lat. 35. 40. (D. J.)

KAKABRE KAVATE ou KAVADRE, s. f. (Lit.) pierre qu’on dit ressembler au crystal, & être d’une couleur d’un blanc sale, à laquelle on a attribué des vertus ridicules.

KAKAMA, (Géogr.) montagne de la Laponie suédoise, à environ 20 minutes au nord de Torneo, & à quelques lieues à l’orient du fleuve de Torneo. Le sommet de cette montagne est d’une pierre blanche, feuilletée & séparée par des plans verticaux, qui coupent perpendiculairement le méridien. Mem. de l’Acad. des Scienc. 1737, p. 405. (D. J.)

KAKA-MOULON ou MULLU, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre des Indes orientales qui produit des siliques dont l’écorce bouillie dans du lait est, dit-on, un remede souverain contre les diabetes & la gonorrhée.

KAKANIARA, s. m. (Botan.) le suc exprimé de ses feuilles pris avec la liqueur laiteuse des amandes de cacao, tue les vers ; & pris avec de la saumure, il les chasse.

KAKA-TODALI, s. m. (Hist : nat. Bot.) arbrisseau des Indes orientales, dont la racine & le fruit verd bouillis dans de l’huile, forment un onguent qui appaise les douleurs de la goutte. Ses feuilles bouillies dans de l’eau font un bain excellent contre les tumeurs & les sérosités.

KAKEGAWA ou KAKINGA, (Géog.) grande ville de l’empire du Japon, avec un château, à une lieue de la grande riviere d’Ogingawa.

KAKUSJU ou KAWARA-FISAGI, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbuste du Japon à feuilles de bardane, dont la fleur est monopetale, les siliques longues & menues, la semence petite en forme de rein, & garnie de poils aux deux extrémités. Il a peu de branches, mais elles sont fort longues. Le pistil de ses fleurs, qui sont de couleur pâle & d’une odeur assez douce, se change en une silique pendante, ronde & grosse comme un tuyau d’avoine, dont on fait boire la décoction aux asthmatiques. Les feuilles, qui ont de chaque côté deux especes d’oreillettes, s’appliquent sur les parties douloureuses, & passent pour être amies des nerfs.

KALAAR, (Géogr.) ville de Perse dans le Chilan ; on y fait une grande quantité de soie. Selon Tavernier, la long. 76. 25. lat. 37. 23. (D. J.)

KALASSUI, (Géogr.) riviere d’Asie dans la Tartarie, qu’on nomme présentement Orthon. Voyez Orthon. (D. J.)

KALDRAW, (Géogr.) ville de Bohème, dans le cercle de Pissen, près de Carlobad.

KALEBERG, (Géog.) montagne de Pologne, dans le palatinat de Sandomir, au couchant de la Vistule. C’est la montagne la plus haute de tout le royaume, & on n’y voit point ou peu d’arbres ; d’où lui vient son nom de Kalebeig. (D. J.)

KALENTAR ou KALANTAR, s. m. (Hist. mod.)

c’est ainsi qu’on nomme en Perse le premier magistrat municipal d’une ville, dont la dignité répond à celle de maire en France. Il est chargé de recueillir les impôts, & quelquefois il fait les fonctions de sous-gouverneur.

KALI, s. m. (Botan.) genre de plante dont voici les caracteres. Sa fleur est en rose, composée de pétales disposés circulairement ; le pistil s’éleve du centre de la fleur, & devient un fruit membraneux, arrondi, contenant une seule graine, placée au centre du calice, roulée en spirale comme la coquille d’un pétoncle, & couverte ordinairement par les feuilles de la fleur. M. de Tournefort compte sept especes de kali. Nous ne décrirons que celle d’Espagne ou d’Alicante, qui est la principale. Voyez Kali d’Alicante. (Botan.)

On voit que pour éviter l’équivoque, nous conservons ici le nom arabe de kali à la plante, réservant le nom de soude aux sels fixes qui en sont le produit.

En effet le kali abonde en sel marin, & donne en le broyant une eau salée ; mais la différence du produit de cette plante, quand elle est verte ou seche, est étonnante dans les procédés chimiques.

Si on la distille verte & fraiche, elle ne fournit qu’une eau insipide. Si on en cueille une livre de verte, & qu’on la fasse sécher, elle ne rend que trois onces. Qu’on les brûle alors, on aura bien de la peine à les réduire en cendres ; enfin les cendres de cette quantité brûlée dans un creuset, donne une drachme & demie de substance salée, blanchâtre, qui fermente foiblement avec l’eau forte. Quatre onces de cette herbe fraiche étant mises en décoction dans de l’eau de fontaine, & cette eau étant soigneusement évaporée, il se forme environ six drachmes d’un sel marin de figure cubique. Distillez la liqueur restante, en augmentant le feu graduellement, le phlegme passera d’abord, ensuite il s’éleve un sel volatil sec qui s’attache au sommet & aux parois du vaisseau ; ces sels étant purifiés, on trouvera, par le résultat des expériences, que cette herbe fraiche contient environ une cinquieme partie de son poids de sel commun.

Si l’on seche cette plante & qu’on la mette en décoction dans cinq livres d’eau de fontaine, la décoction étant à moitié évaporée, le résidu donne successivement une odeur de miel & ensuite de chou, & d’autres herbes potageres. Enfin, si après tout cela on laisse putréfier l’herbe bouillie, elle répand une odeur d’excrémens d’animaux, devient de même le réfuge des mouches, ainsi que la nourriture & le lieu d’habitation propre aux vers, qui sortent des œufs de ces insectes aîlés.

Toutes les expériences qu’on peut faire avec les crystaux cubiques de sel, formés dans la décoction évaporée de cette herbe, prouvent que c’est du sel commun ; & le sel volatil qui s’eleve ensuite par le feu lorsque le sel cubique ne se crystalise plus, se montre un fort alcali, par la fermentation avec les esprits acides.

Si l’on fait sécher par évaporation le suc de cette plante, après qu’on en a séparé tout le sel marin & qu’on en calcine le résidu, on aura finalement une substance seche, terreuse, qui tient de la saveur lixivielle, mais qui ne fond point en liqueur étant exposée à l’air. Cette substance calcinée, étant mêlée avec quelque esprit acide, & sur-tout avec l’esprit de vitriol, devient d’un bleu admirable, qui ne le cede point au plus bel outremer.

L’herbe fraiche kali mise en fermentation avec de l’eau commune, donne dans les différens états de fermentation, d’abord une odeur de chou aigre, ensuite celle des vers de terre tués dans l’esprit de vin, enfin celle des harengs fumés. Si on distille le