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articles, & le glossaire de Lauriere, au mot Juveigneurs. (A)

JUVÉNAUX Jeux, (Antiq. Rom.) Juvenales ludi ; jeux mêlés d’exercices & de danses, institués par Néron, lorsqu’il se fit faire la barbe pour la premiere fois. On les célébra d’abord dans des maisons particulieres, & il paroît que les femmes y avoient part ; car Xiphilin rapporte, qu’une dame de la premiere qualité, nommée Æolia Catula, y dansa à l’âge de 80 ans ; mais Neron rendit bientôt après les jeux Juvénaux publics & solemnels, & on les nomma Néroniens, voyez Néroniens Jeux. (D. J.)

JUVENTAS, s. f. (Mythol.) déesse de la jeunesse chez les Romains ; elle présidoit à la jeunesse, depuis que les enfans avoient pris la robe appellée prætexta. Cette divinité fut honorée long-tems dans le capitole, où Servius Tullius fit mettre sa statue. Auprès de la chapelle de Minerve, étoit l’autel de Juventas, & sur cet autel étoit un tableau de Proserpine. Lorsque Tarquin l’ancien voua le temple de Jupiter capitolin, pour lequel il fallut démolir ceux des autres divinités, le dieu Terme & la déesse Juventus, au rapport de Tite-Live, l. XXXVI. ch. xxxvj. déclarerent par plusieurs signes qu’ils ne vouloient pas quitter la place où ils étoient honorés. M. Livius Salitanor étant censeur, voua un temple à Juventas, & le lui fit élever après une victoire qu’il remporta sur Asdrubal. A la dédicace de ce temple on institua les jeux de la jeunesse, qui sont différens des jeux juvénaux, & qui ne furent pas répétés dans la suite, autant du-moins qu’on en peut juger par le silence de l’Histoire. Les Grecs appelloient Hébé la déesse de la jeunesse ; mais la Juventas des Romains n’étoit pas positivement l’Hébé des Grecs, à ce que pense Vossius, de Idololat. liv. VIII. cap. iij. & v. (D. J.)

JUXTA-POSITION, s. f. (Phys.) terme dont se servent les Philosophes pour désigner cette espece d’accroissement qui se fait par l’apposition d’une nouvelle matiere sur la surface d’une autre. Voyez Accroissement.

La juxta-position est opposée à l’intus-susception ou à l’accroissement d’un corps en tant qu’il se fait par la réception d’un suc qui se répand dans tout l’intérieur de la masse. Voyez Nutrition. Chambers.

IXAR, ou Hijar, (Géogr.) petite ville d’Espagne dans l’Arragon, sur la riviere de Marsin Long. 17. 16. lat. 41. 12. (D. J.)

IXIA, s. m. (Botan. anc.) l’ixia selon les Botanistes modernes, est la plante plus connue encore sous le nom de carline, en latin carlina ou chamæleon albus ; mais l’ixia ou ixias, dont Ætius, Actuarius, Scribonius Largus & d’autres font mention, est une plante bien différente de la carline ; car ces auteurs nous la donnent pour vénéneuse, & nous ignorons quelle plante ce peut être. (D. J.)

IXION, (Mythol.) on connoit ce premier meurtrier d’entre les Grecs, & tout ce que la Fable chante de la bonté qu’eut Jupiter de le retirer dans le ciel ; de la maniere dont ce perfide oublia cette grace, & du parti que prit le maître des dieux de le précipiter

dans les enfers, où il est étendu sur une roue qui tourne toujours. Eustathe a expliqué ingénieusement cette fable, & nos Mythologues ont adopté son explication. Eurypide en traita merveilleusement le sujet après Eschyle ; car Plutarque rapporte que quelques personnes ayant blâmé ce poëte d’avoir mis sur la scene un Ixion maudit des hommes & des dieux : Aussi ne l’ai-je point quitté, répondit-il, que je ne lui aye cloué les piés & les mains à une roue. Il ne nous reste aucun vestige de ces deux tragédies, qu’Aristote mettoit au rang des belles pieces pathétiques. Pindare dit très-bien qu’Ixion, en tournant continuellement sur la roue rapide, crie sans cesse aux mortels d’être toujours disposés à témoigner leur reconnoissance à leurs bienfaiteurs, pour les faveurs qu’ils en ont reçues. (D. J.)

IZELOTTE, s. f. (Monnoie.) monnoie de l’Empire qui vaut environ cinquante sols de notre monnoie actuelle. Elle passe à Constantinople & dans les échelles du levant pour les deux tiers d’un assellani ; & quoiqu’elle ne soit pas d’un argent aussi fin, le titre en étant moindre d’un quart que celui des piastres sévillanes, le peuple les reçoit dans le commerce. Savary, Dict. du Commerce 1758. (D. J.)

IZLI, (Géogr.) ou ZEZIL, ville d’Afrique en Barbarie, au royaume de Trémécem. Marmol vous en donnera l’histoire & la description : on la nommoit autrefois Giva. Long. selon Ptolomée, 14. 30. lat. 32. 30. (D. J.)

IZQUINTENANGO, (Géogr.) ville de l’Amérique dans la nouvelle Espagne, dans la province de Chiapa. On y recueille beaucoup de coton & d’ananas, & c’est une des plus jolies villes d’Indiens de toute la province. Elle est sur les bords de la grande riviere qui passe à Chiapa, & qui est ici également large & profonde. Long. 84. lat. 16. 50. (D. J.)

IZTIA-YOTLI, (Hist. nat. Minéral.) c’est une espece de jaspe verdâtre & moucheté de blanc, à qui les habitans du Mexique attribuent une vertu merveilleuse contre la gravelle & toutes les obstructions des reins.

IZTICHUILOTLI, (Lithol.) nom d’une pierre de la nouvelle Espagne ; elle est assez dure, d’un grand noir, & prend un beau poli. Les Américains la recherchent beaucoup pour leur parure. (D. J.)

IZTICPASO QUERZALIZTLI, (Lithol.) nom américain d’une pierre célebre chez ce peuple pour guérir la colique & autres maux, étant appliquée sur la partie malade. Ximenès croit que c’est une espece de fausse émeraude ; mais c’est plûtôt une belle espece de pierre néfrétique ; elle donne toûjours un œil terni malgré le poliment, ce qui caractérise ces sortes de pierres ; on la trouve en grandes masses que les Indiens taillent en petites pieces applaties. (D. J.)

IZTLI, (Lithol.) pierre d’Amérique, dont les natifs du pays faisoient leurs armes de guerre avant qu’ils connussent l’usage du fer ; c’est une sorte de pierre à rasoir nommée par de Laet lapis novacularum. Voyez Pierre à rasoir. (D. J.)