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te, & de quelle nature il est, soit qu’il soit un nombre entier ou une fraction.

Par exemple, dans ce logarithme, 2, 521293, le nombre qui est au côté gauche du point est appellé index ; & comme il vaut 2, il montre que le nombre absolu qui lui appartient doit avoir trois rangs : car il vaut toûjours un de plus que l’index, à cause que l’index de 1 est 0 ; celui de 0, 1 ; & celui de 100, 2, &c. comme dans cet exemple,

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9

où les nombres de dessus sont les index de ceux de dessous. C’est pourquoi dans les petites tables des logarithmes de Brigg, où l’index est omis, il faut toûjours le suppléer avant d’opérer.

Lorsque le nombre absolu est une fraction, l’index du logarithme est un signe négatif, & on le marque ainsi  : ce qui montre que le nombre correspondant est une fraction décimale de trois rangs, sçavoir 1. 365.

Il y a une maniere particuliere de marquer ces index, quand ils expriment des fractions, qui est fort en usage aujourd’hui. Elle consiste à prendre, au lieu du vrai index, son complément arithmétique à 10. Voici comment on écrit le logarithme dont nous venons de parler. .

Voyez au mot Logarithme, combien il est nécessaire d’ajoûter ou de retrancher des index.

Index (Jurispr.) terme latin qui est usité dans le langage françois pour signifier la table des matieres que l’on met à la fin d’un livre. On a deux index des corps de droit civil & canon, qui sont fort amples & sort utiles.

On appelle aussi index le catalogue des livres défendus par le concile de Trente.

Il y a à Rome une congrégation de l’indice ou de l’index, à laquelle on attribue le droit d’examiner les livres qui y doivent être insérés, & dont la lecture doit être défendue, soit absolument, ou donec corrigantur. Je ne sçais si nous n’avons pas le sens commun, ou si c’est la congrégation de l’indice qui en manque, mais il est sûr qu’il n’y a presque pas un seul bon livre de piété, ou de morale dans notre langue, qu’elle n’ait proscrit. (A)

Index, (Commerce.) nom que les négocians & teneurs de livres donnent à un livre composé de vingt-quatre feuillets, qui se tient par ordre alphabétique, dont on se sert pour trouver facilement sur le grand livre ou livre de raison les folio où sont débitées & créditées les différentes personnes avec lesquelles on est en compte ouvert. L’index se nomme aussi alphabeth, table ou répertoire. Voyez Livres. Dictionnaire de Commerce.

INDICA GEMMA., (Hist. nat.) pierre précieuse, qui suivant Pline, se trouvoit dans les Indes, & qu’il dit être d’un rouge brun, & dont en la frottant il suintoit une liqueur pourpre. Le même auteur dit qu’il y avoit une autre pierre à qui on donnoit le même nom, qui étoit blanche, & paroissoit comme couverte de poussiere. Voyez Pline, liv. XXXVII. chap. x.

INDICATEUR s. m. terme d’Anatomie, muscle de l’index, ou du second doigt après le pouce. Voyez Index.

Le premier des muscles propres de l’index est l’indicateur, ainsi appellé parce qu’il nous sert à montrer quelqu’un. On l’appelle aussi l’extenseur propre de l’index. Voyez Extenseur.

INDICATIF, adj. (Gramm.) le mode indicatif, la forme indicative. L’indicatif est un mode personnel qui exprime directement & purement l’existence d’un sujet déterminé sous un attribut.

Comme ce mode est destiné à être adapté à tous

les sujets déterminés dont il peut être question dans le discours, il reçoit toutes les inflexions personnelles & numériques, dont la concordance avec le sujet est la suite nécessaire de cette adaptation ; cette propriété lui est commune avec tous les autres modes personnels sans exception.

Mais il exprime directement. C’est une autre propriété qu’il ne partage point avec le mode subjonctif, dont la signification est oblique. Toute énonciation dont le verbe est au subjonctif, est l’expression d’un jugement accessoire, que l’on n’envisage que comme partie de la pensée que l’on veut manifester ; & l’énonciation subjonctive n’est qu’un complément de l’énonciation principale. Celle-ci est l’expression immédiate de la pensée que l’on se propose de manifester, & le verbe qui en fait l’ame doit être au mode indicatif. Ainsi ce mode est direct, parce qu’il sert à constituer la proposition principale que l’on envisage ; & le subjonctif est oblique, parce qu’il ne constitue qu’une énonciation détournée qui entre dans le discours par accident & comme partie dépendante. Je fais de mon mieux ; dans cette proposition, je fais exprime directement, parce qu’il énonce immédiatement le jugement principal que je veux faire connoître. Il faut que je fasse de mon mieux ; dans cette phrase, je fasse explique obliquement, parce qu’il énonce un jugement accessoire subordonné au principal, dont le caractere propre est il faut. C’est à cause de cette propriété que Scaliger le qualifie, solus modus aptus scientiis, solus pater veritatis. de caus. l. I. v. 116.

J’ajoûte que le mode indicatif exprime purement l’existence du sujet, pour marquer qu’il exclue toute autre idée accessoire, qui n’est pas nécessairement comprise dans la signification essentielle du verbe ; & c’est ce qui distingue ce mode de tout autre mode direct. L’impératif est aussi direct, mais il ajoûte à la signification générale du verbe l’idée accessoire de la volonté de celui qui parle. Voyez Impératif. Le suppositif que nous sommes obligés de reconnoître dans nos langues modernes, est direct aussi ; mais il ajoûte à la signification générale du verbe l’idée accessoire d’hypothese & de supposition. Voy. Suppositif. Le seul indicatif, entre les modes directs garde sans mélange la signification pure du verbe. Voy. Mode.

C’est apparemment cette derniere propriété qui est cause que dans quelque langue que ce soit, l’indicatif admet toutes les especes de tems qui sont autorisées dans la langue, & qu’il est le seul mode assez communément qui les admette toutes. Ainsi pour déterminer quels sont les tems de l’indicatif, il ne faut que fixer ceux qu’une langue a reçus. Voyez Tems. (B. E. R. M.)

INDICATION, s. f. (Jurisprud.) est le renseignement des biens d’un débiteur que le détenteur d’un héritage poursuivi hypotécairement fait au créancier, afin que celui-ci discute préalablement les biens indiqués.

C’est à celui qui demande la discussion à indiquer les héritages qu’il prétend y être sujets, & si par son indication il induit le créancier en erreur, il est tenu de l’indemniser des suites de la mauvaise contestation où il l’a engagé. Voyez Discussion. (A)

Indication, Indiquant, Indiqué, (Medec.) indication ne signifie autre chose en Médecine que vûe, dessein, objet à remplir. Indiquant se dit de l’état du malade considéré comme déterminant le medecin à procéder d’une maniere particuliere, comme lui fournissant des indications ; & enfin on appelle indiqué le secours que le medecin emploie d’après l’indication. On distingue par exemple les indications en vitales, curatives, prophylactiques, ou préservatives, palliatives, &c. c’est-à-dire qu’on se propose en traitant un malade de conserver sa vie, de sou-