Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/429

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le jabot qui leur sert à cet usage, sa chaleur étant suffisante pour faire ouvrir les moules.

Les singes ont dans la bouche des poches aux deux côtés de la mâchoire où ils serrent tout ce qu’ils veulent garder ; on dit aussi qu’il y a un poisson qui a comme le singe, ce sac dans la gueule, où ses petits viennent se jetter quand ils ont peur. (D. J.)

JABOTAPITA, s. m. (Botan. exot.) arbre d’une hauteur médiocre du Brésil, & du genre des ochna de Linnæus ; voyez Ochna.

Margrave & Pison l’appellent, arbor baccifera racemosa, Brasiliensis, baccâ trigonâ, proliferâ. Il se plait sur les rivages de la mer ; son écorce est inégale, de couleur grisâtre ; ses branches sont molles & pliantes, ses feuilles sont alternes, vertes, oblongues, pointues ; ses fleurs sont petites, en bouquets, à cinq pétales jaunes, & d’une odeur très-agréable. Après qu’elles sont passées, il leur succede un fruit qui vient en grapes, c’est-à-dire que chaque pédicule porte une baie de la grosseur d’un noyau de cerise, de figure presque triangulaire, à laquelle sont attachées trois ou quatre autres baies sans pédicule, ovoïdes, de la même grosseur, de couleur noire comme nos myrtilles, & donnant la même teinture ; leur goût est stiptique ; on en tire de l’huile par expression. Ces baies servent encore aux mêmes usages que nos baies de myrthe, pour arrêter les cours de ventre, resserrer, & fortifier les intestins. (D. J.)

JABOTI, s. m. (Hist. nat. Zool.) nom qu’on donne en Amérique à une espece de tortue qui s’y trouve ; son écaille est noire, & l’on y remarque plusieurs figures hexagones comme en relief. La tête & les piés sont bruns, mouchetés de taches verdâtres. Ray, Synops. quadruped.

JABURANDIBA, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbre du Brésil, dont les voyageurs ne nous ont point donné la description ; ils se sont contentés de dire que ses feuilles sont un spécifique contre toutes les maladies du foie. Il y en a une autre espece à feuilles rondes, moins grandes que les premieres ; ce dernier a des racines dont le goût est aussi fort que le gingembre, & qui appliquées sur les gencives, dissipent tous leurs maux.

* JABUTICABA, s. m. (Hist. nat. Bot.) grand arbre qui croît au Brésil. Il porte des fruits qui le couvrent depuis le bas du pié jusqu’au sommet, ensorte qu’on apperçoit à peine l’arbre. Ce fruit est noir, rond, de la grosseur d’un petit limon, d’un suc doux comme celui du raisin mûr, & salutaire aux fiévreux. Il y a beaucoup de ces arbres dans le territoire de Saint-Vincent. Dict. de Trévoux.

JAC, ou JACHT, (Marine.) Voyez Yacht.

JACA, s. m. (Botan. exot.) arbre des Indes orientales, de la grandeur du laurier. C’est le joaca de Parkinson, le tijaca-marum, Hort. Malab. palma, fructu aculeato, ex trunco prodeunte, de C. Bauh. le papa d’Acosta, & le jaqua ou jaaca de nos voyageurs, Acosta, Garcias, Tragoso, Linschoot, & autres.

Cet arbre a la feuille large comme la main, d’un verd clair, & nerveuse. Il croît le long des eaux, & porte le plus gros fruit qui soit connu dans le monde. Il sort du tronc, ainsi que des principales branches, & est souvent enseveli dans la terre avec le bas du tronc, auquel il est adhérant. Il est de figure conique, d’une palme de large sur deux de longueur, & pese ordinairement quinze à vingt livres ; il est couvert d’une coque verte, épaisse, & parsemée d’une infinité de tubercules, écailleux, piquans, mais blancs & laiteux en-dedans. Ce fruit en contient une infinité d’autres plus petits, oblongs & enveloppés d’une écorce commune ; leur pulpe est épaisse, jaunâtre, d’un goût & d’une odeur agréable. Chacun de ces fruits renferme une amande placée dans sa chair, comme dans un sac ; ces amandes sont couvertes

d’une peau mince, cartilagineuse, blanchâtre & transparente ; sous cette pellicule extérieure, on en trouve une autre rougeâtre, qui contient une seconde amande, dont le goût approche beaucoup de celui de nos chataignes.

Il s’éleve du milieu de ce cône un pistil épais, cendré, semblable à une colonne, autour duquel les plus petits fruits sont disposés circulairement ; une de leurs extrémités pénetre dans le pistil, & l’autre aboutit diamétralement à l’écorce : on observe entre ces fruits, une infinité de ligamens membraneux, blanchâtres, jaunâtres, qui tiennent au pistil & à l’écorce, & qui rendent, après qu’on a coupé le fruit, le pistil & l’écorce, un suc gluant & laiteux.

Le jaca vient dans toutes les Indes orientales. Il y en a plusieurs especes, que l’on distingue par leurs fruits, qui sont plus ou moins gros, succulens & savoureux. (D. J.)

JACAMACIRI, s. m. (Ornith. exot.) oiseau très remarquable du Brésil, qu’on peut ranger parmi les pies, ayant les piés faits de même, deux orteils devant, & deux derriere. Il est de la grosseur de l’alouette ; ses piés sont jaunes ; sa tête, son dos, & ses ailes sont d’un verd gai, mélangé de jaune & de rouge ; son ventre & sa poitrine sont d’un cendré sale ; mais comme toutes ses couleurs sont très-éclatantes au soleil, on ne peut s’empêcher d’en admirer le lustre & la beauté, selon Margrave. Hist. Bras. (D. J.)

JACANA, s. m. (Ornith. exot.) belle espece de colombe du Bresil, qui aime les lieux humides ; ses jambes d’un jaune verd, sont plus élevées que celles de nos pigeons, & ses orteils, principalement ceux de derriere, font plus longs ; sa couleur du dos, du ventre & des ailes, est nuée de verd & de noir ; son col & sa poitrine jettent toutes les couleurs changeantes de nos plus beaux pigeons ; sa tête est petite, & couverte d’une coeffe colorée comme la turquoise orientale ; son bec a la forme de celui de nos poules, petit, en partie d’un jaune verdâtre, & en partie d’un rouge éclatant. Margrave, hist. Bras. (D. J.)

* JACAPÉ, s. m. (Hist. nat. Bot.) espece de jonc du Brésil, qui ne porte ni semence ni fleurs. On le met au-dessus de la plaie de la morsure d’un serpent, & il soulage. Pison dit avoir fait usage avec succès de la décoction de sa racine contre le poison. Ray.

JACAPU, s. m. (Ornithol. exot.) oiseau du Brésil qu’on doit ranger dans la classe des merles, puisqu’il en a la figure, la grosseur & la noirceur, à l’exception que sa poitrine est d’un très-beau rouge. Ray, Ornith. pag. 143. (D. J.)

JACAPUCAIO, s. m. (Botan. exot.) Pison caractérise cet arbre en ces termes, arbor nucifera, Brasiliensis, cortice, fructu, ligneo, quatuor nuces continente. C’est un grand arbre du Brésil, qui se plait dans les lieux marécageux du cœur du pays ; son bois est très compact ; son écorce est grise, dure, inégale, telle que celle d’un vieux chêne ; ses feuilles ressemblent à celles du meurier, dentelées en leurs bords, & en quelque maniere torses & recourbées ; son fruit est gros comme la tête d’un enfant, de figure ovoïde, terminé à sa partie inférieure en cône obtus, attaché & suspendu par un pédicule ligneux. Il est couvert d’une écorce jaune extrémement dure, & au bout qui regarde la terre, il est fermé en façon de boete par un couvercle qui paroît d’un artifice admirable. Ce couvercle se détache de lui-même lors de la maturité du fruit, & en même tems qu’il tombe, il laisse tomber aussi des noix jaunes, ridées, approchant en figure des mirobolans chébules, & contenant une amande d’un goût très-savoureux, comme celui des pistaches ; on les mange roties, on en donne pour nourriture à plusieurs animaux ; on en tire beaucoup d’huile par expression. La coque des noix est em-