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HALSTER, s. m. (Commerce.) mesure dont on se sert pour les grains à Louvain, à Gand, & en quelques autres endroits des Pays-Bas. Huit halsters font le mudde, & vingt-sept muddes le last. A Gand, le last de blé est de cinquante-six halsters, & celui d’avoine, de trente-huit. Douze halsters font le mudde, ou six sacs ; chaque sac est de deux halsters. Dict. de Commerce. (G)

HALTE, s. f. en terme de Guerre, signifie une pause que fait un corps de troupes dans la marche.

Quelques-uns dérivent ce mot du latin halitus, haleine ; comme si on faisoit halte pour prendre haleine : d’autres le font venir de alto, parce que dans les haltes on dresse les piques, &c.

Dans les lieux coupés & pleins de défilés, on est obligé de faire plusieurs haltes ; & l’on dit, par exemple, qu’une armée a fait halte pour se reposer. Chambers.

Lorsqu’une troupe a fait une longue marche, & qu’on veut la faire paroître en ordre, on lui commande de faire halte, pour se remettre plus exactement en bataille, c’est-à-dire pour redresser ses rangs & ses files. On lui fait faire aussi halte pour se reposer dans les longues marches.

Lorsque l’armée fait le campement, le général lui fait faire halte pendant qu’on trace ou qu’on marque le camp. (Q)

HALTEREN, (Géog.) petite ville d’Allemagne en Westphalie, dans l’évêché de Munster, sur la Lippe. Long. 24. 52. latit. 51. 42. (D. J.)

HALTERES, s. f. pl. (Gymn. médic.) les halteres chez les Grecs étoient des masses pesantes de pierre, de plomb, ou d’autre métal, dont les anciens se servoient dans leurs exercices.

Il paroît qu’il y avoit deux sortes d’halteres ; les unes étoient des masses de plomb que les sauteurs prenoient dans leurs mains pour s’assûrer le corps & être plus fermes en sautant ; les autres étoient une espece de palet que l’on s’exerçoit à jetter.

Les halteres, selon Galien, se posoient à terre, à environ trois piés & demi de distance les unes des autres ; la personne qui vouloit s’exercer se plaçoit entre deux de ces masses, prenoit de la main droite celle qui étoit à sa gauche, & de la gauche celle qui étoit à sa droite, & les remettoit plusieurs fois de suite à leur place, sans bouger les piés de l’endroit où elle les avoit d’abord posés. On employoit cet exercice pour la cure de plusieurs maladies. Mercurial en parle dans son Art gymnastique ; j’y renvoye le lecteur. (D. J.)

HALVA, (Géog.) petite ville d’Afrique au royaume de Fez, sur les bords du Cébu, à trois lieues de Fez. Long. 13. 40. latit. 33. 30. (D. J.)

HALUNTIUM, ou ALUNTIUM, (Géog. anc.) ville de Sicile : Cicéron nous dit qu’elle étoit située sur une hauteur, dont l’acces étoit difficile : Ptolomée la met près de l’embouchure du Chydas, au bord de la mer. M. de Lisle croit qu’elle étoit à-peu-près au même lieu où est aujourd’hui San-Marcon. Fazel estime que ses ruines sont à cinq cens pas du bourg de Philadelphe, & que le Chydas est à-présent nommé Rosmarino. (D. J.)

HALY, (Géog.) ville d’Afrique dans l’Arabie heureuse, sur les confins de l’Yémen, du côté de Hégias. Long. 60. latit. 19. 40. (D. J.)

HALYS, (Géog. anc.) grande riviere de l’Asie mineure. M. de Tournefort a remarqué que nos géographes font venir ce fleuve du côté du midi, au lieu qu’il coule du levant ; ils ne sont excusables que sur ce qu’Hérodote a commis la même faute, liv. I. ch. lxxij. cependant il y a long-tems qu’Arrien l’a relevée, lui qui avoit été sur les lieux par l’ordre de l’empereur Hadrien. Strabon, qui étoit de ce pays-là, décrit parfaitement le cours de l’Halys, liv. XII.

p. 646. Ses sources, dit-il, sont dans la grande Cappadoce, près de la Pontique, d’où il porte ses eaux vers le couchant, & tire ensuite vers le nord, par la Galatie & par la Paphlagonie. Il a reçû son nom des terres salées au-travers desquelles il passe ; car tous ces quartiers-là sont pleins de sel fossile ; on en trouve jusques sur les grands chemins & dans les terres labourables. La salure de l’Halys tire sur l’amertume. Paul Lucas, qui a parcouru quelques lieux le long de ce fleuve, ajoûte qu’il est grossi dans son cours par la riviere de Chechenur, après quoi il arrose Osmangioux & Castamone, qui est presque à son embouchure dans la mer Noire. On croit que c’est sur ce fleuve que se donna entre Alliates & Cyanarée la bataille que fit finir la fameuse éclipse de soleil annoncée par Thalès, & la premiere qui ait été prédite par des Grecs, selon Pline, liv. II. chap. xij. son nom moderne est Aytozu. (D. J.)

HAM, ou HAMM, en latin Hammona, (Géog.) petite ville d’Allemagne en Westphalie, capitale du comté de la Marck, sur la Lippe, sujette au roi de Prusse, à trois milles de Soëst, à six lieues S. E. de Munster, dix-huit N. E. de Cologne. Longit. 25. 28. latit. 51. 42. (D. J.)

Ham, en latin Hammus, (Géog.) petite ville de France en Picardie, à quatre lieues de Noyon, sur la Somme ; les Espagnols la prirent après la bataille de Saint-Laurent, en 1557. Elle retourna à la France en 1559, par le traité de Câteau-Cambrésis. Voyez Piganiol de la Force & l’abbé de Longuerue. Elle est à vingt-neuf lieues N. E. de Paris. Long. 20. 44. 16. latit. 49. 44. 58. (D. J.)

* HAMA, s. m. (Hist. anc.) instrumens dont on se servoit à Rome dans les incendies, pour éteindre le feu ; ils étoient déposés chez les gardes préposés à cet effet, comme les seaux chez nos commissaires : mais on ne sait si les hama étoient ou des crochets ou des seaux ; le dernier est le plus vraissemblable.

HAMAC, s. m. lit suspendu, dont les Caraïbes, ainsi que plusieurs autres nations sauvages de l’Amérique équinoxiale, font usage. Quoique la forme des hamacs soit à-peu-près la même, il s’en voit cependant de plusieurs sortes, qui different soit par la matiere dont ils sont faits, soit par la variété du travail, ou par les ornemens dont ils sont susceptibles.

Les hamacs caraïbes sont estimés les meilleurs & les plus commodes ; ils sont composés d’un grand morceau d’étoffe de coton, épaisse comme du drap, d’un tissu très-égal & fort serré, ayant la figure d’un quarré long portant environ huit a neuf piés de longueur sur cinq à six de largeur : il faut observer que cette largeur se trouve toûjours disposée suivant la longueur du hamac. Tous les fils de l’étoffe sur les bords des deux longs côtés excedent la lisiere d’environ sept à huit pouces, & sont disposés par écheveaux formant des especes de boucles, dans lesquelles sont passées de petites cordes de quatorze à dix-huit pouces de long, qu’on nomme filet, servant à faciliter l’extension & le développement du hamac. Toutes ces petites cordes sont réunies ensemble par l’une de leurs extrémités, & forment une grosse boucle à chaque bout du hamac : c’est dans ces boucles qu’on passe les rabans ou grosses cordes qui servent à suspendre la machine au haut de la case ou aux branches d’un arbre. Les plus grands hamacs sont nommés par les Caraïbes hamacs de mariage ; deux personnes de différent sexe pouvant y coucher aisément. Les plus petits étant moins embarassans, se portent à la guerre & dans les voyages. Quelques sauvages des bords de la riviere d’Orinoco font des hamacs d’écorce d’arbre, travaillés en réseau comme des filets de pêcheur.

Les créoles blancs & les Européens habitans l’Amérique, préferent les hamacs aux meilleurs lits ; ils