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petite appellée petit homard, ou petite écrevisse de mer ; elle differe de la grande, en ce qu’elle a la tête & la poitrine plus rondes & découpées à-l’entour ; ses piés ne sont pas fourchus, & elle est de couleur rouge, & a des bandes transversales bleues. Rondelet, hist. des poissons, liv. XVIII. Voyez Crustacé.

HOMBOURG, (Géog.) en latin moderne, Homburgum, ville d’Allemagne au comté de Sarbrug, dans la Lorraine allemande, sur une petite riviere qui se jette dans la Blise, à deux lieues de Deux-Ponts. Long. 26. 6. lat. 49. 20. (D. J.)

HOMBRE, s. m. (Jeu.) il est inutile de s’arrêter à l’étymologie de ce mot ; il suffit de dire que les Espagnols en sont les auteurs, & qu’il se sent par la tranquilité qu’il exige, du flegme & de la gravité de la nation. Il faut un jeu de cartes entier, dont la valeur est la même qu’au quadrille ; les matadors sont les mêmes encore, & ont les mêmes privileges. Après avoir compté vingt jettons & neuf fiches, qui valent cent à chacun des joueurs, & en avoir fixé la valeur, on tire les places comme au quadrille ; on donne ensuite neuf cartes trois à trois à chaque joueur, qui a dû auparavant marquer de trois jettons devant soi, leur en ajoûtant encore deux autres à chaque fois que tous les joueurs passent ; on ne peut point jouer avec dix cartes qu’on n’en ait averti ; & celui qui les a données à lui-même ou aux autres, est exclus du jeu pour ce coup. La triomphe est celle que le joueur a nommée, ce qu’il faut qu’il fasse avant d’avoir vû sa rentrée. On tire une carte au hasard du jeu de celui qui ayant dix cartes joueroit le sans-prendre. Ce que nous venons de dire pour celui qui donne dix cartes, doit s’entendre aussi à tous égards de celui qui n’en donneroit que huit ; on ne doit jouer le sans-prendre que lorsqu’on a assez beau jeu pour faire cinq mains, ce qui est le nombre requis pour gagner, à-moins que les deux autres joueurs n’en fissent cinq à eux deux, trois l’un & deux l’autre ; ce qui n’empêcheroit point l’hombre de gagner ; on ne doit écarter qu’autant de cartes qu’on en prend du talon ; le sans-prendre ou les matadors gagnent le double. Quant à l’écart, le premier peut prendre jusqu’à huit ; & le second, qui est celui qui écarte après lui, ne doit point aller à fond, c’est-à-dire, laisser moins de cinq cartes à l’autre, à-moins qu’il n’ait quelque matador. Les cartes se jouent du reste à l’ordinaire, excepté que quand on n’a point de la couleur dont on joue, on n’est point obligé de mettre de triomphe si l’on veut. La bête se fait toutes les fois que l’hombre fait moins de cinq mains, ou que n’en faisant que cinq, l’un des deux autres joueurs en fait autant. On la fait encore quand on joue avec plus de neuf cartes, ou moins, sans en avertir, & quand on renonce ; ce qui n’arrive que lorsqu’on a laissé plier les cartes sans reprendre la sienne, à-moins que toutes les cartes ne soient jouées. Qui fait la bête pour avoir renoncé, doit reprendre sa carte si elle peut nuire au jeu. Quand la premiere bête est tirée, ce sont toûjours les plus fortes qu’on gagne devant ; on ne remet de jettons devant soi, que quand les bêtes sont gagnées par codille, autrement on n’en met point ; si après qu’on aura passé un coup, l’hombre perd, il fait la bête de quarante-cinq, parce qu’il y en a cinq devant chaque joueur qui font quinze à trois chacun. Or quinze jettons devant chacun des trois joueurs, font quarante-cinq, & ainsi des autres bêtes, qui augmentent à proportion du nombre de jettons que chaque joueur a devant soi.

La vole est quand on fait toutes les levées ; elle gagne toutes les bêtes qui sont sur le jeu, & le double de ce qui y est quand il n’y en a qu’une. La vole est entreprise, quand ayant déjà cinq levées premieres on lâche la sixieme carte. L’hombre ne peut

l’entreprendre quand il a vû les cartes de son écart. Quand la vole entreprise n’est pas faite, les deux autres partagent entre eux tout ce qui est au jeu, les tours & les bêtes ; cependant celui qui a joué le sans-prendre s’en fait payer comme de ses matadors s’il en a. Si en donnant les cartes il se trouve un as noir retourné, on refait ; s’il y a plusieurs cartes retournées on refait encore ; celui qui mêle ne peut point jouer lorsqu’il y a une carte tournée au talon. Celui qui mêle & donne dix cartes ou les prend pour lui, ne peut jouer du coup ; les deux autres peuvent jouer, mais il faut auparavant de demander à jouer en prenant, ou de nommer en jouant sans prendre, qu’ils déclarent qu’ils ont dix cartes, sans quoi ils feroient la bête & le coup acheveroit de se jouer. Celui qui n’en donne ou prend que huit, ne peut jouer non plus ; celui qui les a reçûes peut jouer comme nous l’avons déjà dit. Celui qui n’a que huit cartes doit en prendre du talon une de plus qu’il n’en écarte ; celui qui se trouve avec plus ou moins de cartes après avoir pris, fait la bête ; celui qui passeroit avec plus ou moins de cartes ne feroit pas la bête, pourvû qu’en écartant il prît ce qui lui manque, ou se défît de ce qu’il auroit de trop.

Celui qui en mêlant donne plus de dix cartes à un joueur, refait. Si le jeu est faux, soit que ce soit pour avoir plus de cartes, plusieurs d’une même couleur, ou des huit & des neuf, le coup est nul si l’on s’en apperçoit en le jouant, mais il est bon si l’on ne s’en apperçoit qu’après.

Le coup est joué lorsqu’il ne reste plus de cartes dans la main des joueurs, ou que l’hombre a fait assez de mains pour gagner, ou l’un des tiers pour gagner codille. Si l’hombre oublie à nommer sa couleur, l’un des deux joueurs peut nommer pour lui ; & si les deux nomment ensemble, on joue en celle qui a été nommée par celui qui est à la droite de l’hombre. L’hombre qui a oublié à nommer sa couleur, ou s’est mépris en la nommant, peut refaire son écart, si la rentrée n’est pas confondue avec son jeu. L’hombre doit nommer formellement la couleur dont il joue.

Quoique l’hombre ait vû sa rentrée, sa couleur est bien nommée s’il prévient les deux autres. Si celui qui joue ou sans prendre ou en prenant, nomme une couleur pour l’autre, ou qu’il en nomme deux, celle qu’il a nommée la premiere est la triomphe sans pouvoir en revenir ; celui qui a passé n’est plus reçû à jouer ; celui qui a demandé à jouer ne peut ni se dispenser de jouer, ni jouer sans prendre, à-moins qu’il ne soit forcé, auquel cas il le peut par préférence à celui qui le force. Celui qui n’étant pas dernier en carte, & n’ayant pas de jeu à jouer sans prendre, nomme sa couleur sans avoir écarté & sans avoir demandé si l’on joue, est obligé de jouer sans prendre : celui qui joue sans prendre à jeu sûr en l’étalant sur table, n’est point obligé de nommer sa couleur, si ce n’est qu’on l’obligeât à jouer, & que les autres voulussent écarter. Celui qui tourne une carte du talon pensant jouer à un autre jeu, ne peut point jouer du coup, sans en empêcher pour cela les autres, & fait la bête.

De même si quelqu’un en remettant le talon sur la table ou autrement en tourne une carte, on joue le coup, mais il fait la bête. S’il reste des cartes du talon, celui qui a écarté le dernier les peut voir, & les autres ont le même droit après lui ; mais celui des deux autres qui les regarderoit si le dernier ne les avoit vûes, feroit la bête. Celui qui a pris trop de cartes du talon, peut remettre celles qu’il a de trop s’il ne les a pas vûes, & qu’elles ne soient pas confondues avec son jeu, & il ne fait pas la bête ; & s’il les a vûes ou qu’elles soient confondues avec