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selon la croyance générale, la principale des fées bienfaisantes, qui venoient la nuit dans les maisons, & y apportoient toutes sortes de biens. Les diables épicaltes sont manifestement les incubes, que les Grecs appelloient épialtes, ἐπίαλτοι. Voyez Incube. (D. J.)

HELLER, s. m. (Commerce.) nom usité en Allemagne pour désigner une monnoie imaginaire, qui est la plus petite de toutes, & répond au denier ou à l’obole de France : il y a des pieces de trois hellers en Silésie & en Saxe ; deux de ces pieces y valent un kreutzer. Voyez Kreutzer.

HELLESPONT, s. m. (Géog.) fameux canal ou détroit qui sépare l’Europe & l’Asie, & qui est indifféremment nommé par les modernes, le bras de S. Georges, les bouches de Constantinople, le détroit de Gallipoli, ou le détroit des Dardanelles. Voyez Dardanelles.

Les anciens l’appelloient Hellespont, du nom de Hellé, fille d’Athamas, qui en le traversant, pour s’enfuir dans la Colchide, avec son frere Phryxus, chargés tous deux de la toison d’or, tomba malheureusement dans cette mer, où elle périt. On y arrive par diverses routes, après avoir laissé derriere soi, à droite ou à gauche, les isles Cyclades & Sporade, qui composent dans la mer Egée, ce qu’on appelle l’Archipel.

Ce détroit est situé au 35d 42′ de latitude, & environ au 55 de long. Toute sa longueur est de 10 à 12 lieues ; il n’en a guere plus d’une de largeur à son entrée, & dans toute la suite, il n’a qu’une demi-lieue tout au plus. A son couchant, que l’on a sur la gauche en y entrant, on voit la Thrace, qui est une partie de l’Europe que ce détroit sépare d’avec la Troade, Province d’Asie, qui est à son orient. Il a la Propontide au nord, avec tout l’Archipel au sud. A l’entrée de ce passage à main droite, on trouve le promontoire Sigée, qu’on appelle aujourd’hui cap Gianizzari ; quand on a passé les châteaux neufs bâtis par Mahomet IV, on entre dans l’Hellespont dont ils sont les portes ; & de-là jusqu’aux Dardanelles, il n’y a aucun vestige d’antiquités considérables.

Comme cette mer a divers noms chez les modernes, elle en a eu aussi plusieurs chez les Poëtes, auxquels celui de Hellespontus, ne convenoit pas toûjours ; Virgile, Æneid. liv. I. v. 385. l’appelle la mer de Phrygie, Phrygium æquor, parce qu’en effet ce détroit resserre la Phrygie à l’orient. Lucain, liv. VI. v. 55. & Valerius Flaccus, liv. II. v. 586. l’appellent l’un, Phryxœum pontum, l’autre, Phryxea æquora, la mer de Phryxus, nommant le frere pour la sœur, parce que, selon la fable, elle étoit avec son frere Phryxus, lorsqu’elle donna son nom à cette mer. Leur pere étoit Athamas, & de-là lui vint la dénomination de mer Athamantide.

Enfin, Ausone, in Mosell. v. 287. & 288, employe trois expressions de suite, pour peindre l’Hellespont, tant la poésie latine a de richesses pour s’exprimer.

Quis modò Sestiacum pelagus, Nepheleidosque Helles
Æquor, Abydoni freta quis miretur Ephebi.


Il l’appelle en premier lieu la mer de Sestos, & cette ville étoit sur le rivage du détroit du côté de l’Europe. Secondement, la mer d’Hellé, fille de Nephélé & d’Athamas ; & enfin le détroit du jeune homme d’Abydos : Abydos étoit au midi de Sestos, & le poëte fait allusion à l’histoire touchante de Héro & de Léandre. (D. J.)

HELLOPES, s. m. pl. (Géog. anc.) peuple qui faisoit partie des Perthebes Epirotes, & dont on tiroit les ministres de Jupiter à Dodone ; ce sont les mêmes que les Selles & les Helles, quoique Pline

en fasse autant de gens différens. On appelloit hella ou siége, le lieu de l’oracle de Jupiter à Dodone, de sorte qu’il est vraissemblable que le fertile canton qu’Hésiode nomme Hellopie, n’étoit autre chose que les terres des environs de l’oracle, ou de la dépendance de son siége. (D. J.)

HELLOTIES, sub. f. pl. (Antiq.) il y a eu en Grece deux fêtes de ce nom, dont l’une étoit célebrée dans l’isle de Crete en l’honneur d’Europe, voyez Elloties ; l’autre étoit célebrée par les Corinthiens, qui y joignirent des jeux solemnels & des courses célebres, où de jeunes gens disputoient le prix, en courant avec des torches allumées dans la main, voyez Ellotides ; & si vous voulez un plus grand détail de ces deux fêtes, voyez Athénée, Deipnosophist. lib. XV. & Potter Archæol. græc. lib. II. cap. xx. tom. I. p. 393. (D. J.)

HELMINTOLITES, sub. fém. (Hist. nat. Lithol.) noms donnés par quelques auteurs à des pierres qu’ils ont prises pour des vers pétrifiés ; mais ce ne sont réellement que des loges ou tuyaux, dans lesquels des petits animaux ou vers marins étoient logés, & que l’on trouve quelquefois dans le sein de la terre, comme beaucoup d’autres corps marins qui y ont été ensevelis. (—)

HELMET, (Géog.) petite ville de Livonie, dans la province d’Esthonie.

* HELMINTIQUES ou VERMIFUGES, voyez Vermifuges.

HELMONT, (Géog.) petite ville des Pays-Bas dans le Brabant Hollandois, au quartier du Peelland, avec un château sur l’Aa, à 7 lieues E. de Bois-le-duc, 6 S. O. de Grave, 28 N. E. de Bruxelles. Long. 23. 12. lat. 51. 31. (D. J.)

HELMSTADT, (Géog.) ville d’Allemagne au duché de Brunswick, bâtie par Charlemagne en 782, avec une université fondée par le duc Jules de Brunswig en 1576. Les Professeurs sont de la confession d’Augsbourg. Helmstadt est à 3 milles N. E. de Brunswick, 4 N. E. de Wolfenbutel. Long. 28. 45. lat. 52. 20.

Cette ville a fourni quelques gens de lettres nés dans son sein, comme Frédéric Ulric Calixte, théologien, mort en 1701, âgé de 79 ans ; Christ-Henri Rittmeyer, qui cultiva les langues orientales, mort en 1719 ; Valentin Henri Vogler medecin, qui a donné l’histoire physiologique de la Passion de J. C. mort en 1677 âgé de 55 ans ; Herman Conringius, littérateur, historien & medecin, connu par un grand nombre d’ouvrages : un des plus curieux, est celui de Antiquitatibus academicis, à Gottingue, en 1739. in-4°. Il mourut en 1681. à 75. ans. (D. J.)

Helmstadt, (Géog.) ville forte & maritime de Suede, capitale de la province de Halland ; elle appartient à la Suede depuis 1645. Elle est près de la mer Baltique, à 22 de nos lieues N. O. de Lunden, 22 N. E. de Copenhague, 24 S. E. de Gothenbourg. Long. 30. 30. lat. 56. 42. (D. J.)

HELORUS, (Géog.) riviere de Sicile sur la côte orientale de l’île, dans sa partie méridionale. A l’embouchure de l’Helorus, étoit un canton délicieux, que l’on nommoit Heloria Tempe, Virgile, Æneid. liv. III. v. 698. On vante la bonté de ce canton qu’arrosoit l’Helorus, præpingue solum stagnantis Helori : le nom moderne de cette riviere que Virgile dit couler lentement, est l’Atellari. (D. J.)

HÉLOS, (Géog.) il y avoit trois Hélos au Péloponnese ; l’une dans la Laconie, l’autre dans la Messénie, & la troisieme dans l’Elée auprès de l’Alphée. La premiere seule étoit une ville, la seconde étoit un simple lieu sans aucune qualification ; & la troisieme pouvoit avoir été une ville, mais elle ne subsistoit plus du tems de Pline. On ne voyoit même du tems de Pausanias, que les ruines d’Hélos en La-