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en citérieure & en ultérieure ; elle s’étend en long depuis l’embouchure de la Dée à l’E. vers Aberdeen, jusqu’au lac de Lomond à l’O. C’est une partie du mont Grampins, dont Tacite fait mention dans la vie d’Agricola, où il décrit la victoire que ce général remporta près de cette montagne sur Galgacus roi d’Ecosse. (D. J.)

GRANSON, Gransonium, (Géog.) petite ville de Suisse au pays de Vaud, capitale d’un bailliage de même nom. Granson est mémorable par la bataille que les Suisses y gagnerent contre Charles, dernier duc de Bourgogne en 1475. Elle est située sur le bord occidental du lac de Neufchatel, à une lieue d’Iverdun. Long. 24. 32. latit. 46. 48. (D. J.)

GRANTHAM, Grathamium, (Géog.) ville à marché d’Angleterre en Lincolnshire, sur la riviere de Wintham ; elle a droit d’élire deux députés au parlement. Elle est à 3 lieues S. de L’Incoln, 30 N. de Londres. Long. 16. 32. latit. 52. 50. (D. J.)

GRANVILLE, Grandisvilla, (Géog.) petite ville maritime de France dans la basse-Normandie, avec un port. Elle est en partie sur un rocher, & en partie dans la plaine, à 5 lieues d’Avranches, à 6 de Coutance vers la Bretagne, & à 74 N. O. de Paris. Les Anglois ont bâti Granville sous Charles VII. Long. suivant Cassini, 15d. 54′. 18″. lat. 48d. 50′. 6″. (D. J.)

GRANULATION, s. f. (Métall.) réduction des métaux en poudre ou en petite grenaille, afin qu’ils puissent se fondre plus aisément, & se mêler plus également avec d’autres corps dans certaines opérations délicates.

C’est ce qu’on exécute d’une façon grossiere par la voie humide, en jettant les métaux quand ils sont en fusion, dans l’eau froide, au-travers d’un balai de genêt ou de bouleau tout neuf ; ou plûtôt en les faisant passer dans un cylindre creux percé de trous, espece de couloir destiné à cette opération. Mais la meilleure méthode de granuler les métaux cassans, se pratique par la voie seche, c’est-à-dire en jettant ces sortes de métaux au moment qu’ils sont en fusion, dans une boîte de bois bien enduite intérieurement de craie : on granule parfaitement le plomb de cette maniere, & voici comment il faut s’y prendre.

Mettez une certaine quantité de plomb dans une cueillere de fer ; faites-le fondre lentement sur un petit feu ; dès qu’il sera entierement liquéfié, versez-le dans votre boîte de bois, dont l’intérieur, ainsi que son couvercle, qui doit être juste & bien fait, seront partout enduits de craie ; secouez sur le champ votre boîte avec le métal fondu que vous venez d’y verser, & secouez-la fortement, ensorte que le métal soit violemment agité contre toutes les parois de la boîte ; continuez cette agitation jusqu’à ce que le métal soit refroidi ; alors ouvrez la boîte, & vous trouverez la plus grande partie de votre métal finement granulé, c’est-à-dire réduit en très-petits grains ; lavez tous ces grains dans l’eau chaude, vous enleverez la craie qui s’y est attachée ; enfin passez-les par des couloirs pour en trier les diverses grosseurs.

Le plomb, l’étain, le cuivre, sont les métaux les plus propres à ce procédé, parce qu’ils deviennent très-cassans lorsqu’ils entrent en fusion. La craie dont on couvre tout l’intérieur de la boîte de bois, y donne une grande force de résistance, & l’empêche de se brûler, tandis que le métal secoué contre ses parois, acquérant de la fragilité, à mesure qu’il se refroidit, se réduit par les secousses réitérées en une fine poudre, qu’on ne peut obtenir par aucune autre méthode.

Il y a pourtant quelques précautions à suivre dans ce procédé, qu’il est bon de savoir ; 1°. le plomb

ne doit pas être fondu à un feu violent, parce qu’il dépose dans la fusion une pellicule sur sa surface, qui se regenere aussi souvent qu’on l’écarte ; de sorte que toutes ces pellicules se mêlant avec le métal, tandis que vous le secouez dans votre boîte, s’opposent à la granulation ; 2°. quoique le feu ne soit pas violent, il faut observer que le plomb soit toûjours fluide ; autrement il se réuniroit en masse presque aussi-tôt que vous le verseriez dans la boîte ; vous n’en retireriez donc que peu de poudre, & vous seriez obligé de répéter le procédé à plusieurs reprises ; 3°. l’espece de granulation dont nous parlons, ne doit pas s’appliquer à tous les métaux ; on ne peut l’obtenir de ceux qui sont d’autant plus tenaces, qu’ils approchent davantage de la fusion. L’or & l’argent, par exemple, sont de cette classe ; ils ne peuvent être granulés que par la méthode humide & grossiere de l’eau froide : du-moins les découvertes de nos jours en ce genre ne s’étendent pas plus loin. (D. J.)

GRANULATOIRE, s. f. voyez Grenailler.

GRAPHIQUE, adjectif, (Astron.) on appelle en Astronomie opération graphique, celle qui consiste à résoudre certains problemes d’Astronomie par le moyen d’une ou de plusieurs figures tracées en grand sur un papier, & relatives à la solution de ces problèmes. Si ces opérations ne donnent pas une solution extrèmement exacte, elles donnent en récompense la solution la plus prompte, & fournissent une premiere approximation commode, qu’on peut ensuite pousser plus loin en employant le calcul. Ainsi on employe les opérations graphiques pour avoir d’abord une solution ébauchée du problème des cometes, de celui des éclipses, & de quelques autres. On peut en voir des exemples dans différens ouvrages d’Astronomie. (O)

GRAPHOIDE, s. f. (Anat.) ce mot se dit 1°. de l’apophyse stiloïde, qui est une appendice de l’os des tempes, faite en forme de petit stilet, longue, aiguë, déliée, & tant-soit peu courbée, comme les éperons ou les ergots du coq. 2°. Quelques-uns donnent aussi, quoique mal-à-propos, le nom de graphoïde au muscle digastrique. 3°. Enfin d’autres donnent la même dénomination à une petite extension du cerveau qui part de la base de ce viscere, & panche en-arriere.

C’est ainsi que les termes grecs sont par un malheur inévitable tellement multipliés en Medecine & en Anatomie, pour signifier une même chose & même des choses différentes, que pour en étendre les sons & les diverses applications, on est obligé de perdre sur la science aride des mots, le tems le plus précieux de la vie, & qu’on pourroit employer utilement à la connoissance des choses qu’ils désignent.

Graphoïde vient de γράφω, j’écris, & εἶδος, forme ; voilà pourquoi ce mot est donné à diverses choses qui ont la forme plus ou moins approchante d’une plume dont nous nous servons pour écrire. (D. J.)

GRAPHOMETRE, s. m. (Géom. prat.) nom que plusieurs auteurs donnent à un instrument de mathématique, appellé plus communément demi-cercle.

Ce mot vient de deux mots grecs, γράφω, j’écris, & μέτρον, mesure ; apparemment parce que les divisions de degrés qui sont sur cet instrument donnent, pour ainsi dire, par écrit la mesure des angles qu’on observe par son moyen.

On a vû au mot Demi-Cercle en quoi cet instrument differe de l’équerre d’arpenteur. V. Equerre d’arpenteur. Il differe de la planchette en ce que celle-ci est un instrument beaucoup plus simple & sans aucune division. Voyez Planchette. Ce dernier est plus expéditif, mais le graphometre est plus exact ; cependant quand il s’agit d’opérations trigonométriques qui demandent une grande précision, comme de celles qu’il faut faire pour mesurer les