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troisieme fuseau ; 25d 46′ de D en c sur les circonférences DK, DL du troisieme & quatrieme fuseau ; 37d 25′ de E en d sur EL, EM ; 44. 39. de F en e sur FM, FN ; enfin 47d sur GN, circonférence du dernier fuseau : ce qui fait la moitié du tropique. La même opération se fait pour le tropique du Capricorne, en observant qu’il doit toucher l’écliptique au point opposé au premier, & qu’il doit se tracer dans la partie inférieure des six autres fuseaux.

Le centre commun aux arcs qui doivent passer par les points correspondans d’un même fuseau, se trouve de cette maniere. L’on joint ces deux points, tels que A, a, par une ligne droite, au milieu de laquelle on éleve une perpendiculaire indéfinie. L’on prend ensuite avec un compas la longueur de la tangente de 66d 32′ proportionnelle au rayon du globe ; l’on pose une pointe de ce compas sur un des points A de la courbe AH, & de l’autre point l’on trace une section ; l’on fait la même chose à l’autre point A de la courbe BH, & le point d’intersection qui se trouve dans la perpendiculaire est le centre de l’arc requis.

A l’égard des cercles polaires, il suffit d’en tracer la moitié, touchant le pole de l’écliptique au point K. L’on portera 43d de A en g sur la courbe AH du premier fuseau AHB ; 48. 44. de B en h sur les courbes BH, BI du premier & du second fuseau ; enfin 65d 28′ de C en i sur les courbes CI, CK du second & troisieme fuseau. L’on trouvera les centres des arcs qui doivent passer par ces points gh, hi, ik, en prenant, comme ci-dessus, avec le compas la longueur de tangente de 23d 28′, elle sera le rayon des cercles qui doivent passer par ces points.

Ces fuseaux du globe céleste étant donc construits avec tous les cercles dont il doit être composé, l’on divisera tous les paralleles à l’écliptique ou latitudes, de même que les longitudes célestes, de degrés en degrés, pour pouvoir poser les étoiles à leur juste place, conformément aux meilleurs catalogues que l’on en a faits ; l’on enveloppe ensuite les amas d’étoiles appellées constellations, dans des figures d’hommes & d’animaux dont on est convenu ; enfin l’on ajoûte à chaque étoile, distinguée selon sa grosseur, les caracteres introduits par Bayer, dont les Astronomes font usage pour pouvoir se reconnoître dans leurs observations ; & le dessein du globe céleste est entierement fini.

Des deux méthodes de placer les étoiles, savoir par les ascensions droites & déclinaisons & par les longitudes & latitudes célestes, la derniere est préférable par le tems & le travail qu’elle épargne ; d’autant plus qu’il ne faut qu’ajoûter aux tables calculées par longitudes le nombre de degrés & de minutes, eu égard au tems auquel ces tables ont été calculées, & à raison d’un degré en 72 ans ; au lieu que par les ascensions droites & les déclinaisons, il faut calculer le lieu de chaque étoile pour ces deux objets différens. Or, quand on seroit assûré de n’avoir point fait de faute dans son calcul, il est toûjours certain que l’épargne du tems auroit été un gain plus considérable.

Description de la méchanique des globes. Dans la construction méchanique des globes, rien n’est plus essentiel que la précision dans la rondeur & la monture des boules. C’est à l’expérience jointe à la théorie que j’ai de ces instrumens, que je suis redevable du détail dans lequel je vais entrer.

Les outils nécessaires qui entrent dans la main-d’œuvre d’un globe, ne sont pas en grand nombre.

Il faut avoir premierement un demi-fuseau ABC de cuivre ou de fer-blanc, proportionné aux boules que l’on veut construire. A est la pointe du fuseau, BC son pié de diametre ; il faut y laisser environ un pouce & demi de plus que la moitié de son grand axe. Figure 1. Planche II.

2°. Une ou plusieurs demi boules ABC (fig. 2.) de bois bien dur, tel que des souches de racines d’orme tortillard, qui ayent été long-tems exposées au soleil, pour ne pas être sujettes à se fendre. Ces demi-boules doivent être portées sur un seul pié, quand elles sont petites ; & sur trois piés, lorsqu’elles doivent servir à faire des grosses boules. AB est un trait dans le plan de l’équateur de la boule, & à son pole C est une pointe.

3°. Un demi-cercle de fer ou de cuivre (fig. 3.), dont la circonférence intérieure soit en biseau & juste du diametre de la boule à construire. Il doit être d’une largeur & d’une épaisseur assez considérable pour pouvoir résister. Vers le milieu de ce demi-cercle l’on réserve une partie plus large percée de deux trous, pour être montés à vis sur un morceau de bois épais & oblong, au milieu duquel se trouve aussi un trou par lequel l’on fait passer une forte vis, pour fixer le tout sur un établi avec l’écrou que l’on serre en-dessous. A ce demi-cercle sont attachées par-derriere aux points H, K deux équerres vissées aussi dans le même morceau de bois. EF, GD sont deux petites broches cylindriques à oreille, qui font partie du diametre du demi-cercle ; elles se poussent & se tirent dans un trou cylindrique ; & on les fixe, quand on veut, par le moyen des vis F, G. C’est de l’exactitude de cet outil que dépend la précision des boules que l’on veut faire.

La fig. 4. représente des ciseaux montés sur un morceau de bois taillé en coin, & que l’on visse aussi sur l’établi quand on veut s’en servir. Ils sont destinés pour couper du carton de telle épaisseur qu’il soit.

Pour commencer une boule, l’on prend une feuille de carton de pâte le plus mince que l’on trouve ; l’on fixe sur cette feuille le fuseau de cuivre ABC par son sommet A ; l’on trace avec un stilet douze demi-fuseaux qui se tiennent tous par le sommet. Il faut ensuite enduire de savon humide la demi boule de bois ; de sorte que la couche de savon soit assez épaisse pour ne pas être dissoute par l’humidité du carton que l’on doit y appliquer, & de peur que la calotte que l’on veut mouler ne s’y attache.

L’on applique cette premiere couche de fuseaux bien imbibée d’eau sur la demi-boule, ensorte que la pointe C de ce moule (fig. 2.) passe par le trou commun au sommet des demi-fuseaux. Ce carton humide, obéissant au coup qu’on lui donne avec la main, s’applique exactement. On retient le tout par une corde que l’on tourne au-dessous du trait AB qui marque l’équateur de la boule, & l’on y fait un nœud coulant pour pouvoir la délier quand on veut.

Il faut tailler ensuite vingt-quatre autres demi-fuseaux détachés que l’on imbibe aussi d’eau, & que l’on enduit de bonne colle de farine. On en applique une nouvelle couche ; en sorte que chaque demi-fuseau recouvre d’un tiers les joints de ceux de la premiere couche, comme on le voit par le profil de la figure 5. Ayant fait de même pour la troisieme couche, l’on enduit le tout de colle ; & quand ces demi-fuseaux paroissent bien unis, on laisse sécher le tout naturellement. Il est avantageux d’avoir au moins deux moules de même calibre pour expédier l’ouvrage, & l’on doit faire en été une provision de ces calottes.

Lorsque la calotte est bien seche, l’on y trace avec un trusquin ouvert de la distance AD (fig. 2.) un trait qui termine la moitié juste de la boule. Il faut dénoüer la corde qui maintient la premiere couche de fuseau, & avec une lame mince détacher les bords du carton de dessus le moule. Si l’on a de la peine à enlever la calotte, il faut frapper dessus partout avec un maillet de buis ; & il est rare après cela que l’on ne l’enleve pas : autrement ce seroit un défaut de savonnage, auquel il faut toûjours bien prendre garde.