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NOMS
des Fusées
.
Diametre
intérieur
du moule.
Hauteur
du moule.
Hauteur
du cylindre
de la broche.
Hauteur
de la
demi-boule.
Longueur
de la
broche.
Hauteur
du massif.
Total des 4 précédentes colonnes égal à la hauteur du moule.








Diametre. Diametre. Diametre. Diametre. Diametre. Diametre.
Petit partement 8 lignes 7 0 0 1 0 0 0 0 3 0 1 0 7 0 0
Partement 10 lign. 6 0 1 0 0 0 0 3 1 6 0
Marquise 12 lign. 6 0 1 0 0 0 0 3 0 1 6 0
Double marquise 15 lign. 6 0 1 0 0 0 0 3 1 6 0
De dix-huit lignes 18 lign. 6 0 0 1 0 0 0 0 3 0 1 0 6 0 0
De vingt-une lignes 21 lign. 5 0 1 0 0 0 0 3 0 1 0 5 0
De deux pouces 24 lign. 5 0 1 0 0 0 0 3 0 0 1 0 0 5 0
De deux pouces & demi 30 lign. 5 0 1 0 0 0 0 2 0 5 0
De trois pouces 30 lign. 5 0 0 1 0 0 0 0 2 0 0 0 5 0 0

Art. II. Des cartouches. On les forme en roulant le carton sur la baguette, qu’on nomme baguette à rouler. Elle doit être unie & sans manche. On lui donne de diametre les deux tiers du diametre intérieur du moule ; le tiers qu’elle a de moins est rempli par le cartouche, dont l’épaisseur est d’un sixieme du même diametre, ou du quart de celui de la baguette.

Le carton doit être entierement collé, excepté le premier tour qui enveloppe la baguette. Il faut prendre garde que la colle ne la mouille, & la frotter de savon lorsqu’elle a été mouillée, crainte que le cartouche ne s’y attache. On trempe dans l’eau le dernier tour du carton avant de le coller, pour en ôter le ressort qui feroit dérouler le cartouche après qu’il est formé.

Les cartouches pour les lances & pour les conduites de feu se font de papier. On pose la baguette sur la feuille, au tiers de sa largeur ; on renverse ce tiers dessus, & on le fait bien joindre contre ; on roule un tour sans colle ; ensuite on colle tout ce qui reste de papier, tant la partie double formée par le tiers de la feuille renversé, que la partie simple ; & on acheve de rouler le cartouche. Ces cartouches se nomment porte-feux, lorsqu’on les employe à communiquer le feu d’une piece d’artifice à une autre, par le moyen d’une étoupille qui y est renfermée.

Les cartouches de serpenteaux, & autres petites fusées de quatre à six lignes de diametre extérieur, sont faits de cartes à joüer. Il faut les tremper dans l’eau, & les employer à moitié seches ; elles en sont plus flexibles, & se roulent mieux. On commence par en rouler une ; on y en ajoûte une seconde, & on termine le cartouche par deux tours de papier gris, dont le dernier est collé.

Art. III. De l’étranglement des cartouches. Il ne

faut pas attendre que les cartouches soient entierement secs pour les étrangler ; ils donneroient beaucoup de peine, & s’étrangleroient mal.

On commence par les rogner sur la baguette avec des ciseaux. Il ne s’agit dans cette opération que de retrancher la bavure du bout qui doit être étranglé, pour que les bords de cette partie, qui doit avoir la forme d’une calote, soient à l’uni.

Pour les étrangler, on attache une corde ou une ficelle d’une grosseur proportionnée à celle de la fusée, d’un bout à un gond ou piton, vissé dans un poteau, ou scellé dans le mur, & de l’autre bout à sa ceinture, ou à un bâton que l’on place derriere & en-travers de ses cuisses, de maniere qu’il soûtienne le corps lorsque l’on fait effort pour étrangler. Dans cette situation, & la corde étant tendue, on pose le cartouche dessus ; puis on prend la partie de la corde qui est entre soi & le cartouche, & l’on en fait deux tours sur le cartouche, dans la partie que l’on veut étrangler à un demi-diametre extérieur de son extrémité ; on enfonce une baguette dans cette partie, la tenant de la main droite, & le cartouche de la gauche, & l’on serre la corde en jettant le corps en-arriere, & tournant chaque fois le cartouche pour en bien arrondir l’étranglement, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un trou à pouvoir passer la broche avec peine : alors il est suffisamment étranglé.

Il faut frotter la corde de savon, pour empêcher que le cartouche qui est encore humide lorsqu’on l’étrangle, ne s’y attache & ne se déchire.

Quand on a étranglé un certain nombre de fusées, il ne faut pas différer à les lier, crainte que l’étranglement ne se relâche. On les lie en passant trois boucles de ficelle dans la gorge, & serrant à chaque boucle ; ce qui s’appelle le nœud de l’artificier.