Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui n’est pas un défaut ; & en ce que sur les bords du troisieme il y a deux barres de cuivre en croix, qui se fendent en deux à l’endroit où elles doivent se croiser, pour former un trou rond destiné à soûtenir les creusets.

Le fourneau marqué fig. 8-10. differe de celui de fusion de Glauber, par quelques accessoires ; il est fixe, construit en briques, haut de trois piés & demi, & large de 16 pouces, tant sur le devant que sur les côtés. On éleve le cendrier de 10 pouces & demi jusqu’à la grille, & on y laisse une porte de six pouces de large, qu’on discontinue à la hauteur de sept pouces : peu importe que l’intérieur du cendrier qui a neuf pouces de large, soit rond ou quarré ; mais le foyer est rond, & a neuf pouces de diametre. La grille est faite de barres de fer de 10 lignes d’équarrissage, posées en losange, & est de la grandeur requise. Il faut observer les mêmes précautions que pour les grilles déjà mentionnées. Au-dessus de la grille, dont l’épaisseur est comptée pour un pouce, on éleve le foyer à la hauteur de treize ; on continue encore à l’élever, mais on laisse une porte en-devant de sept pouces de large, & haute de dix & demi : cette porte est bordée par un cadre de fer, dont l’usage est de conserver les briques & de joindre mieux avec la porte brisée dont nous parlerons. Il est encore bon d’observer que dès le bas de la porte on diminue tout-d’un-coup l’épaisseur du fourneau, de celle de son mur antérieur, ou de trois pouces & demi : outre cela, le cadre qui en fait les jambages n’est pas perpendiculaire, mais incliné, de façon que sa partie supérieure est de deux pouces de plus en-arriere que l’inférieure ; ainsi, avec le secours de la figure que nous avons donnée, & en se la représentant de profil, on peut avoir une idée de l’effet que cela doit faire. Au-dessus de la porte, la paroi antérieure du fourneau s’approche insensiblement de la postérieure, & les deux latérales l’une de l’autre, de façon que le diametre du fourneau, qui n’étoit plus pour lors que de cinq ou six pouces, se trouve réduit à un rectangle de trois pouces & demi de large d’arriere en avant, & à quatre pouces & demi de long d’un côté à l’autre, à quatre pouces & demi au-dessus de la porte : c’est dans cet endroit qu’on a mis un regître. Il est fait d’une brique un peu plus large que le trou qu’elle couvre, & assez longue pour sortir encore quand le trou est tout fermé : cette brique est logée dans une coulisse ; & elle est censée avoir un pouce ou un pouce & demi d’épais. Le fourneau se termine à deux pouces au-dessus, par une ouverture semblable aux dimensions qu’il a à l’endroit de son regître : on y ajuste un petit dôme, qui n’est guere que la naissance d’un tuyau qu’on met de la longueur qu’on veut. C’est ce que nous avons marqué fig. 10. La porte est brisée, c’est-à-dire qu’elle est faite de plusieurs pieces. C’est la fig. 9. Elle est composée de trois barres de fer plates, épaisses de six lignes, longues de neuf pouces, & assez larges pour faire à elles trois la hauteur d’un pié environ quand elles sont posées : elles ont un crampon au milieu, pour avoir la facilité de les prendre.

L’avantage de ce fourneau consiste en ce qu’on peut, au moyen de la construction de sa porte, regarder dans le creuset ; car dans celui de Glauber, on auroit de la peine à y voir une petite quantité de matiere. Il est d’ailleurs construit selon les bons principes. Il n’y a à y ajoûter que ce qu’on peut ajoûter à tous les autres. Je veux parler d’une trompe au soupirail. Nous l’avons fait dessiner d’après nature dans le laboratoire de M. Rouelle.

La fig. 25. est un grand fourneau de fusion en briques, dont le devant est ouvert, pour avoir la facilité de puiser dans les grands creusets, qui sont chargés de quelques quintaux de métal. Quand on

n’a besoin que d’un feu médiocre pour fondre une grande quantité de métal à-la-fois, on construit avec des pierres des grands fourneaux quadrangulaires, dont les plus considérables ont leurs côtés larges de 4 piés ; ensorte qu’on y peut placer des creusets d’ipsen, capables de contenir ce qu’on a à fondre. Pendant la fusion on en tient le devant fermé avec des briques, qu’on ôte quand on veut puiser le métal. Par là on évite les efforts nécessaires à les élever, & le danger qui en résulteroit. Le sol du cendrier est en glacis, & incliné en-avant, pour déterminer le métal qui peut tomber des creusets fêlés, à couler dans un creux fait devant la porte du même cendrier. Il est bon de remarquer que cette fig. qui est la 17. de la Pl. IV. de M. Cramer, doit être élevée, & se terminer en une pyramide comme un fourneau d’essai.

Nous comprendrons la forge, qui est un fourneau de fusion, au nombre des ustensiles nécessaires dans un laboratoire philosophique, quoique nous n’en ayons pas représenté, & cela par les raisons que nous avons alléguées. Mais nous croyons devoir avertir que la casse en doit être plus grande que trop petite.

La casse est cette boîte ou foyer rond ou quarré, d’un pié de diametre, & profond d’à-peu-près autant, où les charbons allumés sont contenus autour du creuset, & reçoivent le vent d’un soufflet double qui vient par-dessous ; elle est quarrée pour l’ordinaire. On donne encore ce nom à la boîte ou foyer d’un fourneau de fusion à vent.

On fait communément la casse plus grande qu’il ne la faut pour l’ordinaire, parce qu’on la diminue avec des carreaux qu’on fait faire au fournaliste. On en ferme le dessus avec un carreau qu’on leur fait faire aussi, qui a dans le milieu un gros bouton servant de poignée, pour réverbérer la flamme & augmenter la vivacité du feu. Le soufflet en doit être fait comme celui du maréchal, à deux vents, & de cuir épais, afin qu’on puisse forcer le vent à volonté. Ceux qui ressemblent aux soufflets d’orgue, ont bien le vent plus égal, mais il est plus foible ; & il ne s’agit pas ici d’une grande précision. C’est la coûtume de diviser en deux le tuyau descendant du soufflet à une certaine hauteur. On suppose que le soufflet soit plus élevé que la forge. Cette division se fait par un sommier à-peu-près semblable à celui de l’orgue ; au moyen duquel on donne à volonté le vent au tuyau de la casse, ou à un autre tuyau qui va s’ouvrir sur le foyer de la forge, pour servir au petit fourneau de fusion de la fig. 37. n°. 1. par exemple, mais quelques artistes y renoncent, par la raison que ce regître est sujet à se déjetter, en conséquence de la chaleur voisine, & perd le vent du soufflet. Je crois cependant que s’il étoit fait de bois de vauge ou de Hollande, la chose n’arriveroit pas. En voici la construction : le tuyau du soufflet porte son vent dans une petite chambre du sommier, que nous nommerons la laie. La paroi opposée à celle qui reçoit le tuyau du soufflet, est composée de trois petites planches couchées les unes sur les autres. Celle du milieu n’est pas si large que les deux autres, mais elle est plus longue ; c’est celle qu’on appelle proprement regître. Elle n’a qu’un trou, & les deux autres en ont deux. Ce qui lui manque de largeur à chaque côté, est rempli par des liteaux ajoûtés à l’une des deux autres, ou bien pris sur leur épaisseur. Les trous de la planchette extérieure reçoivent les deux tuyaux qui vont à la casse & au foyer de la forge. Ces deux tuyaux sont bien étoupés comme ceux des porte-vents, pour boucher juste. Les trous de la planchette intérieure reçoivent le vent de la laie, & le communiquent au tuyau, vis-à-vis duquel se trouve le trou du regître. Ce trou se rencontre justement vis-à-vis l’un des deux tuyaux au moyen de deux arrê-