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quantité de composition mise dans le format décidé, & enfermée dans un chassis de fer, où elle est maintenue par le secours des bois de garniture, de biseaux & des coins. Voyez les Planches d’Imprimerie.

Forme, (Manége & Maréchall.) tumeur calleuse, indolente, de la nature de celle qui dans l’homme est connue sous le nom de ganglion. Son siége est fixé dans les ligamens même de l’articulation du pié ou de la couronne, avec le pâturon ; aussi se montre-t-elle toûjours sur un des côtés, ou sur les deux côtés de cette derniere partie, soit qu’elle attaque le devant, soit qu’elle attaque le derriere de l’animal.

Les causes en sont ordinairement externes ; elle peut être l’effet d’une constitution, d’une piquûre : elle est le plus souvent la suite des efforts, auxquels le cheval a été contraint dans des courses violentes, ou en maniant à des airs qui exigent beaucoup de force. Tout ce qui peut insulter les fibres ligamenteuses en les tirant, en les alongeant, en les meurtrissant, en les dilacérant, doit nécessairement produire ou une dilatation, ou une obstruction des vaisseaux qui charrient la lymphe dans ces ligamens, ou une extravasion de cette humeur : de-là une tumeur legere & molle dans son origine, mais qui augmente insensiblement en volume & en consistance au point d’offenser d’une part les ligamens en les gênant, & de rendre de l’autre la circulation difficile dans les vaisseaux qui l’avoisinent : c’est ainsi que le desséchement de l’ongle & la claudication, deviennent des accidens inséparables de cette maladie.

On la reconnoît à la présence de la tumeur, & le signe univoque est l’indépendance totale de cette même tumeur qui ne tient en aucune façon au tégument, sous lequel elle est située.

Je ne proposerai pour la détruire ni l’opération de dessoler, ni l’application inutile d’un cautere actuel, dort l’effet ne s’étend pas au-delà de la peau ; j’indiquerai des topiques capables de la résoudre, tels que la pommade mercurielle, que l’on doit faire succéder à des frictions seches. On peut encore, après avoir froissé la tumeur & l’avoir fortement comprimée sous le doigt, dans l’intention de briser l’humeur qui la forme, y placer un emplâtre d’onguent de vigo au triple de mercure, ou du diabotanum mercurisé, & recouvrir le tout d’une plaque de plomb, que l’on assujettira sur la partie par le moyen d’un bandage. Il est même à-propos, lorsque la tnmeur est très-considérable, de la battre avec une petite palette de bois avant de tenter de la dissiper par ces résolutifs, que l’on employera toûjours avec succès, sur-tout s’ils sont accompagnés des médicamens internes, qui peuvent atténuer & liquéfier la lymphe. Ces médicamens sont le crocus metallorum, donné à la dose d’une once chaque jour ; l’aquila alba, à la dose d’une dragme & plus ; la poudre de vipere, &c. Si les frictions, les frotemens, les compressions occasionnent une inflammation, on ne continuera pas les applications des emplâtres prescrits ; on recourra à des topiques émolliens, qui seront suivis de l’usage de ces mêmes emplâtres, lorsque la partie cessera d’être enflammée. (e)

* Forme, (Papeterie.) chassis sur lequel la feuille de papier prend sa forme ; il est composé d’un quadre de bois AA, BB (voyez les Planc. de Papeterie.) de figure quadrilatere, mais plus long que large : le vuide de ce quadre est de la grandeur dont on veut la feuille ; il est traversé par de petits barreaux de bois, ou des fils de laiton, qu’on appelle verjures. Les verjures ont une arrête assez tranchante (voyez les figures K & I) : la premiere représente la partie inférieure d’une verjure qui est arrondie ; & l’autre, la partie supérieure. Sur les arrêtes des verjures DD,

qui sont assemblées dans les longs côtés du chassis, & qui viennent presque à son affleurement, on étend des fils de laiton BBB, que l’on fixe les uns auprès des autres par d’autres fils encore plus fins qui font le tour des verjures, comme le filet d’une vis sur son noyau ; de maniere que le vuide du chassis soit entierement rempli. Ces lignes droites que l’on remarque au papier en le regardant au jour, sont les impressions des verjures : quant aux écritures & marques du manufacturier, elles se font par l’impression d’un fil de crin cousu sur la forme, suivant le dessein qu’on veut avoir. En général, la feuille prend la trace de toutes les parties éminentes de l’intérieur du quadre de la forme.

On voit, fig. 1. la forme par-dessus ; fig. 2. la forme par-dessous ; & fig. 3. le cadret que l’on tient sur la forme, pour lui servir de rebord. On conçoit qu’en plongeant la forme dans une chaudiere pleine d’eau & de pâte à faire du papier ; la faisant entrer de champ ; la tenant horisontalement sous l’eau, ensorte qu’il y ait, par exemple, six pouces depuis la surface de la forme jusqu’à la surface de l’eau ; la levant ensuite parallelement à la surface de l’eau, on emportera sur la forme toutes les parties de pâte qui se trouveront au-dessus ; que l’eau s’échappera à-travers le réseau de la forme ; & que les parties de pâte retenues s’affaissant les unes sur les autres, formeront une feuille. Voyez l’article Papeterie.

* Formes, en terme de Raffineur de sucre ; ce sont des moules de terre cuite, de figure conique, dans les quels on coule & on fait le sucre : la figure leur est nécessaire, pour que les sirops ne trouvent point de retraite où séjourner. Avant de se servir des formes neuves, on les met en trempe pendant vingt-quatre heures, pour les dégraisser : mais quand elles ont déjà servi, elles n’y restent que douze heures, après lesquelles on les lave & on les prépare pour l’empli, voyez Empli. Il y en a d’autant de sortes qu’il y a de différens poids dans les pains de sucre, ou plûtôt de degrés de finesse, voyez Sucre. Il faut encore que toutes les formes soient humides avant de les employer, excepté celles que l’on prépare pour les vergeoises & les verpuintes Voyez Vergeoises & Verpuintes.

Forme, (Vénerie.) s’entend d’un espace de terre sur lequel un filet est étendu, en la couvrant lorsqu’on le fait agir.

Formes se dit des femelles des oiseaux de proie, qui donnent le nom à l’espece ; au lieu que les mâles s’appellent tiercelets ; parce qu’en général, la femelle de l’oiseau de proie est plus grande, plus hardie, & plus forte que son mâle. Les formes ne sont point propres à la volerie.

FORMÉ, en terme de Blason. Une croix formée est une croix étroite au centre & large aux extrémités ; c’est ainsi que l’appellent Leigh & Morgan, quoique la plûpart des auteurs la nomment patée. Voyez Patée.

FORMÉE, adj. f. pris substantivement, (Jurispr.) ce terme s’applique à plusieurs objets différens.

Dans l’ancienne coûtume de Chauny, art. 17. les formées sont les services que l’on fait pour un défunt ; ce qui vient sans doute de ce qu’il n’y a que la forme ou représentation d’un défunt.

Partie formée, dans quelques coûtumes, signifie partie civile en matiere criminelle. Voyez Haynaut, ch. xxj. Larue d’Indre, art. 35. Bourdelois, art. 79.

Office formé, c’est-à-dire qui est créé pour subsister à perpétuité, avec tous les caracteres d’un véritable office. Voyez Office. (A)

Formées, (Lettres) litteræ formatæ ; on appelloit ainsi des lettres dont l’usage a été commun parmi les Chrétiens dans les premiers siecles de l’Église,