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GUADALAJARA, (Géog.) ville d’Espagne dans la Nouvelle Castille, sur le Hénarès, à quatre lieues N. E. d’Alcala, douze de Madrid. On a raison de douter que cette ville soit la Caraca de Ptolomée ; en 1460 Henri IV. l’honora du nom de cité, & elle a droit d’assister aux états généraux de Castille.

C’est la patrie de Gomez de Ciudad-Réal (Alvarès) poëte latin espagnol, qui fut élevé avec Charles-Quint, & se fit de la réputation dans son pays par son poëme de la toison d’or : il mourut le 14 Juillet 1538, âgé de cinquante ans. Longit. 14. 50. latit. 40. 36. (D. J.)

Guadalajara, ou Guadalaxara, (Géogr.) province de l’Amérique septentrionale dans la Nouvelle-Espagne ; elle est bornée au levant & au sud par le Méchoacan, & au couchant par la province de Xalisco : au midi de cette province est le grand lac nommé lac de Chapala, formé par Riogrande & par deux autres rivieres, & formant à son tour le fleuve de Sant-Iago. On ne peut rien ajoûter à la fertilité du pays, qui porte en abondance le mays, le froment & tous les fruits de l’Europe. Guadalajara, capitale ; Lagos, Léon, & Zamora en sont les villes les plus considérables. (D. J.)

Guadalajara, ou Guadalaxara, (Géogr.) ville considérable de l’Amérique septentrionale, capitale de la riche & fertile province de même nom, dans la Nouvelle-Espagne, avec un évêché suffragant de Mexico. Nuno de Gusman la fit bâtir en 1531 ; elle est à 87 lieues O. N. O. de Mexico. Long. 271. 40. latit. N. 20. 2. (D. J.)

GUADALAVIAR, (Géog.) riviere d’Espagne au royaume de Valence ; ce nom qui lui a été donné par les Maures, signifie eau pure : les anciens ont nommé cette riviere Turia. Elle a ses sources dans les montagnes qui séparent la Nouvelle-Castille du royaume d’Arragon ; elle coule dans ce dernier d’Occident en Orient, se courbant vers le S. O. elle entre dans le royaume de Valence, baigne la capitale au-dessous de laquelle elle se perd dans la Méditerranée. Ses rivages sont communément bordés de saules, de planes, de pins, & d’autres arbres semblables, depuis sa source jusqu’à son embouchure. (D. J)

GUADALENTIN, (Géog.) riviere d’Espagne qui a plusieurs sources dans le royaume de Grenade, & se perd à Almaxaran dans le golfe de Carthagene. (D. J.)

GUADALOUPE, aquæ Lupiæ, (Géog.) ville d’Espagne dans l’Estramadure, avec un célebre couvent d’Hieronymites, d’une structure magnifique & d’une richesse immense ; ils sont au nombre de cent vingt, & ont vingt-huit mille ducats de revenu pour leur entretien. La ville est sur le ruisseau de même nom à onze lieues de Truxillo. Long. 13. 15. lat. 39. 15. (D. J.)

Guadaloupe (la) ou Guadeloupe, (Géog.) île de l’Amérique, l’une des Antilles françoises, entre l’île S. Domingue au sud, la Marie-Galande au sud-est, la Desirade à l’est, & l’île de Montferrat au nord ; sa plus grande largeur est d’environ dix lieues & son circuit de soixante. Elle est fertile, peuplée, défendue par quelques forts, & conquise sur les Espagnols par les François qui en sont les maîtres depuis 1635 ; les matelots la nomment par corruption la Gardeloupe : elle est divisée en deux parties par un petit bras de mer. La partie orientale s’appelle la grande terre ; la partie occidentale dont le milieu est hérissé de montagnes, est proprement la Guadeloupe. Voyez-en la description détaillée dans les voyages du P. Labat. Long. suivant Harris, 319. 51. 55. & suivant Varin & Deshayes, 315. 18. 15. latit. 14. o. o. (D. J.)

GUADALQUIVIR, (le) Boetis, (Geogr.) grand fleuve d’Espagne dans la Nouvelle-Castille & dans

l’Andalousie ; il prend sa source dans la Manche ou plûtôt il tire son origine du mont Siéra-Ségura ; reçoit dans son cours le Guardemena, le Guadaloulou, le Marbella, le Xénil ; passe à Cordoue, à Séville ; forme quelques îles, & va se perdre dans le golfe de Cadix, à S. Lucar de Baraméda : il est large d’une lieue dans son embouchure, & la marée y monte jusqu’à Séville. Les Espagnols attribuent à ses eaux la propriété de teindre en rouge la laine des brebis, c’est-à-dire qu’elles peuvent faciliter cette teinture.

Le Guadalquivir, mot arabe qui signifie le grand fleuve, est le Bœtis des anciens ; le tems qui détruit toutes choses y a fait des changemens considérables ; il a fermé sa branche orientale. Ceux qui savent les révolutions que des tremblemens de terre & autres accidens ont produit sur d’autres fleuves, ne s’étonneront pas de celles qui sont arrivées au Guadalquivir. (D. J.)

GUADARAMA, (Géog.) petite ville d’Espagne dans la vieille Castille ; elle est sur le Guadaran, à 10 lieues N. O. de Madrid, 6 S. de Ségovie. Long. 13. 53. lat. 40. 43. (D. J.)

GUADEL, (Géog.) ville de Perse dans la province de Mékran, sur la côte orientale, avec un assez bon port. Long. 80. 30. lat. 25. (D. J.)

GUADIANA, (le) Anas, au génitif Anæ, (Géog.) riviere d’Espagne qui prend sa source dans la Nouvelle-Castille proche de Canamayez ; elle semble d’abord se cacher sous terre, renaît ensuite par des ouvertures que l’on appelle los oyos de Guadiana ; coule à Calatrava, à Ciudad-Réal ; se jette dans l’Estramadure ; passe à Mérida, à Badajox ; entre dans le Portugal ; sépare l’Algarve du Contado qui appartient à l’Espagne, & se jette enfin dans l’Océan entre Castro Marino & Agramonte.

Les Latins l’ont décrit sous le nom d’Anas, auquel les Maures ont ajoûté les deux premieres syllabes du nom moderne. Bochart a cherché l’étymologie du mot Guadiana dans les langues punique & arabe, comme si la premiere lui étoit connue, ou que les Arabes eussent été en Espagne du tems des Romains.

Au reste, comme cette riviere a très-peu d’eau en été près de sa source, & d’une eau qui par la lenteur de son cours semble croupir sous des rochers, on a cru qu’elle se perdoit sous terre, parce que dans la sécheresse on la perd de vûe dans les lieux voisins de son origine ; c’est ce qui a donné lieu à un bel esprit du siecle, de dire dans un de ses ouvrages, au sujet des fleuves d’Espagne : « l’Ebre l’emporte pour le nom, le Duéro pour la force, le Tage pour la renommée, le Guadalquivir pour les richesses ; mais le Guadiana n’ayant pas dequoi se mettre en parallele avec les autres, va de honte se cacher sous terre ». Cette pensée puérile fait honneur au goût de l’écrivain. (D. J.)

GUADIL-BARBAR, (Géog.) riviere d’Afrique sur la côte septentrionale de Barbarie ; elle a sa source auprès de l’Orbus, & tombe dans la Méditerranée à Tabarca : c’est la Tusca & le Rubricatus des anciens. (D. J.)

GUADIX, (Géog.) les Romains l’ont connue sous le nom d’Acci ; ancienne & grande ville d’Espagne, mais dépeuplée, dans le royaume de Grenade, avec un évêché suffragant de Séville. Ferdinand le Catholique l’a reprise sur les Maures en 1489. Elle est dans un terroir très-fertile, environné de tous côtés de hautes montagnes, & arrosé par des torrens ; à neuf lieues N. E. de Grenade, sept S. O. de Baca, dix-neuf N. O. d’Alméria. Long. 15. 23. lat. 37. 5. (D. J.)

GUAGIDA, (Géog.) ancienne ville d’Afrique au royaume de Trémecen, dans une plaine agréable, à