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de percussion que Rhases & Haly-Abbas, ainsi que l’auteur dont il s’agit, ont employé constamment en parlant de la saignée, peut étayer cette conjecture. Constantin l’Africain s’exprime encore plus clairement à cet égard : ferire, venis feriendis, ne nervus percutiatur, ne os percutias ; & Juvenal lui-même semble faire allusion à cette maniere de saigner : mediam pertundite venam. Voyez l’histoire de la Medecine par Freind.

En Allemagne une flammette à ressort, dont la construction ne differe en aucune maniere de celle des flammes qui sont entre les mains des maréchaux, est préférée aux lancettes dont nos Chirurgiens se servent. (e)

Flamme, chez les Metteurs en œuvre, est un morceau d’or formé en flamme & émaillé en rouge, qui entre dans la composition de quelques ordres, ou que l’on met en tête des bagues d’alliance, ou autres de fantaisie.

* FLAMMEUM, (Histoire anc.) espece de voile dont on couvroit la tête des jeunes filles le jour de leur nôce, pour dérober aux yeux du spectateur les mouvemens de joie qu’un prochain changement d’état pouvoit occasionner dans leurs yeux & sur leur visage. Ce voile, suggéré par la modestie, étoit purpurin. Il étoit à l’usage journalier de la femme des Flamines. Les marchands & teinturiers du flammeum s’appellerent flammearii.

FLANC, s. m. (Gramm.) il se dit proprement des parties latérales du ventre d’un animal : on l’a étendu à beaucoup d’autres acceptions. Voyez les articles suivans.

Flanc, en terme de Guerre, se dit par analogie du côté d’un bataillon, d’un escadron ou d’une armée. Voyez Aile.

Attaquer l’ennemi en flanc, c’est le découvrir par le côté, & faire feu dessus. Les ennemis nous prirent en flanc. Il faut couvrir les flancs de l’infanterie par des aîles de cavalerie, ou par quelque ouvrage qui empêche l’ennemi de tomber dessus.

En général, les flancs d’une troupe ou d’une armée en bataille, doivent toûjours être à l’abri des attaques de l’ennemi. Lorsque la situation des lieux les expose à ce danger, il faut y remédier par des corps de troupes capables de les en garantir. M. de Follard veut qu’on employe ses colonnes dans cette circonstance. Voyez Ordre de Bataille. (Q)

Flanc, en terme de Fortification, est une ligne tirée de l’extrémité de la face d’un ouvrage, vers l’intérieur ou la gorge de cet ouvrage : telle est la ligne FG, Pl. I. de la Fortification, fig. 1.

Le flanc du bastion est la partie qui joint la face à la courtine. Voyez Bastion. Il doit avoir au moins vingt toises, & au plus trente ; mais sa grandeur en général doit se regler par l’étendue des parties qu’il doit défendre, & où l’ennemi peut s’établir pour le battre. Voyez Fortification. (Q)

Flanc bas ou Place basse ; c’est ainsi qu’on appelle dans la Fortification, des especes de flancs que les anciens ingénieurs construisoient parallelement au flanc couvert de leurs places, & au pié de son revêtement. Voyez Cazemate. Voyez aussi à la suite du mot Fortification, la construction du chevalier de Ville, du comte de Pagan, &c.

Les flancs bas servent à augmenter la défense du flanc ; & comme ils sont peu élevés, l’ennemi a peu de prise sur eux, & leur feu rasant lui cause beaucoup d’obstacles dans le passage du fossé. Les tenailles de M. de Vauban peuvent tenir lieu de cette sorte de flanc. Voyez Tenaille. (Q)

Flanc concave, (Fortific.) est un flanc couvert qui forme une ligne courbe, dont la convexité est tournée vers le dedans du bastion. Voyez la construction du flanc concave dans le système de M. de

Vauban, à la suite du mot Fortification. Quelques auteurs donnent au flanc concave le nom de tour creuse, parce qu’il a la même figure en-dedans le bastion, qu’une partie des tours dont on se servoit anciennement dans la fortification. (Q)

Flanc couvert, (Fortific.) est celui dont une partie rentre en-dedans le bastion, laquelle est couverte par l’autre partie vers l’épaule, qui est arrondie ou en épaulement. Voyez Orillon & Épaulement.

Le flanc est aussi couvert, dans plusieurs constructions, par le prolongement de la face du bastion, arrondie ou en épaulement.

L’avantage du flanc couvert est d’être moins exposé à l’ennemi, & de conserver quelques canons vers l’épaule du bastion, qui servent beaucoup à la défense du fossé & du pié des breches. (Q)

Flanc oblique ou second Flanc, (Fortific.) c’est, lorsque la ligne de défense est fichante, la partie GE (Pl. I. de Fortific. fig. 4.) de la courtine EF, comprise entre le prolongement DG de la face CD du bastion, & l’angle F du bastion opposé. On appelle cette partie second flanc, parce que les soldats qui y sont placés, découvrent la face CD & le fossé du bastion opposé, comme le flanc, mais cependant d’une maniere beaucoup plus oblique. Voyez Feu de Courtine & Ligne de défense.

La plûpart des anciens ingénieurs étoient fort partisans du second flanc ; mais l’expérience a fait remarquer qu’il n’opéroit presque rien d’avantageux dans la défense ; parce que le soldat étant obligé de se placer de côté pour découvrir la face du bastion opposé, n’est pas dans cette situation en état de nuire beaucoup à l’ennemi : aussi M. le comte de Pagan l’a-t-il supprimé dans ses constructions, en quoi il a été imité par M. le maréchal de Vauban.

Ceux qui voudront voir tout ce qu’on peut dire en faveur & contre le second flanc, n’auront qu’à consulter le livre intitulé, nouvelle maniere de fortifier les places, tirée des méthodes du chevalier de Ville, du comte de Pagan, & de M. de Vauban.

L’auteur de cet excellent ouvrage prétend répondre à toutes les objections qu’on a faites contre le second flanc ; qu’on doit l’employer lorsque l’angle flanqué du bastion se trouve fort obtus, & qu’il ne cause aucune diminution sensible au flanc. On peut encore voir dans la troisieme édition de nos élémens de Fortification, les raisons qui peuvent déterminer à s’en procurer ou à les éviter. (Q)

Flanc simple ou plat, (Fortific.) c’est le flanc ordinaire du bastion en ligne droite. Voyez Bastion. (Q)

Flanc de Vaisseau, (Marine.) c’est la partie qui se présente à la vûe de l’avant à l’arriere, ou de la poupe à la proue.

Etre flanc à flanc, voyez Prolonger.

Flancs, (Manége, Maréchall.) parties latérales du ventre ou de l’abdomen.

Les flancs comprennent l’espace qui est au-dessous des reins, entre les fausses côtes & les hanches ; ils doivent être pleins, & au niveau des côtes & du ventre. Il est des chevaux dont les flancs sont creux par vice de conformation : alors on observe communément que la derniere des fausses côtes est en eux à une distance considérable des hanches. Souvent aussi ces sortes de chevaux sont plats ; leurs côtes, bien loin de tracer un demi-cercle, sont serrées, elles ont une forme avalée & applatie. Des flancs ainsi retroussés ou coupés, annoncent toûjours que l’animal n’est pas propre à une longue fatigue & à de grands travaux. Les flancs du cheval qui a de l’ardeur, ont ordinairement cette imperfection, parce qu’il mange peu & dissipe beaucoup. Des maladies de longue durée qui jettent l’animal dans une