Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 6.djvu/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le chassis doit être solide, & proportionné à la grandeur des roues que l’on veut fendre. Pour en donner une idée, je joints ici les dimensions de la machine à fendre de M. Hullot, sur laquelle on peut fendre des roues très-fortes, & de 18 pouces de diametre ; elle peut très-bien servir de regle, car elle est raisonnée.

Le diviseur a 17 pouces & demi de diametre. La longueur des parties EC (Pl. XXIV.) du chassis n’est depuis le centre m, que de la longueur nécessaire pour laisser passer le diviseur. La partie Ax du chassis a 13 pouces de long, 2 pouces de large, & 9 lignes d’épaisseur. Les autres parties du chassis ont les mêmes largeurs & épaisseurs. L’assiette de l’arbre Opq (Pl. XXV.) a 4 pouces de diametre ; le corps de l’arbre, 1 pouce & demi de grosseur ; la longueur depuis le point d’appui ou de mouvement o, jusqu’au t, est de 8 pouces ; l’élevation des tasseaux au-dessus du plan Ax, est d’environ 2 pouces 2 lignes ; la hauteur du chassis, y compris l’épaisseur des pieces qui le forment, est de 6 pouces un quart.

Tous les plans des parties du chassis doivent être parfaitement dressés ; & ceux de la partie inférieure, parallele à celle de dessus l’axe du diviseur, doivent être perpendiculaires à tous ces plans, & en tout sens. C’est sur-tout le plan Ax qui exige des soins infinis. Son plan doit d’abord être, comme je viens de le dire, parfaitement dressé, & perpendiculaire à l’axe de l’arbre. Les côtés de ce plan doivent être non-seulement paralleles & bien dresses, mais il faut en outre qu’ils tendent tous deux à la même distance du centre de l’arbre ; ainsi il faut qu’une ligne qui diviseroit en deux parties égales la longueur du plan A, &c. & seroit parallele aux côtés, passe parfaitement au centre de l’arbre Opq ; desorte que dans ce cas on peut faire avancer ou reculer le coulant QR, l’H & la fraise, sans que la fraise change de place par rapport à une dent commencée.

Le coulant ou la piece QR, ainsi que toutes les pieces qui sont ajustées dessus, demande tous les soins possibles ; il faut chercher sur-tout à donner beaucoup de base à cette piece QR. Celle de cette piece, dans la machine de M. Hullot, a 4 pouces & demi de long ; la largeur est celle du plan Ax, qui est 2 pouces & demi. La vis 2 (Pl. XXV.) est perpendiculaire au plan g ; elle ne presse pas directement sur ce plan. Il y a un coussinet de la largeur de ce plan g, & de la longueur de la piece QR qui reçoit cette pression de la vis ; ainsi non-seulement elle ne marque pas le plan g par sa pression, mais encore l’appui se fait dans toute la longueur du coussinet ; par ce moyen il y a toûjours trois plans qui fixent la piece QR sur le plan ou la piece Ax.

Pour donner toute la solidité possible à la piece K (Pl. XXV.) sur le coulant QR, il faut que la base K soit & bien dressée & grande, & de même pour la piece U qui porte l’H.

L’H de cette machine de M. Hullot, (Pl. XXVI. fig. 1.) a 5 pouces de long ; de f en g la distance des vis TU, est de 2 pouces & demi d’un centre à l’autre. Les trous dans lesquels entrent ces vis, doivent être parfaitement paralleles, & il faut que les axes de ces vis soient dans le même plan, les trous bien cylindriques, les pas des vis fins, &c.

C’est la réunion de ces différens ajustemens, soins, raisonnemens, &c. qui fait la justesse d’une machine à fendre ; je suis bien éloigné de les avoir tous marqués, j’ai déjà prévenu que ce n’étoit pas mon dessein : l’ouvrier intelligent qui fera des machines à fendre, pourra puiser dans l’idée que j’ai donnée de celle de M. Hullot, des lumieres ; mais il faut en outre qu’il se rende raison de ce qu’il fait : ainsi ce que j’aurois dit de plus, lui seroit devenu inutile. Quant à l’ouvrier sans talent, il lui reste toûjours à desirer ;

& des machines qui exigent autant de précision & de raisonnement que celles de cette espece, ne doivent pas être faites par eux. Cet article est de M. Ferdinand Berthoud.

Fendre, (machine à) Fendre les roues de montres arbrées. Cette machine est faite sur les mêmes principes que celles dont j’ai donné la description ; & quoiqu’elle en differe peu, il sera à-propos d’en donner un plan, & de la décrire. Voy. Machine a fendre les Roues de rencontre et Montres.

Fendre, (Jardin.) se dit d’une terre gersée dans une plate-bande, dans une caisse, & qui dénote que l’arbre a besoin d’être arrosé.

FENDU, (Point) en terme de Brodeur au métier, se fait de divers points inégaux, dont le premier commence à l’extremité supérieure du trait de crayon marquant la nervure (voyez Nervure) ; le second à côté, mais en descendant & remontant à la pointe du premier, à proportion de ce qu’il est descendu, ainsi des autres. On observe dans ce point, de laisser l’intervalle d’un fil entre-deux pour la seconde nuance, dont les points entrent plus ou moins dans ceux de la premiere ; ce qui proprement fait le point fendu, & produit les passages ménagés aux nuances, qui sans cela se couperoient trop rudement, & représenteroient des parties de fleurs différentes cousues l’une à l’autre.

Fendu en Pal, (Blason.) il se dit d’une croix, & fait entendre qu’elle est fendue de haut en-bas, & que les parties sont placées à quelque distance l’une de l’autre.

FENESTRAGE, s. m. (Jurisprud.) dans le pays d’Aunis, est le droit d’avoir des ouvertures ou especes de fenêtres dans les bois de haute-futaye. Les bécasses passent le matin & le soir dans ces fenêtres, & se prennent dans les filets qu’on y tend.

A Chartres on appelle fenestrage, le droit qui se paye au seigneur pour avoir boutique ou fenêtre sur la rue, pour y exposer des marchandises en vente. Le livre des cens & coûtumes de la ville de Chartres, qui est en la chambre des comptes, fol. 55. porte que le fenestrage est de 15 sous pour chaque personne qui vend pain à fenêtre en la partie que le comte a à Châteauneuf. (A)

FENÊTRE, s. f. (Architect. voyez Croisée) Phys. On remarque ordinairement qu’en hyver les fenêtres se couvrent de glace en-dedans, & non pas en-dehors. Voici la raison (purement conjecturale) qu’on peut en donner. L’air du dedans de la chambre étant plus échauffé que l’air extérieur, laisse retomber les vapeurs qu’il contient : ces vapeurs s’attachent aux vîtres ; ensuite pendant la nuit l’air intérieur se refroidissant, ces vapeurs se gelent sur les vîtres auxquelles elles sont attachées. Voyez Givre. (O)

Fenêtre, (Anat.) On appelle ainsi deux cavités de l’os pierreux, placées dans le fond de la caisse du tambour, dont l’une est ovale & supérieure, l’autre ronde & inférieure. La premiere, qui tend au vestibule, est fermée par la base de l’étrier. Cette base adhere à la fenêtre ovale par une petite membrane fort fine, qui ne l’empêche pas néanmoins d’obéir au muscle de l’étrier.

La seconde cavité est ronde & plus petite ; elle est aussi bouchée par une membrane déliée, qui paroît venir de la portion molle du nerf auditif. La fenêtre ronde forme l’embouchure du canal postérieur de la coquille. Voyez Oreille, Labyrinthe, Temporal. (g)

Fenêtre, parmi les Horlogers, signifie une petite ouverture faite dans une platine au-dessus d’un pignon, pour voir si son engrenure a les conditions requises, (T)

FENESTRELLES, (Géogr.) petit bourg dans la vallée des Vaudois sur le Cluson, avec une forte-