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du tasseau soit le même que celui de l’arbre, il y a un grand écrou ef (Pl. XXV. fig. 1.), qui entre à vis sur la partie extérieure de l’arbre Opq. Cet écrou sert à presser parallelement à l’axe de l’arbre, une clavette qui traverse l’arbre Opq & le tasseau mn, au moyen d’une fente faite dans ces deux pieces. C’est sur le bas de cette ouverture (Pl. XXVI. fig. 3.), que porte la clavette f ; ensorte qu’en faisant descendre l’écrou, on fait presser le tasseau contre la partie conique q, ce qui le fixe très-solidement, & le centre en même tems. La pression seule de l’écrou empêcheroit le tasseau de pouvoir tourner séparément de l’arbre ; mais la clavette, qui passe juste dans l’ouverture transversale de l’arbre, le fait encore mieux.

La piece QR (Pl. XXIV. fig. 1.) se meut sur la longueur du plan AX : son assemblage sur ce plan est fait de la maniere suivante. Les côtés du plan AX, dont on ne voit que celui g, ne sont point d’équerre avec ce plan ; au contraire, ils forment avec lui un angle aigu : la rainure de la piece QR a la même forme, ainsi elle porte sur la piece AX du chassis sur trois plans (on appelle cet assemblage, queue d’aronde). La pression de la vis i, perpendiculaire au plan g, fixe très-solidement cette piece QR. Sur la longueur du chassis il y a une longue vis VV (Pl. XXV. fig. 1.). Cette vis porte à l’endroit D du chassis une largeur ou espece de tête qui entre dans une noyeure de ce chassis, laquelle est couverte par une plaque i fixée au chassis par deux petites vis ; ainsi la vis ne peut que tourner dans cette partie, sans changer de place : or en faisant tourner la vis VV par le quarré c au moyen d’une manivelle, l’inclinaison des pas de la vis VV qui entre dans la partie z fixée à la piece QR, oblige cette piece à se mouvoir suivant le sens dont on fait tourner la vis. Ce mouvement de la piece QR sert à déterminer les enfoncemens des dents des roues plates ; on la fait approcher ou éloigner du centre du diviseur, suivant les grandeurs des roues que l’on veut fendre.

Cette piece QR en porte d’autres, qui servent à donner différens mouvemens d’inclinaison à l’H, ou porte-fraise qu’on appelle H ; ce qui sert à fendre à rochet, à vis sans fin ; à faire les dents des roues de rencontre inclinées, &c. comme on le verra par la description que je vais faire de cette partie.

KL (Pl. XXV.) est une forte piece de fer pliée à l’équerre, dont la base porte sur le plan supérieur de la piece QR. La piece QR porte au centre de ce plan une tetine qui entre juste dans une creusure tournée, faite à la base de la piece KL ; ensorte que cette derniere peut se mouvoir circulairement sur le plan QR, & former différens angles par rapport au centre du diviseur : elle porte une aiguille 2. qui les indique sur le plan QR, divisés en degrés du cercle de 360 parties. Cette inclinaison de la piece QR, & de l’H qu’elle porte, sert pour fendre des roues à rochet, &c. Pour fixer la piece KL sur le plan QR, il y a une forte vis v qui entre dans un trou taraudé à la tetine dont j’ai parlé, qui sert pour cet usage.

Pour que les fonds des dents de roues soient toûjours perpendiculaires à leur plan, il faut que le centre de mouvement de l’H soit élevé au-dessus du plan Ax, de la même quantité que l’est le milieu de la roue lorsqu’elle est sur son tasseau. C’est pour produire cet effet que la vis 3. (Pl. XXV. fig. 1.) fait monter ou descendre la piece qui porte l’H, par un moyen semblable à celui qui fait mouvoir la piece QR sur la longueur du plan Ax.

Les vis T de l’H ou porte-fraise (Pl. XXIV. & XXV. fig. 1.), se meuvent dans deux points opposés, faits sur la piece U (Pl. XXIV. fig. 1.). Cette piece U porte à son centre une forte tige qui passe au-travers de la piece L, & dont le bout est taraudé ; ensorte qu’avec l’écrou 4. (Pl. XXV. fig. 1.) on fixe

la piece U, ainsi que l’H, cette derniere ne pouvant pour lors que tourner sur son centre T.

La piece U (Pl. XXIV. fig. 1.) porte un index qui sert à marquer sur le cadran 6 divisé en degrés du cercle de 360 parties, l’inclinaison de l’H par rapport à la largeur du plan Ax, & conséquemment à celui de la roue & du diviseur ; c’est ce qui sert à faire des roues à vis sans fin, & à donner l’inclinaison des dents de roues de rencontre.

La vis 5. sert à regler la profondeur que l’on veut donner à la denture des roues de rencontre, puisque suivant qu’on la fait monter ou descendre, l’H & la fraise approchent plus ou moins du plan Ax. On se sert aussi de cette vis lors qu’on fend des roues ordinaires, pour faire passer le centre de la fraise au-dessous de l’épaisseur des roues. Pl. XXIV. & XXV. fig. 1.

hh est l’alidade ; elle est mobile en y, & se meut sur ce centre. L’effet de cette piece est d’empêcher le diviseur de tourner, ce qui se fait en plaçant la pointe 9. dans un des points du diviseur.

Le nombre dont on veut se servir étant donné, on fixe l’alidade, ensorte qu’elle ne peut s’écarter de ce cercle, au moyen de la vis 7. qui sert à la presser contre le plan z qui la porte. Ce plan peut se mouvoir sur la longueur de la piece 8. (Pl. XXIV. fig. 1.), dans laquelle il est ajusté en queue d’aronde, & s’y meut lorsqu’on fait tourner la vis vv. Pl. XXV. fig. 1.

Comme le plan z porte l’alidade, il est clair que le mouvement que l’on donne à ce plan, fait mouvoir de même l’alidade, & éloigné ou approche le centre y de l’alidade de celui du diviseur. Or si on suppose que la pointe 9. de la vis d de l’alidade est posée sur un point du diviseur, & qu’en cet état on fasse mouvoir la vis v & le plan z, il est évident que le diviseur tournera suivant le côté dont on fait mouvoir la vis v. On se sert très-souvent de ce mouvement, un seul exemple suffira pour en faire concevoir l’utilité.

Je veux fendre une roue sur le nombre 120, mais il n’y a que 60 sur mon diviseur. Je commence d’abord à fendre la roue en 60 parties ; & sans déranger l’alidade, je ferai tourner la vis vv, & par conséquent le diviseur & la roue, jusqu’à ce que le milieu d’une des dents déjà fendue, se trouve répondre au milieu de la fraise H : alors je fendrai cette dent, & ensuite les autres à l’ordinaire, ce qui me donnera une roue double de 60. Telle est la propriété de cet ajustement, de faire mouvoir la plate-forme insensiblement, & de la quantité qu’on le veut, sans être obligé de démonter les roues de dessus les tasseaux, où souvent on a eu de la peine à les mettre rondes.

Sur l’H (Pl. XXIV. fig. 1.) s’ajuste la fraise f, laquelle est fixée par un écrou sur un arbre qui porte aussi le pignon p. L’arbre tourne sur ses pointes dans les points faits au centre des vis vv, paralleles aux vis TT sur lesquelles se meut l’H.

12. est une manivelle qui entre en quarré sur le prolongement de l’arbre qui porte la roue b : cette roue a 40 dents ; elle engrene dans le pignon p, qui en a 16. C’est en faisant tourner la manivelle que la fraise se meut, & fait les ouvertures ou fentes des dents. On se sert aussi d’un archet dont la corde s’enveloppe sur un cuivrot qui tient lieu du pignon ; mais cela devient trop embarrassant, ainsi je préfere la manivelle.

Pour fendre des roues épaisses dont les dents sont fort grosses, M. Hullot se sert d’une grande manivelle qui entre en quarré sur le prolongement de l’arbre même qui porte la fraise. Voyez Planche XXVI. fig. 1. Pour cela il a percé la vis v dans toute sa longueur, & la tige de l’arbre qui porte la fraise y, passe & se termine en quarré qui entre dans la manivelle ; par-là il acquiert plus de force, puisque la fraise a