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traire le mandant est aussi tenu de la faute la plus legere.

Le tuteur & celui qui fait les affaires d’autrui, sont tenus seulement du dol de la faute grossiere & legere.

Dans le précaire on distingue ; celui qui tient la chose, n’est tenu que du dol & de la faute grossiere jusqu’à ce qu’il ait été mis en demeure de rendre la chose ; mais depuis qu’il a été mis en demeure de rendre la chose, il est tenu de la faute legere.

Pour ce qui est des contrats innommés, pour savoir de quelle sorte de faute les parties sont tenues, on se regle eu égard à ce qui s’observe pour les contrats nommés, auxquels ces sortes de contrats ont le plus de rapport.

En fait d’exécution des dernieres volontés d’un défunt, si l’héritier testamentaire retire moins d’avantage du testament que les légataires ou fideicommissaires, en ce cas il n’est tenu envers eux que du dol & de la faute grossiere : si au contraire il retire un grand avantage du testament, & que les autres en ayent peu, il est tenu envers eux de la faute très-legere ; si l’avantage est égal, il n’est tenu que des fautes legeres.

En matiere de revendication, le possesseur de bonne foi n’est pas responsable de sa négligence, au lieu que le possesseur de mauvaise foi en est tenu.

Dans l’action personnelle intentée contre un débiteur qui est en demeure de rendre ce qu’il doit, il est tenu de sa négligence, soit par rapport à la chose ou par rapport aux fruits. Voyez l. contract. ff. de reg. jur. l. 213. 223. & 226. ff. de verb. signif. l. socius. ff. pro socio ; & Gregor. Tolos. in syntagm. juris univ. lib. XXI. cap. xj. (A)

Faute, (Hydr.) Les fautes sont inévitables, soit dans les conduites ou tuyaux qui amenent les eaux, soit dans les bassins & pieces d’eau, & il n’est souvent pas aisé d’y remédier. Quand les tuyaux conduisent des eaux forcées, la faute se découvre d’elle-même par la violence de l’eau ; mais dans les eaux roulantes ou de décharge, il faut quelquefois découvrir toute une conduite pour connoître la faute : on remet alors de nouveaux tuyaux ; on les soude, on les mastique, suivant leur nature. Le moyen de connoître une faute dans un bassin de glaise, est de mettre sur l’eau une feuille d’arbre, de la paille, ou du papier, & de suivre le côté où elle se rend. On y fait ouvrir le corroi ; on remanie les glaises, & pour les raccorder avec les autres, on les coupe en marches ou par étages, & jamais en ligne droite, ce qui feroit perdre l’eau. (K)

FAUTEUIL, s. m. chaise à bras avec un dossier. Voy. l’article Chaise. Les simples chaises sont beaucoup moins d’usage dans les appartemens que les fauteuils. On a relégué les chaises dans les jardins, les antichambres, les églises, &c.

Fauteuil, (droit de) Police mil. c’étoit un droit arbitraire & d’usage, plus ou moins fort suivant les lieux, que les états-majors des places de guerre en France s’arrogeoient à titre d’émolumens sur chacun des régimens ou bataillons qui composoient leurs garnisons, pour raison de l’entretien des fauteuils dans le corps-de-garde des officiers : les capitaines de chaque corps y contribuoient également, & la somme s’en repartissoit entre tous les officiers de l’état-major, suivant leurs grades ; mais le Roi ayant jugé ce droit, & plusieurs autres de même nature, abusif & trop onéreux aux capitaines, dont ils chargeoient les appointemens, en défendit l’exaction par son ordonnance du 25 Juin 1750, concernant le service des places.

Cette disposition essuie le sort de beaucoup d’autres de la même ordonnance ; on s’y soûmet dans quelques places, on y contrevient dans d’autres.

La France est le pays du monde qui possede les

plus beaux reglemens & les plus sages, sur toutes les parties d’administration ; ils annoncent le zele, l’équité, & les lumieres des ministres & magistrats qui les ont conçus & rédigés ; tous les cas y sont prévus, toutes les difficultés résolues : il ne leur manque que l’exécution. Cet article est de M. Durival le jeune.

FAUVE, BÊTE-FAUVE, (Vénerie.) On comprend sous cette détermination le cerf, le daim, & le chevreuil. Voyez l’article Gibier.

FAUVETTE, s. f. (Hist. nat. Ornitholog.) curruca. Cet oiseau est presque aussi gros que la farlouse ou la gorge rouge ; son bec est mince, alongé & noir ; sa langue est fourchue, dure, tendineuse & noire à l’extrémité ; les narines sont oblongues ; l’iris des yeux est couleur de noisette ; les oreilles sont grandes & couvertes ; les plumes des épaules & du dessus du dos sont noires dans le milieu autour du tuyau, & de couleur rousse sur les bords : la tête & le cou sont un peu cendrés avec des taches au milieu des plumes qui sont plus foncées ; le bas du dos & le croupion sont de couleur jaunâtre avec une teinte de verd sans aucune tache noire ; les grandes plumes des aîles sont brunes, à l’exception des bords extérieurs qui sont roussâtres ; les plumes intérieures du second rang, ont chacune à la pointe deux petites taches de couleur blanchâtre ; les plus petites plumes des aîles sont de la même couleur que les plumes du dos ; la premiere grande plume est très-courte ; la queue a environ deux pouces de longueur ; elle est entierement brune ; le dessous de l’oiseau est de couleur cendrée, cependant le ventre est un peu blanchâtre ; & dans quelques individus, cette couleur est plus grise, & même plombée ; les jambes & les pattes sont de couleur de chair jaunâtre ; les ongles sont bruns ; le doigt de derriere est le plus gros & le plus long ; le doigt extérieur tient au doigt du milieu à sa naissance, comme dans les autres petits oiseaux. Celui-ci niche dans les haies ; il donne aisément dans toute sorte de piéges. Willugb. Ornit.

Fauvette à tête noire, atricapilla seu ficedula, Ald. oiseau qui est très-petit, & qui a le sommet de la tête noir, comme son nom le désigne. Le cou est de couleur cendrée, & le dos d’un vert foncé ; la poitrine a une couleur cendrée pâle ; le ventre est d’un blanc jaunâtre ; le bec noir, & plus mince que celui de la mesange ; les piés sont d’une couleur livide. Ray, synop. meth. avium. pag. 79. Voyez Oiseau. (I)

Faux, adj. terme d’Arithmétique & d’Algebre. Il y a, en Arithmétique, une regle appellée regle de fausse position, qui consiste à calculer, pour la résolution d’une question, des nombres faux pris à volonté, comme si c’étoit des nombres propres à la résoudre, & à déterminer ensuite, par les différences qui en résultent, les vrais nombres cherchés.

Les regles de fausse position, où l’on ne fait qu’une seule supposition, sont appellées regles de fausse position simple, & celles dans lesquelles on fait deux fausses suppositions, s’appellent regles de fausse position double ou composée.

Exemple d’une regle de fausse position simple.

Trouver un nombre dont la moitié, le tiers, & la quart, fassent 26.

Suivant l’esprit de la regle de fausse position, prenons au hasard un nombre quelconque, tel cependant que l’on puisse en avoir exactement la moitié, le tiers, & le quart : par exemple 12, dont la moitié est 6, le tiers 4, & le quart 3, lesquelles quantités additionnées ne font que 13 fort différent de 26 ; mais dites par une regle de trois : Si 13 sont provenus de 12, d’où 26 doivent-ils provenir ? En faisant la regle, vous trouverez 24, dont effectivement la