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avec des bandes transversales de couleur noire ; la queue étoit rousse, & traversée par des lignes noires. Cet oiseau avoit les jambes courtes & jaunes, de même que les piés.

2°. Le sacré, falco sacer : c’est le plus grand de tous les faucons, à l’exception du gerfaut ; il a une couleur roussâtre ; les jambes & le bec sont courts ; les doigts des piés ont une couleur bleue, de même que le bec ; le corps est alongé ; les ailes & la queue sont longues.

3°. Le gerfaut, gyrfalco : il est aussi grand que l’aigle, ce seul caractere pourroit le faire distinguer de toutes les autres especes de faucons ; mais on peut aussi le reconnoître en ce qu’il a le sommet de la tête applati, le bec, les jambes & les piés de couleur bleue ; toutes ses plumes sont blanches, mais celles du dos & des ailes ont des taches noires en forme de cœur ; la queue est courte, & traversée par des bandes noires.

4°. Le faucon de montagne, falco montanus : il est moins grand que le faucon pélerin ; il a le sommet de la tête élevé, le bec épais, court & noir ; la membrane qui se trouve au-dessus du bec, est jaune ; le corps a une couleur roussâtre, & les piés sont jaunes.

5°. Faucon gentil, falco gentilis, id est nobilis : il differe si peu du faucon pélerin pour la figure & même pour l’instinct, qu’il est très-difficile de les distinguer l’un de l’autre.

6°. Faucon hagard ou bossu, falco ferus vel gibbosus : il a le cou très-court ; il porte ses ailes sur le dos, de façon qu’elles semblent former une bosse.

7°. Le faucon blanc, falco albus : il est aisé de le distinguer des autres par sa couleur blanche.

8°. Le faucon d’arbre & le faucon de roche, lithro-falco & dendro-falco : le premier est de grandeur moyenne entre le faucon pélerin & le faucon bossu. Willughbi croit que l’autre est le haubereau, selon la description de Gesner.

9°. Le faucon tunisien, falco tunetanus : il est moins grand que le faucon pélerin, le faucon de montagne & le faucon gentil : il ressemble beaucoup au loriot.

10°. Le faucon rouge, falco rubeus. Ray doute de l’existence de ce faucon. Quoi qu’il en soit, on n’a jamais prétendu qu’il fût rouge en entier.

11°. Faucons rouges des Indes. Aldrovande en a décrit deux ; celui qu’il a soupçonné être une femelle, étoit le plus grand ; il avoit le sommet de la tête large & presque plat, le bec de couleur cendrée, la membrane jaune, & la partie supérieure du corps de couleur cendrée, roussâtre. On voyoit de chaque côté de la tête une bande de couleur de cinnabre, pâle, qui s’étendoit en-arriere depuis l’angle postérieur de l’œil ; la poitrine & la partie inférieure du corps étoient de la même couleur, avec quelques taches de couleur cendrée sur la partie antérieure du sternum. L’autre faucon, qu’Aldrovande a crû être un mâle, avoit une couleur rouge, plus foncée sur la partie inférieure du corps ; la partie supérieure étoit noire.

12°. Faucon huppé des Indes : sa grandeur approche de celle de l’autour, la tête est plate & noire ; il a une double huppe qui descend derriere l’occiput ; le cou est rouge ; la poitrine & le ventre sont parsemés de ligne, transversales blanches & noires, placées alternativement, & d’une couleur très-vive ; l’iris des yeux est jaune, & le bec d’un bleu foncé & presque noir, sur-tout à l’extrémité : car la membrane qui recouvre la base, a une couleur jaune ; les jambes sont garnies de plumes qui tombent jusque sur les piés, dont la couleur est jaune ; les piés sont très-noirs ; les petites plumes des ailes ont les bords blanchâtres ; il y a sur la queue des bandes noires & cendrées, posées alternativement. Ray a vû cet oiseau en Angleterre, où il avoit été apporté des Indes orientales. Syncop. meth. pag. 13. & suiv. Voyez Oiseau. (I)

FAUCONNEAU, s. m. jeune faucon. V. Faucon.

Fauconneau ou Faucon, (Artillerie.) est une piece d’artillerie, ou un petit canon qui porte depuis un quart jusqu’à deux livres, & qui pese 150, 200, 400, 500, & même jusqu’à 800 livres ; sa longueur est de sept piés. Voyez Canon. Lorsque les embrasures sont ruinées, on ne peut plus continuer le service du gros canon dans les siéges ; mais il est toûjours possible de se servir de petites pieces, comme le fauconneau, qu’on transporte aisément d’un lieu à un autre sur des affuts à roüage ou à roulettes, qu’un ou deux hommes peuvent traîner aisément sur le rempart.

Les coups de ces petites pieces sont fort incertains, parce qu’on n’a pas le loisir de les disposer comme l’on veut ; mais ils donnent toûjours de l’inquiétude à l’assiégeant, & ils l’obligent de s’avancer avec plus de circonspection. Charles XII. roi de Suede, fut tué au siége de Frideriskshall en Norvege, d’un coup de fauconneau. (Q)

* Fauconneau, s. m. (Charpent.) piece de la machine à élever des sardeaux, appellée l’engin. Le fauconneau a deux poulies à ses extrémités, & c’est sur ces poulies que passe le cable ; il est fixé au bout du poinçon, affermi par deux liens emmortoisés dans la sellette. Il n’y a point dans l’engin de piece plus élevée.

FAUCONNERIE, s. f. (Ordre encyclop. Science, Art, Economie rustiq. Chasse, Fauconn.) c’est l’art de dresser & de gouverner les oiseaux de proie destinés à la chasse. On donne aussi ce nom à l’équipage, qui comprend les fauconniers, les chevaux, les chiens, &c. La chasse elle-même porte plus particulierement le nom de vol, & c’est à ce mot que nous parlerons des différentes chasses qui se font avec des oiseaux. Voyez Vol.

L’objet naturel de la chasse paroît être de se procurer du gibier : dans la fauconnerie on se propose la magnificence & le plaisir plus que l’utilité, sur-tout depuis que l’usage du fusil a rendu faciles les moyens de giboyer.

La fauconnerie est fort en honneur en Allemagne, où beaucoup de princes en ont une considérable & souvent exercée ; celle qui est en France, quoique très-brillante, n’est pas d’un usage aussi journalier.

C’est l’oiseau appellé faucon qui a donné le nom à la fauconnerie, parce que c’est celui qui sert à un plus grand nombre d’usages. Il y a le faucon proprement dit ; mais souvent on attribue aussi ce nom à d’autres oiseaux, en y ajoûtant une distinction particuliere. On dit faucon-gerfault, faucon-lanier, &c.

Entre les faucons de même espece, on remarque des différences qui désignent leur âge, & le tems auquel on les a pris. On appelle faucons sors, passagers ou pélerins, ceux qui, quoiqu’à leur premier pennage, ont été pris venant de loin, & dont on n’a point vû l’aire ou le nid. Le faucon niais, qu’on nomme aussi faucon royal, est celui qui a été pris dans son aire ou aux environs. Enfin le faucon appellé hagard, est celui qui a déjà mué lorsqu’on le prend.

Les auteurs qui ont écrit de la fauconnerie, font encore un grand nombre de distinctions, mais qui ne tiennent point à l’art ; elles ne font que désigner les pays d’où viennent les faucons, ou ce ne sont que différens termes de jargon qui expriment à-peu-près les mêmes choses.

Le choix des oiseaux est une chose essentielle en fauconnerie. On doit s’arrêter à la conformation que nous allons décrire, quoique toutes les marques extérieures de bonté puissent quelquefois tromper. Le faucon doit avoir la tête ronde, le bec court & gros, le cou fort long, la poitrine nerveuse, les mahutes larges, les cuisses longues, les jambes courtes, la main large, les doigts déliés, alongés, & nerveux