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marquer leurs poids gratuitement au greffe de la cour des monnoies. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)

ETALONNER, v. act. terme de Bâtiment, c’est réduire des mesures à pareilles distances, longueurs, & hauteurs, en y marquant des reperes. (P)

Etalonner, (Man. & Maréch.) couvrir une jument, expressions synonymes. Voyez Haras.

ETALONNEUR, s. m. celui qui est commis pour marquer & étalonner les poids & mesures. L’ordonnance de la ville de Paris nomme les jurés-mesureurs de sel, étalonneurs de mesures de bois. Diction. de Comm. de Trév. & de Chamb.

ETAMBOT, s. m. (Marine.) L’étambot est une piece de bois droite qui termine la partie de l’arriere des vaisseaux ; on le place presque verticalement sur l’extrémité de la quille, à cet endroit qu’on nomme talon. Voyez Marine, Planche IV. fig. 1. n°. 4. la situation de l’étambot. Quelques-uns disent étambod.

Cette piece doit être solidement assujettie, puisqu’elle soûtient le gouvernail, & que c’est sur elle que viennent aboutir les bordages qui couvrent les façons de l’arriere ; c’est pour recevoir ces bordages qu’on fait à l’étambot, comme à l’étrave, une rablure. Voyez Marine, Planche V I. fig. 74. l’étambot détaché ; ab est la queste ou la saillie de l’étambot ; a c, sa hauteur ; be, sa largeur par le bas ; fe, sa largeur par le haut ; gb, la longueur du faux étambot : c’est une piece de bois appliquée sur l’étambot pour le renforcer ; h, la rablure ou cannelure pour recevoir les bouts des bordages ; bd, l’extrémité de la quille, sa queste, & son épaisseur. o e, contre-étambot : c’est une piece courbe qui lie l’étambot sur la quille ; k, tenon qui entre dans une mortaise, afin que la partie extérieure de l’étambot s’entretienne mieux avec l’extrémité de la quille, laquelle est aussi jointe à sa partie intérieure par des chevilles de fer & de bois.

On divise la hauteur de l’étambot comme on a fait celle de l’étrave, par piés, pour connoître commodément le tirant d’eau de l’arriere.

La largeur de l’étambot est égale à celle de la quille ; on augmente son épaisseur par empas de 5 lignes par pouce de l’épaisseur de la quille, & à son bout d’en-haut on le diminue d’un quart de cette épaisseur ; on peut même faire le bas de l’étambot de toute l’épaisseur que la piece peut porter.

Suivant plusieurs constructeurs, l’étambot doit avoir de hauteur mesurée perpendiculairement à la quille, & de la longueur totale du vaisseau. Suivant cette regle, un vaisseau qui auroit 168 piés de longueur, auroit, en prenant le dixieme & le douzieme, 30 piés 9 pouces 7 lignes. D’autres donnent une quarantieme partie de moins de hauteur à l’étambot, qu’à l’étrave. Mais puisque l’étambot détermine la longueur du vaisseau à l’arriere, comme l’étrave détermine la longueur du vaisseau en-avant, il vaut mieux additionner la hauteur du creux au milieu, la différence du tirant d’eau & le relevement du premier pont en-arriere, l’épaisseur du bordage du 1er pont, & la distance du premier au second pont en-arriere sous le bau, y compris son bouge, moins l’épaisseur de la barre du gouvernail : l’addition de toutes ces sommes indiquera la hauteur de l’étambot. Exemple,

Un vaisseau de 110 canons & de 168 piés de longueur ayant de creux au maître couple, 23 piés 9 pouc.
De relevement au premier pont en-arriere, y compris la différence du tirant d’eau, 2 7 5 lig.
L’épaisseur du bordage du premier pont, 4 6
La distance du premier au second pont en-arriere, sous le bau, 5 8
La hauteur de l’étambot sera de 32 piés 4 pou. 11 lig.

Cet exemple est suffisant pour les vaisseaux de toutes grandeurs, on remarquera seulement que pour les frégates qui n’ont qu’un pont, il faut prendre le creux au maître couple, le relevement du pont à l’arriêre, épaisseur du bordage du pont, & ajoûter deux piés six ou neuf pouces ; & pour les frégates & corvettes deux piés trois pouces, aux sommes ci-dessus mentionnées.

Quelques-uns pour avoir la hauteur de l’étambot additionnent le creux à l’arriere, l’épaisseur des bordages du premier pont, le feuillet & la hauteur des sabords de la premiere batterie ou de la sainte-barbe, & l’épaisseur de la barre d’arcasse, qui est de treize pouces aux vaisseaux à trois ponts, de douze à ceux de soixante-quatorze canons, de neuf à dix à ceux de cinquante à soixante-quatre.

A l’égard de la queste ou saillie de l’étambot, quelques charpentiers lui donnent un pié par chaque six piés qu’il a de hauteur : ainsi notre étambot cité ci-dessus de 32 piés de haut, auroit cinq piés au moins de queste. M. Duhamel, dans son traité de construction pratique, d’où j’ai tiré presque tout cet article, remarque qu’on ne voit aucune raison de lui donner de la queste ; au lieu qu’en la supprimant le gouvernail en doit être plus solidement établi, & par sa situation perpendiculaire, résister mieux au fluide que s’il étoit oblique : d’ailleurs la queste de l’étambot fait que tous les poids de la poupe tendent à délier le vaisseau en cette partie, ou a ouvrir l’angle que l’étambot fait avec la quille. (Z)

ETAMBRAIES, ETAMBAIES, ETAMBRAIS, ETAMBRES, SERRES DE MATS, s. f. (Marine.) ce sont deux grosses pieces de bois qui accolent un trou rond qui est dans le tillac, par où passe le mât, afin de renforcer le tillac en cet endroit, & tenir le mât plus ferme. Voyez Marine, Planche VI. fig. 21, la forme particuliere de l’étambrai du grand mât.

Dans un vaisseau de 60 canons & de 140 piés de longueur, l’étambrai du grand mât doit avoir 5 piés de long sur 4 de large, & 6 pouces d’épais.

On met un étambrai à tous les mâts sur chaque pont du vaisseau. Voyez Marine, Planche IV. fig. 1, l’étambraie du grand mât au premier pont, n°. 205 ; l’étambraie du grand mât au second pont, n°. 206 ; l’étambraie du mât de misaine au premier pont, n°. 207 ; l’étambraie du mât de misaine au second pont, n°. 208 ; l’étambraie du mât de misaine au château d’avant, n°. 209 ; l’étambraie du mât de beaupré, n°. 210 ; l’étambraie du mât d’artimon, n°. 211.

On appelle aussi étambraie, le lieu où porte le pié du mât dans le fond du vaisseau.

Etambraies du cabestan, ce sont les ouvertures par où passent les cabestans. Voyez Cabestan.

On donne aussi le nom d’étambraie à une toile poissée qui se met autour des mâts sur le tillac, de peur que l’eau ne les pourrisse. Voyez Braies. (Z)

ETAMER, v. (Chimie, Arts & Métiers.) Etamer n’est autre chose qu’appliquer une lame légere d’étain sur un autre métal ; ce qui est la même chose que souder. Voyez l’article Soudure. Les Chauderonniers se servent d’un alliage composé de deux parties d’étain & d’une partie de plomb, pour étamer les ustensiles de cuisine qui sont de cuivre. Pour cet effet, on avive la piece qu’on veut étamer, c’est-à dire qu’on la racle avec un racloir ou instrument de fer tranchant, arrondi par le bout & arrêté dans un manche de bois assez long ; on fait chauffer la piece après qu’elle a été avivée ; on y jette de la poix-résine, &