De l’usage de la table d’équation, pour regler les ouvrages d’Horlogerie. Après avoir parlé de la cause des variations du soleil, de la construction des différens méchanismes propres à imiter ces effets, des moyens de les exécuter, & de se servir des tables d’équation pour tailler l’ellipse, je dois m’arrêter à l’usage que l’on fait de ces tables pour regler les pendules ordinaires, ainsi que les montres, & donner des méthodes pour en rendre l’usage facile.
Les pendules & montres ne peuvent marquer constamment que le tems moyen. Ces machines étant bien construites, ne sauroient diviser le tems qu’en des parties égales ; lors donc que l’on veut regler une pendule par le méridien, il faut savoir si la quantité de tems écoulée entre le passage du soleil au méridien d’un jour, est égale à celle de son retour au même point pour un autre jour.
Les tables d’équation servent particulierement à indiquer les différences du retour du soleil, ainsi il reste à donner les moyens de s’en servir ; avant de le faire, il est à propos de faire connoître les deux sortes de tables d’équation que donne l’académie des Sciences, lesquelles sont jointes & font partie de la connoissance des tems.
Quoiqu’il n’y ait qu’une seule équation ou différence du tems vrai au tems moyen du soleil, cette différence peut cependant être exprimée différemment, suivant l’époque ou point d’où l’on part : pour la former on a construit deux tables d’équation, comme on le peut voir dans la connoissance des tems.
Dans la premiere espece de table, qui est celle que donne la connoissance des tems à la sixieme colonne de la seconde page de chaque mois, pour tous les jours de l’année, la variation du soleil est toûjours dans le même sens ; ensorte qu’une pendule réglée sur le tems moyen, mise le premier Novembre (époque que l’on a choisie pour la construction de cette