ajusté dans la cadrature le levier d à pié de biche.
Lorsqu’on remonte la montre, le garde-chaîne ec ponctué, fixé sur la tige & mis entre les deux platines, est soûlevé par la chaîne jusqu’à ce qu’il soit à la hauteur du crochet de la fusée : ce crochet lui donne un petit mouvement circulaire, qu’il communique au pié de biche d, dont l’extrémité s’engage dans l’étoile e qui est à cinq rayons, & fait passer un de ces rayons toutes les fois que le crochet de la fusée pousse le garde-chaîne.
L’étoile est assujettie par un valet ou sautoir, qui lui fait faire sûrement la cinquieme partie d’un tour, & l’empêche de revenir en sens contraire lorsque le pié de biche se dégage. L’axe de cette même étoile porte, comme je l’ai dit, deux palettes opposées pour conduire la roue annuelle, ensorte que deux dents de cette roue passent nécessairement en cinq jours ; ce qui lui fait faire sa révolution en 365 jours. Sur la fausse plaque, fig. 41 A, est attaché un ressort qui sert de sautoir pour maintenir la roue annuelle ; ensorte que les palettes que porte l’étoile ne puissent lui faire passer ni plus ni moins de deux dents pendant une des révolutions de cette étoile.
D’une pendule à équation à secondes concentriques, marquant les mois & quantiemes des mois, les années bissextiles, & va treize mois sans être montée, par Ferdinand Berthoud. La suspension du pendule est à ressort ; l’échappement est celui de Graham renversé, disposé pour faire décrire au pendule d’aussi petits arcs que l’on veut.
Le roüage du mouvement est composé d’une roue plus que les pendules à 15 jours. La premiere roue du mouvement engrene dans un pignon, qui fait un tour en trois jours ; la tige de ce pignon porte trois palettes ou dents, qui engrenent successivement dans la roue annuelle, fendue sur 366 à rochet, & maintenue par un sautoir. Cette roue porte, comme celle de la montre, une ellipse qui agit sur un rateau, dont le mouvement alternatif se transmet au cadran d’équation, par le moyen d’un pignon placé sur le canon du cadran concentrique à celui des heures & minutes du tems moyen. La construction de cette partie de la pendule est absolument semblable à celle de la montre ; ainsi je ne m’y arrêterai pas. Je passe donc à la construction d’année bissextile, dont j’ai parlé ci-devant.
Figure 42 A. Les années communes & bissextiles sont marquées par la révolution d’un petit cadran C, tel que celui de la pendule que j’ai décrit ci-devant, lequel reçoit son mouvement de la roue annuelle A, de 366 dents fendues à rochet, & maintenues par un sautoir ; des chevilles posées sur cette roue, agissent sur l’étoile B de huit rayons, & déterminent les positions de ce petit cadran divisé en quatre années.
Pour que la roue annuelle marque exactement les jours du mois, il faut que pendant trois années consécutives les dents de cette roue, qui répondent au 29 Février & premier Mars, passent le même jour ; tandis qu’à l’année bissextile, ces deux mêmes dents passent en deux jours. Venons actuellement au moyen que j’ai employé. Une des chevilles de la roue annuelle qui répond au premier Janvier, fait tourner l’étoile A de huit rayons d’un huitieme de sa révolution, & fait indiquer au cadran C que porte l’étoile, la premiere, seconde, troisieme année, ou l’année bissextile ; une autre cheville qui répond au 28 Février, fait encore tourner cette étoile d’un autre huitieme. La palette S qui fait mouvoir la roue annuelle, ayant fait passer la dent qui répond au 29 Février, le rayon de l’étoile qui se trouve actuellement en action avec le valet, est parvenu à l’angle de ce valet, lequel acheve de faire parcourir un espace à l’étoile A, dont un rayon vient poser sur une
troisieme cheville que porte la roue annuelle ; ce qui oblige celle-ci de se mouvoir de la quantité d’une dent qui répond au premier Mars : ainsi la dent que fait passer la palette, & celle que le valet & l’étoile ont obligé de se mouvoir, font les deux dents qui passent en un seul jour, ce qui donne les années communes qui se succedent trois fois de suite ; & comme la quatrieme doit avoir un jour de plus, le rayon de l’étoile qui y répond est entaillé, de sorte qu’il n’a point d’action sur la cheville du premier Mars : ainsi les deux dents du 29 Février & premier Mars passent en deux jours.
Je fais marcher cette pendule pendant treize mois avec deux poids égaux de dix livres, qui agissent alternativement sur le roüage, & ne descendent que de 15 pouces. J’ai réduit la chûte à cette quantité, pour éviter les inconvéniens qui résultent de l’approche des poids contre la lentille qui parcourt de très petits arcs.
Le cylindre où s’enveloppe la corde qui porte le poids, est un mois à faire sa révolution ; son diametre est d’environ deux pouces, ensorte que pour 15 pouces de chûte d’un poids mouflé, il fait six tours . Pour doubler ce tems, j’ai fixé au milieu de la borte au-haut une poulie où passe la corde du mouvement, laquelle passe encore par une poulie mobile du second poids ; le bout de cette corde est enfin fixé au côté de la boîte, opposé à celui par où descend la corde depuis le cylindre : cette même corde porte donc deux poids à-peu-près d’égale pesanteur, à cela près que le second doit être plus pesant de la quantité qu’il faut pour vaincre le frotement des pivots des poulies. Lorsque le premier poids descend de quinze pouces, la corde qui mene le mouvement se développe de trente pouces ; & ce poids étant alors arrêté sur une planche qui l’y oblige, le second commence à descendre, jusqu’à ce que descendu au même point, il ait développé la corde d’une même quantité. Ce développement de soixante pouces répond à treize révolutions du cylindre, qui font mouvoir la pendule pendant treize mois.
De l’exécution des pendules à équation. La difficulté de l’exécution de ces sortes de machines dépend en partie de la construction que l’on a adoptée ; en général la plus grande difficulté naît de la courbe : c’est aussi à la façon de la tailler que je m’arrêterai ; les autres parties sont des engrenages. Or pour exécuter le moindre ouvrage d’Horlogerie, il faut savoir faire des engrenages de même que des ajustemens avec intelligence ; ainsi je puis me dispenser d’entrer dans les détails où m’entraîneroient ces différens objets : d’ailleurs ceux qui n’ont qu’une foible connoissance de l’engrenage, doivent recourir à l’article Engrenage. Voyez Engrenage.
Pour tailler une courbe ou ellipse, il faut commencer par remonter la cadrature d’équation, former des repairs ; si c’est une construction qui en exige, attacher le cadran, mettre la roue annuelle en place, ainsi que l’ellipse, & le levier qui doit appuyer dessus ; percer un trou à ce levier : ce trou doit d’abord servir 1° à tracer la courbe, 2° à porter une fraise ou lime circulaire dont je parlerai bien-tôt, & enfin il doit porter un cylindre pour appuyer sur l’ellipse lorsqu’elle est finie ; ce trou doit être percé de sorte que dans les différens points où l’ellipse le pousse, il fasse à-peu-près une tangente de cette courbe.
Il faut après que cela est ainsi disposé, mettre en place les aiguilles du tems vrai & moyen, & fixer cette derniere à 60 minutes précises.
Alors faisant mouvoir celle du tems vrai, & par son moyen le levier ou rateau, on mettra la roue annuelle au premier Janvier, par exemple, & voir dans une table d’équation, soit celle de la connoissance des tems qui a pour titre, table du tems moyen