Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 5.djvu/459

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme la continuation du canal déférent, destiné à porter la liqueur séminale dans l’urethre, ce fluide y est porté avec force, & injecté avec une grande célérité dans l’urethre, auprès du vérumontanum. En même tems la membrane musculeuse qui enveloppe les glandes prostates, se contracte comme de concert avec les vésicules séminales. Les muscles prostatiques agissent aussi dans le même instant ; & par le concours de ces puissances combinées qui sont mises en jeu par un mouvement comme convulsif qui se communique à toutes les parties du corps, & y excite souvent une espece de tremblement épileptique, l’humeur prostatique est exprimée de ses conduits excrétoires, & est aussi injectée dans l’urethre autour des orifices des conduits éjaculatoires de la semence. Ces deux fluides se mêlent dans la partie de ce canal dilatée, pour les recevoir, par les muscles destinés à cet effet. Mais cette dilatation n’est qu’instantanée : car le muscle accélérateur & le transverse de l’urethre se mettent en contraction pour presser ce qui est contenu dans ce canal, & l’obliger à sortir tout d’un trait & sans discontinuité pour chaque jet, dont il se fait plusieurs de suite par la répétition de l’action convulsive de tous les organes qui viennent d’être mentionnés. La force & la célérité avec laquelle ces fluides sont poussés, les peuvent faire jaillir à plusieurs pouces de distance de l’extrémité du membre viril selon que l’érection de cette partie est plus grande, & qu’il y a une quantité plus considérable à injecter des fluides, qui distendent davantage les canaux par lesquels ils passent, & qui donnent conséquemment plus d’étendue à l’action des muscles constricteurs : ensorte que les premiers jets sont les plus impétueux, & que la vîtesse de l’injection des derniers est beaucoup moindre à proportion. C’est de cette prompte éjaculation, jointe à la chaleur & à la subtilité des fluides qui parcourent l’urethre dans cette voluptueuse opération de la nature, que dépend le chatouillement délicieux qu’éprouve la membrane d’un sentiment très-exquis qui tapisse ce canal. Voy. Erection, Coït, Génération . (d)

EJAMBER, v. act. (Manuf. de tabac.) c’est séparer de chaque feuille la grosse côte qui la traverse. Les Negres & autres ouvriers employés à ce travail, éjambent avec les ongles & les dents.

EICETES ou HEICETES, s. m. pl. (Hist. ecclés. & Théolog.) hérétiques qui parurent dans le vij. siecle, & qui faisoient profession de la vie monastique. Ils croyoient qu’il étoit impossible de bien loüer Dieu qu’en dansant & en sautant ; ce qu’ils fondoient sur l’exemple de Moyse & des enfans d’Israël qui, après le passage de la mer Rouge, avoient marqué leur reconnoissance au Seigneur par un cantique accompagné de danses, &c. (G)

EICHEFELD, (Géog.) pays d’Allemagne situé entre la Hesse, la Thuringe, & le duché de Brunswick.

EIFFEL, (Géog. mod.) pays d’Allemagne situé entre le duché de Juliers, l’électorat de Treves, le duché de Luxembourg, & l’électorat de Cologne.

EIMBECK, (Géog. mod.) ville de la basse Saxe en Allemagne. C’est la capitale du Grubenhagen. Elle est proche de l’Ilme. Long. 17. 38. lat. 51. 46.

EIRENE, s. f. (Myth.) déesse de la paix chez les Grecs. Voyez Paix. (Myth.)

EISENACH, (Géog. mod.) ville capitale d’une contrée de même nom, dans la Thuringe en Allemagne. Elle est sur la Hesse. Long. 28. 6. lat. 50. 59.

* EISCTERIES, adj. pris subst. (Hist. anc.) fêtes dans lesquelles on sacrifioit à Jupiter & à Minerve, pour le salut de la république.

EISLEBEN, (Géog. mod.) ville de haute Saxe au

comté de Mansfeld en Allemagne. Lon. 29. 45. lat. 55. 40.

EITDEVET, (Géog. mod.) ville de la province de Heac au royaume de Maroc en Afrique. Elle est située sur une montagne, entre deux autres, & sur deux rivieres.

EK

EKELENFORD, (Géog. mod.) ville du duché de Sleswig sur la mer Baltique, dans le Danemark. Long. 27. 55. lat. 54. 40.

EL

ELABORATION, s. f. se dit, en Medecine, de l’action naturelle par laquelle les humeurs récrémentitielles, telles que le chyle, le sang, la lymphe, & toute autre de cette nature, subissent des changemens dans la disposition des parties qui composent leur substance, par lesquels elles se perfectionnent & acquierent les qualités convenables pour les usages auxquels elles sont destinées. Ces changemens consistent en ce que certaines parties se dissolvent, & d’autres se réunissent. Ainsi dans l’élaboration du chyle qui se convertit en sang, les parties hétérogenes sont séparées, & les homogenes sont rassemblées & appliquées les unes aux autres.

Toute élaboration, dans l’œconomie animale, s’opere par l’action méchanique des solides sur les fluides, & par la réaction de ceux-ci qui dépend cependant de la premiere. Voyez Chilification, Sanguification, Secrétions. (d)

ELAEOTHERIUM, (Hist. anc.) piece ou appartement des anciens Gymnases. Voyez Alipterion.

* ELAGABALE, s. m. (Myt.) dieu qu’on adoroit à Emese, ville de la haute Syrie, sous la figure d’un grand cone de pierre. On croit que c’étoit un embleme du Soleil. Antonin qui avoit pris le nom d’Elagabale ou d’Héliogabale, & qui en avoit été prêtre dans sa jeunesse, fit apporter le dieu conique à Rome, & lui bâtit un temple, où il plaça le feu de Vesta, la statue de Cybele, les boucliers de Mars, en un mot tout ce que la ville pouvoit avoir de reliques précieuses. On ne conçoit guere le besoin qu’un cone de pierre peut avoir de femme ; cependant Antonin lui en fit venir une de Carthage : ce fut la statue de la déesse Céleste. On maria le cone d’Emese avec la Céleste de Carthage ; on célébra cette fête dans toute l’Italie ; personne ne fut dispensé des présens de noces : mais le culte d’Elagabale & de Céleste ne dura qu’autant que le regne d’Antonin. Son successeur sépara ces époux, renvoya le dieu cone à Emese, laissa Céleste seule sur son pié-d’estal, & ferma la porte du temple.

ELAGUER, v. act. (Jard.) Voyez Emonder.

ELAN, ALÉE, (voyez Alée) Hist. nat. Zoologie. animal quadrupede du genre des ruminans. M. Perrault a donné la description d’un élan qui étoit à-peu-près de la grandeur d’un cerf. Il avoit cinq piés & demi de longueur, depuis le bout du museau jusqu’au commencement de la queue. C’étoit une femelle ; elle n’avoit point de cornes. La longueur & la largeur du cou n’étoit que de neuf pouces ; les oreilles avoient aussi neuf pouces de longueur, & quatre de largeur ; le poil étoit gris, à-peu-près comme celui de l’âne, mais plus long : il avoit trois pouces de longueur, & il étoit aussi gros que le plus gros crin de cheval. Cet animal avoit la levre supérieure fort grande, & détachée des gencives ; les piés ressembloient à ceux du cerf, excepté qu’ils étoient beaucoup plus gros. Mém pour servir à l’hist. des animaux, I. partie.

L’élan est plus haut qu’un cheval ; il a le corps fait comme celui d’un cerf, mais plus gros ; il porte de