Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 5.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lorsqu’on vient de France pour entrer sur ce banc ; & ses écores de l’oüest, lorsqu’on l’a traversé pour aller à l’île de Terre-neuve, ou à l’île royale. (Z)

Ecores, (Marine.) ce sont aussi des étaies qui soûtiennent un navire, lorsqu’on le construit, ou qu’on y fait des réparations. Voyez Accores. (Z)

Ecore, terme de riviere, piece de bois que l’on appuie d’un bout contre le plat bord d’un bateau, & l’autre contre la berge, pour empêcher qu’il ne se brise. A Vauterre, c’est une espece d’étrecillon.

Ecorer un bateau, terme de riviere, c’est mettre des écores le long du plat bord.

* ECORNURE, s. f. (Architect.) l’on donne ce nom aux éclats qui se détachent par accident aux arrêtes des pierres, soit en les taillant, soit après qu’elles sont taillées.

ECOSSE, (Géog.) royaume d’Europe dans l’île de la grande Bretagne, de laquelle il occupe la partie septentrionale. Il est connu par les anciens sous le nom de Calédonie & de Pictes. Il est séparé de l’Angleterre par les rivieres de Twed, d’Esk, & de Sollway, & par les montagnes de Cheviot. Le plus grand jour y est de dix-huit heures deux minutes, & le plus court de cinq heures quarante-cinq minutes ; ce qui fait que dans les plus grands jours d’été, il n’y a point de nuit, mais un crépuscule très-lumineux entre le coucher & le lever du Soleil. L’Ecosse a environ cinquante-cinq lieues marines de long, sur vingt de large ; elle a un grand nombre de lacs, de rivieres, de montagnes, & de forêts ; on n’y manque point d’eaux minérales ; elle abonde en oiseaux sauvages & domestiques ; on y trouve quelques mines de fer, de plomb, d’étain, & de cuivre. On voit dans le prodrome de l’histoire naturelle d’Ecosse du chevalier Sibbald, que ce pays produit un grand nombre de pierres précieuses & de crystaux. La religion dominante est la Protestante, sur le modele de celle de Geneve. On divise cet état en trente-cinq petites provinces, que l’on distingue en méridionales & septentrionales, par rapport au Tay qui les sépare. Edinbourg en est la capitale.

L’Ecosse a eu ses rois particuliers jusqu’en 1603, que Jacques Stuart VI. succéda aux couronnes d’Angleterre & d’Irlande, auxquelles sous le nom de Jacques I. il joignit celle d’Ecosse, & prit alors la qualité de roi de la grande Bretagne. Ses successeurs ont possédé ces trois couronnes, dont l’union est devenue encore plus intime sous le regne d’Anne I. qui en 1707, a mis l’Angleterre & l’Ecosse sous un même parlement. Par cette union, l’Ecosse envoye au parlement de la grande Bretagne un certain nombre de députés, selon la proportion qu’elle a avec l’Angleterre, laquelle est réduite à seize pairs & quarante-cinq membres pour la chambre des communes. Les revenus du royaume d’Ecosse furent évalués, par le traité d’union, à 160000 livres sterlings, qui est à-peu-près la quarantieme partie des subsides des deux royaumes. Elle a été redoutable tant qu’elle n’a pas été incorporée avec l’Angleterre ; mais comme dit M. de Voltaire, un état pauvre, voisin d’un riche, devient vénal à la longue, & c’est aussi le malheur que l’Ecosse éprouve. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Ecosse nouvelle, (Géog. mod.) Voyez Acadie.

ECOSSER, v. act. (Jard.) c’est tirer un légume de son cossat, de sa gousse, &c. On écosse les pois, les feves, &c.

* ECOT, s. m. (Eaux & forêts & Blason.) c’est ainsi qu’on appelle des grosses branches qui n’ont pas été dépoüillées de leurs rameaux, assez ras ; ensorte qu’il reste sur leurs longueurs des bouts excédens de ces rameaux, qui leur donnent une fi-

gure hérissée & épineuse. Ecot a la même acception

dans le Blason.

ECOTARD ou PORTE-HAUBAN, voyez Porte-hauban.

ECOTÉ, adj. terme de Blason : il se dit des troncs & des branches d’arbres dont on a coupé les mêmes branches. On appelle croix écotée, celle dont le montant & les branches ont plusieurs chicots ou nœuds. On le dit aussi d’un cheval, dont l’écot d’une souche a parié le pié. Ménétr. Trév. & Chambers.

Lecheraine en Savoie, d’azur à la bande écotée d’or.

* ECOUANNE, outil commun à un grand nombre d’ouvriers. Les Arquebusiers ont leur écouanne ou écoüaine ; c’est un morceau de fer ou d’acier trempé, dont la queue fait coude, avec le reste qui est emmanché, qui a le dessus cannelé en large, où les cannelures sont un peu élevées les unes au-dessus des autres, & un peu tranchantes. Les Arquebusiers s’en servent pour raper & raboter les moulures sur du bois. Ils en ont de plates & de convexes, de plus grandes & de plus petites. Les Facteurs ou Luthiers ont leurs écoüannes. Les Menuisiers s’en servent pour pousser des moulures. C’est à la monnoie une des limes des ajusteurs, pour diminuer le flanc quand il est trop fort de poids.

Celle du Potier-d’Etain est un morceau de fer de deux piés à deux piés & demi de long, & environ un pouce de large sur un peu moins d’épaisseur, garni de dents de deux côtés, faites à la lime, distantes de deux lignes l’une de l’autre. Il s’en sert pour raper ou limer les inégalités que font les gouttes d’étain sur la superficie des pieces où on a rebouché des trous, & dont on a épilé les jets avant que de les tourner ou réparer. Son écoüanne pour les pots est ordinairement droite, & a d’un côté les dents plates, & de l’autre demi-rondes ; & celle pour la vaisselle est plus large & plus courbée.

Il a d’autres écoüannes plus petites, dont les dents sont plus serrées ; il leur donne le nom de rape : elles servent plus souvent à achever qu’à apprêter, & à réparer. Voyez ces mots.

L’écoüanne du Tabletier-Cornetier est une espece de lime dont les dents, même dans les plus petites, sont plus grosses que celles des plus grosses limes. Il en a de plates, de triangulaires, &c. Celle des autres Tabletiers & des ouvriers en Marqueterie est la même. Voyez les Planches de ces différens arts ; vous y trouverez leurs écoüannes. Les ouvriers que nous venons de nommer ne sont pas les seuls qui se servent de cet outil ; mais il n’a rien de particulier dans leurs boutiques : il n’y varie que par la longueur & la largeur, & par la petitesse ou la force des dents. Ce n’est que la matiere à écoüanner qui occasionne ces différences.

ECOUANETTE, s. f. en terme de Tabletier-Cornetier, est une plaqué de fer à grosses dents, montée à plat sur un manche un peu recourbé en-dessus. L’écoüanette sert à planeter les morceaux de corne dont on veut faire des peignes.

ECOUETS, ECOITS, voyez Couets.

ECOULEMENT, s. m. (Gramm.) terme qui se dit du mouvement d’un fluide en général, qui passe ou s’échappe d’un lieu où il étoit ramassé.

Ecoulement se dit, en Physique, des corpuscules insensibles qui s’échappent d’un corps. Voyez Emanation.

Ecoulemens, (Hydraul.) L’eau s’écoule ordinairement par des ouvertures circulaires, quand on l’a amassée dans un regard de prise ou château d’eau ; & alors on la mesure, pour en connoître la quantité, au pouce & à la ligne circulaire, qui sont percées dans la jauge, lesquelles mesures sont toûjours plus petites que les quarrées.