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re de la chape est soudée aux deux extrémités d’une portion de cercle, marquée de quelques divisions arbitraires, qui mesurent l’inclinaison de la languette, & par conséquent celle du fléau auquel elle est soudée. La chape est réunie à son support par le moyen de la coulisse, formée des deux plaques rondes h & i, autre fig. mais elle n’y est pas tellement fixée, qu’elle ne puisse osciller de devant en arriere, jusqu’à ce qu’elle soit dans son centre de gravité ; au cas que l’on n’ait pas eu soin de mettre sa lanterne de niveau avec l’horison, on lui a laissé la liberté d’aller d’avant en arriere, au moyen des mantonnets l, dans lesquels passent les vis k, même fig. qui entrent dans un petit trou de la plaque h. Dans les grandes balances, celles qui servent pour peser le plomb ou la mine, & dont on peut charger chaque bassin de trois ou quatre onces, on fait embrasser la portion de cercle par la bifurcation de la chape, qui cesse pour lors d’être une affaire d’ornement ou de délicatesse ; & l’on fixe chaque branche à l’extrémité de l’arc de cercle, au moyen d’une vis qui a son écrou dans l’extrémité de la branche, & entre par la pointe dans un trou conique pratiqué dans l’extrémité de l’arc de cercle. Le support est, comme on le peut voir, même fig. en parallélipipede de cuivre, arrondi par le bas & percé dans sa hauteur d’une fente qui laisse le passage à la petite lame de cuivre, qui fixe mutuellement les plaques rondes h & i ; la partie supérieure de ce support se termine par une platine ronde posée horisontalement, au milieu de laquelle s’éleve une vis qui doit passer à-travers la glace supérieure de la lanterne, pour recevoir l’écrou n qui doit l’y fixer. Au-dessous de la platine horisontale b, est une poulie dont le boulon est engagé dans deux mantonnets en console, servant en même tems à donner plus d’assiette à la platine : cette poulie sert à faire rouler le cordon de soie, au moyen duquel on leve la balance. Dans les balances pour les mines & pour le plomb dont j’ai fait mention, le support qui est le même, est embrassé en queue d’aronde par une plaque de cuivre quarrée, qui fait les fonctions des plaques rondes h & i, auxquelles on la substitue, parce qu’elle est plus solide & moins sujette a vaciller. S’il arrive que la chape, étant abandonnée à elle-même, penche en avant ou en arriere, ensorte que le fléau n’ait pas son axe parfaitement horisontal, alors on met un contre-poids du côté qui s’écarte de la ligne verticale ; on en voit un, même fig. Les deux trous c & d destinés à recevoir l’axe du fléau, sont garnis inférieurement d’un coussinet d’acier en queue d’aronde, & mobile en cas qu’on veuille le changer : ce coussinet est fait de façon, qu’il ne peut entrer plus avant qu’il ne convient, & il est retenu en-dehors par la goutte d’acier, dont on a la liberté de placer les différens points de la surface vis-à-vis de l’extrémité du fléau, au cas que cette extrémité s’y pratique un trou. Le fléau & son axe sont faits d’une seule piece d’acier, trempé après qu’il est poli ; on ne lui donne de grosseur que celle qui lui est nécessaire, pour l’empêcher de se recourber par le poids qu’il doit supporter ; chacune de ses extrémités est terminée par un quarré, dont le côté devant soûtenir le porte-bassin est taillé en couteau : ce quarré n’est cependant pas d’une nécessité indispensable ; on peut lui substituer une autre figure. L’extrémité du fléau, par exemple, recourbée en avant en crochet horisontal, peut en tenir lieu, pourvû toutefois que ce crochet soit en droite ligne dans la partie taillée en couteau soûtenant le porte-bassin. Si une ligne droite tirée par le milieu des couteaux ne passoit pas par le centre du fléau, alors il faudroit le recourber en-arriere ou en-avant, jusqu’à ce qu’on fût parvenu à lui donner la disposition convenable ; car si la ligne passoit le fléau en-devant, la

partie antérieure de l’axe porteroit & froteroit plus que la postérieure ; & réciproquement, si la ligne droite sailloit en arriere. L’axe du fléau est triangulaire, & tranchant du côté qui porte, afin qu’il y ait le moins de frotement qu’il est possible ; mais comme il n’auroit pas manqué de froter par une large surface, si son extrémité eût été taillée perpendiculairement à son axe, on l’a coupée en talud ; ensorte que la seule partie qui peut toucher la goutte d’acier, est celle du centre du mouvement. La languette b est très-fine & assez haute pour marquer le moindre mouvement, & on lui a donné un contre-poids e. Il est inutile d’avertir qu’elle doit être assez longue pour se trouver vis-à-vis des divisions de la chape, ou que celle-ci doit être assez courte pour que les divisions de son arc de cercle ne soient pas plus haut que l’extrémité de la languette. Les porte-bassins sont faits d’un fil d’acier poli & trempé ; leur extrémité supérieure se termine en un crochet applati de dessus en-dessous, & assez large pour que le porte-bassin ne se tourne sur le couteau, ni d’un côté ni d’un autre ; l’inférieure est contournée, de façon que le centre de gravité se trouve à-peu-près le même que celui du bassin, & dans la même direction que la verge du porte-bassin ; je dis à-peu-près, parce que comme ce bassin est soûtenu sur un cercle soudé horisontalement à l’extrémité du porte-bassin, auquel il manque un arc d’environ 45 degrés, pour empêcher que la bruselle ne touche au cercle, on veut que le porte-bassin ne touche que par un petit talon qu’il porte à sa partie postérieure, de crainte qu’il ne vînt à adhérer au sol de la lanterne, comme cela ne manqueroit pas d’arriver, s’il y étoit appliqué par une large surface. Les bassins sont d’environ trois quarts de pouce de diametre, & sont faits d’une lame d’argent très-mince : on pourroit les faire de toute autre matiere ; cependant l’argent mérite la préférence, par la facilité qu’on a d’appercevoir les plus petits corps qui sont dessus, quand il est poli & bruni comme il doit l’être pour ces bassins. Cette balance, quoique susceptible de différentes grandeurs, doit toutefois ne pécher par aucun excès. Les dimensions de celle de nos Planches, sont les mêmes que de la balance copiée d’après nature. Cette balance & son support doivent être placés dans une lanterne garnie de glaces de tous côtés ; la partie antérieure seule doit s’ouvrir, & en coulisse : pour cet effet la glace qui y répond est garnie d’un petit bouton par le bas, au moyen duquel on la leve. Cette lanterne est assise sur un petit coffret, dont les piés sont en vis pour lui donner le niveau de l’horison, & qui contient une layette où l’on met les poids, pinces ou bruselles, & les autres ustensiles qui sont de la suite de la balance ; comme, par exemple, le bassin de verre & sa tare, &c. servant pour les eaux salées. On voit un poids coulant sur la tablette pour tenir la balance dans le degré d’élévation qu’on veut. Dans la balance qui s’appelle strictement balance d’essai, & qui n’est destinée qu’à peser des fractions de grains, l’on se contente de coller dessous ce poids un morceau de peau ou de drap, pour l’empêcher de glisser si aisément sur la petite lame de cuivre e ; au lieu que dans celles qui doivent peser de plus forts poids, on façonne la partie supérieure de cette lame de cuivre e en crémaillere, afin de retenir le poids en situation, au moyen d’un petit crochet qui s’abaisse par un ressort. Ce crochet est suspendu horisontalement en bascule, & se leve en comprimant un petit bouton f. Il faut observer que le cordon de soie ne doit pas être beaucoup au-dessus du niveau du petit crochet, sans quoi le poids de la balance feroit soûlever le côté du contre poids roulant. On voit dans la même Planche une suite de fractions de la dragme. Quant à ces poids & les autres qui servent aux