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s’appelle boréale & est au nord du zodiaque, l’autre qui est au midi se nomme australe. Inst. astr.

Les constellations des anciens ne comprenoient que ce qui étoit visible dans le firmament, ou que ce dont ils pouvoient s’appercevoir : elles étoient au nombre de 48, dont les douze qui comprennent le zodiaque furent nommées Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libra, Scorpius, Sagittarius, Capricornus, Aquarius, Pisces ; en françois, le Bélier, le Taureau, les Gemeaux, l’Ecrevisse, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons ; d’où les signes du zodiaque & de l’écliptique ont pris leur nom, quoique depuis long-tems ils ne soient plus contigus aux constellations d’où ils l’ont tiré. Voyez Zodiaque & Précession.

Les autres étoiles au nord du zodiaque dans la partie boréale, furent rangées sous 21 constellations, savoir, Ursa major & minor, Draco, Cepheus, Bootes, Corona septentrionalis, Hercules, Lyra, Cygnus, Cassiopeia, Perseus, Andromeda, Triangulum, Auriga, Pegasus, Equuleus, Delphinus, Sagitta, Aquila, Ophiuchus ou Serpentarius, & Serpens ; en françois, la grande Ourse, la petite Ourse, le Dragon, Cephée, le Bouvier, la Couronne septentrionale, Hercule, la Lyre, le Cygne, Cassiopée, Persée, Andromede, le Triangle, le Cocher, Pegase, le petit Cheval, le Dauphin, la Fleche, l’Aigle, le Serpentaire, & le Serpent. On y a ajouté quelques siecles après d’autres constellations, formées par quelques étoiles qui se trouvoient entre ces anciennes constellations, & qu’on nommoit pour cette raison étoiles informes. Ces nouvelles sont Antinoüs proche l’Aigle, & la Chevelure de Bérenice, ou Coma Berenices. Voyez ces mots.

On distribua celles du Sud en 15 constellations, dont les noms sont, Cetus, Eridanus fluvius, Lepus, Orion, Canis major & minor, Argo, Hydra, Crater, Corvus, Centaurus, Lupus, Ara, Corona meridionalis, & Piscis australis ; en françois, la Baleine, l’Eridan, le Lievre, Orion, le grand Chien, le petit Chien, le navire Argo, l’Hydre, la Coupe, le Corbeau, le Centaure, le Loup, l’Autel, la Couronne australe, & le Poisson méridional ; auxquels on en a ajoûté douze depuis, savoir, Phœnix, Grus, Pavo, Indus, Apus, Triangulum australe, Musca, Cameleo, Piscis volans, Toucan, Hydrus & Xiphias ; en françois, le Phenix, la Grue, le Paon, l’Indien, l’Oiseau du Paradis, le Triangle austral, la Mouche, le Cameleon, le Poisson volant, le Toucan ou l’Oie d’Amérique, l’Hydre, Xiphias ou la Dorade. Les positions des étoiles qui composent ces douze dernieres ont été déterminées par le célebre M. Halley, qui alla exprès pour cela à l’Isle de Ste Helene en 1677. Voyez chaque constellation & les étoiles qu’elle contient sous son propre article.

De ces constellations les 15 dernieres, & la plus grande partie du navire Argo, du Centaure, & du Loup, ne sont pas visibles sur notre horison.

Les Astronomes modernes depuis ont fait de nouvelles constellations. Voy. Informes & Sporades.

C’est ainsi qu’Hévélius a placé Leo minor entre Leo & Ursa major ; Lynx entre Ursa minor & Auriga ; & au-dessus de Gemini & sous la queue d’Ursa major, Canes venatici, &c.

Les étoiles sont ordinairement distinguées dans ces constellations par la partie de la figure qu’elles occupent. Bayer, de plus, les distingue encore par les lettres de l’alphabet grec, & il y en a même beaucoup qui ont leurs noms particuliers, comme Arcturus entre les piés du Bouvier ; la Luisante dans Corona septentrionalis ; Palilicium ou Aldebaran dans l’œil du Taureau ; Pleïades dans le dos, & Hyades dans le front du Taureau : Castor & Pollux dans les

têtes de Gemini ; Capella avec Hadi dans l’épaule d’Auriga ; Regulus dans le cœur du Lion, l’Épi dans la main de la Vierge, la Vierge, la Vendangeuse dans son épaule ; Antares ou le cœur du Scorpion, Fomahaue dans la bouche du Poisson austral ; Rigel dans le pié d’Orion ; Sirius dans la bouche du Canis major ; & l’Étoile polaire qui est la derniere de la queue d’Ursa minor. Voyez Sirius, &c.

On peut voir dans Hyginus, Noel le Comte, & Riccioli, les fables absurdes & bisarres que les poetes Grecs & Romains ont tirées de l’ancienne théologie sur l’origine des constellations. C’est pour cela que quelques personnes se sont donné la peine assez inutile de changer ou les figures des constellations, ou au moins leurs noms.

Ainsi, le vénérable Bede, au lieu des noms & des figures profanes des douze constellations du zodiaque, substitua celles des douze apôtres ; quelques astronomes modernes venus depuis ont suivi son exemple, & achevé cette reforme, en donnant à toutes les constellations des noms tirés de l’Ecriture sainte.

Alors Aries, ou le Bélier, devint S. Pierre ; Taurus, ou le Taureau, S. André ; Andromede, le Sepulchre de Jesus-Christ ; la Lyre, la Crêche de Jesus-Christ ; Hercule, les Mages venant de l’Orient ; Canis major, David, &c.

Weigelius professeur en mathématiques dans l’université de Jene, fit un nouvel ordre de constellations, changeant le firmament dans un coelum heraldicum, en substituant les armes de tous les princes de l’Europe aux anciennes constellations. Ainsi il transforma l’Ursa major, dans l’Elephant du roi de Dannemarck ; Ophiuchus, dans la Croix de Cologne ; le Triangle, dans le Compas, qu’il appelle le symbole des Artistes ; & les Pleïades, dans l’Abacus Pythagoricus, qu’il appelle celui des Marchands. Voy. Abaque. Chambers & Wolf.

Mais les plus savans Astronomes n’ont jamais approuvé de pareilles innovations, qui ne servent qu’à introduire de la confusion dans l’Astronomie. C’est pourquoi on a gardé les noms des anciennes constellations, pour conserver une plus grande correspondance & uniformité entre l’ancienne Astronomie & la nouvelle. Voy. Astronomie. Voy. aussi à la fin des Planches d’Astronomie deux cartes des constellations d’après M. le Monnier. Cet habile astronome a ajoûté quelques constellations à celles qu’on connoissoit déjà : par exemple, le Reene, proche le pole arctique. (O)

CONSTER, verb. neut. (Jurisprud.) est un ancien terme de Pratique, qui signifie la même chose que constater. Les praticiens de province disent encore il conste par tel acte, pour dire qu’un tel fait est constaté par cet acte. (A)

* CONSTERNATION, s. f. c’est le dernier degré de la frayeur. On y est jetté par l’attente ou la nouvelle de quelque grand malheur. Je dis l’attente ou la nouvelle, parce qu’il me semble que le mal arrivé cause de la douleur, mais que la consternation n’est l’effet que du mal qu’on craint. La perte d’une grande bataille ne répandroit pas la consternation dans les provinces, si elles n’en craignoient les suites les plus fâcheuses. Aussi en pareil cas n’y a-t-il proprement que les provinces voisines du champ de bataille qui soient consternées. Si la mort de Germanicus eût été naturelle, Rome n’auroit été plongée que dans la plus grande douleur ; mais comme on y soupçonna le poison, les sujets tournerent les yeux avec effroi sur les monstres qui les gouvernoient, & la douleur fut mêlée de consternation.

CONSTIPATION, subst. f. (Medecine.) rétention des excrémens causée par leur secheresse & par leur dureté. Ces qualités des excrémens dépendent d’une diminution considérable de l’excrétion des hu-