Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

languissans, certains convalescens, & quelques vieillards qui ont besoin d’une nourriture abondante, & que leur estomac puisse digérer sans fatigue. Voyez Consommé.

Le sang de coq, sa crête, son fiel, sa fiente, ses testicules, ont été célebrés à différens titres, par différens auteurs ; mais on ne sauroit compter sur les prétendues vertus de ces remedes, qui ne sont plus aujourd’hui en usage en Medecine. Solenander a célebré, par exemple, comme un grand secret contre l’incontinence d’urine, le jabot du coq brûlé & donné en poudre dans du vin : il prétend même que la vertu de ce remede s’étend jusqu’à celle qui est la suite d’un accouchement difficile.

Esculape lui-même ordonnoit le sang de coq en collyre, comme on peut le voir par une anecdote rapportée par Jérôme Mercurialis. Cet auteur raconte, à propos d’un tableau appartenant à la maison de Maffei, qu’un soldat aveugle nommé Valerius Aper s’étant adressé à ce dieu pour en obtenir sa guérison, le dieu lui répondit, qu’il allât, qu’il prît le sang d’un coq blanc, qu’il en fît un collyre avec du miel, qu’il s’en frottât les yeux pendant trois jours. Le soldat obéit à l’oracle, guérit, & rendit grace publiquement au dieu ; & c’est peut-être pour cela, ajoûte Mercurialis, que quelques anciens ont représenté Esculape avec un coq sur le poing. (b)

* Coq, (Myth.) cet animal est le symbole de la vigilance ; c’est pour cette raison qu’on le trouve souvent dans les antiques, entre les attributs de Minerve & de Mercure. On l’immoloit aux dieux Lares & à Priape. C’étoit aussi la victime du sacrifice que l’on faisoit à Esculape lorsqu’on guérissoit d’une maladie. Et quand Socrate dit en mourant à Criton son disciple, Criton, immole le coq à Esculape, c’est comme s’il eût dit, enfin je guéris d’une longue maladie. En effet, un homme si sage & si malheureux, à qui il ne manquoit que de croire en J. C. & qui périssoit pour avoir admis l’existence d’un seul Dieu, & conséquemment des peines & des récompenses à venir, devoit regarder le dernier instant de sa vie, comme le premier de son bonheur.

Coq de Bois, vrogallus tetrao major, (Hist. nat. Ornithol.) oiseau qui ressemble au coq-d’inde pour la grosseur & pour la figure du corps. Le mâle a, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, environ deux piés cinq pouces & demi, & la femelle seulement deux piés. L’envergure du mâle est de trois piés & demi, & celle de la femelle seulement de trois piés deux pouces. Le bec a un pouce & demi de longueur depuis la pointe jusqu’aux coins de la bouche : les côtés sont tranchans & forts. La langue est pointue, & le palais en porte l’empreinte. L’iris des yeux est de couleur de noisette. Il y a au-dessus de l’œil une peau dégarnie de plumes, & de couleur rouge, comme dans tous les autres oiseaux de ce genre. Les jambes sont revêtues de plumes par-devant jusqu’à la naissance des doigts, & n’en ont point par-derriere. Les doigts sont unis ensemble par une membrane seulement jusqu’à la premiere articulation, & sont garnis de chaque côté d’appendices courtes & dentelées. Cet oiseau a la poitrine de couleur rousse pâle, avec des lignes noires transversales. L’extrémité de chaque plume est blanchâtre. Le bas de la gorge est d’un rouge plus foncé, & le ventre presque cendré. Toute la face supérieure est mêlée de noir, de roux, & de couleur cendrée : la pointe des plumes est mouchetée, excepté sur la tête où il y a du pourpre. Le mâle a le menton noir, & la femelle l’a de couleur rousse, sans aucun mêlange de noir. La queue est d’un roux plus ardent, a des bandes transversales noires, & la pointe des plumes est blanchâtre. Le mâle a les plumes de la queue noire, dont la pointe est blanchâ-

tre, & les bords marquetés de petites taches de couleur

rousse cendrée : les deux plumes du milieu, & même les deux suivantes, ont des taches blanches ; les plumes qui recouvrent la queue ont la pointe blanchâtre ; quelquefois elles sont noires, parsemées de petites bandes de couleur cendrée roussâtre. Il y a sur le dos des lignes noires & blanches posées alternativement. Les plumes du dessous de la queue sont noires, & ont l’extrémité & les bords extérieurs blanchâtres. La tête est de même couleur que le dos. Les pointes des plumes de la poitrine sont blanches. Il y a vingt-six grandes plumes dans chaque aile : toutes celles qui suivent la dixieme ont la pointe blanche. Les grandes plumes des épaules ont des taches irrégulieres de couleur noire, & mêlées d’un peu de roux. Le mâle a les plumes du cou d’un bleu luisant. Les cuisses, les côtés, le cou, le croupion, & le ventre, sont marqués de lignes blanches & noires. La couleur des plumes de la tête est d’un noir plus foncé, & celles qui entourent l’anus sont cendrées.

Cet oiseau est bien reconnoissable par sa grosseur, sans qu’il soit nécessaire d’observer en détail toutes les couleurs, qui varient par l’âge, le climat, & d’autres accidens : il est excellent à manger. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

Coq de Bruiere, tetrao seu vrogallus minor, (Hist. nat. Ornith.) espece d’oiseau. Le mâle qui a servi à la description suivante pesoit trois livres, & avoit un pié neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’au bout des doigts, & la femelle seulement un pié & demi. L’envergure du mâle étoit de deux piés sept pouces, & celle de la femelle de deux piés trois pouces. Le mâle est noir, à l’exception du bord des plumes, sur-tout du cou & du dos qui sont d’un bleu luisant, & des cuisses dont la couleur est blanchâtre. La femelle est de couleur rousse comme la bécasse ou la perdrix, avec des taches noires posées transversalement. Le ventre & la poitrine sont blanchâtres ; les grandes plumes des ailes & toutes leur face inférieure sont blanches, comme dans le mâle. La couleur des plumes du milieu du dos est d’un roux ardent ; les plumes du croupion & du dessous de la queue, & le bord de celles de la gorge, sont blanchâtres. Il y a environ vingt-six grandes plumes dans chaque aile ; dans le mâle la cinquieme n’est blanche qu’à la racine ; la huitieme & toutes celles qui suivent jusqu’à la vingt-sixieme, sont blanches depuis la racine jusqu’à la moitié de leur longueur ; la onzieme & les suivantes jusqu’à la vingt-deuxieme, n’ont que la pointe blanche. Dans la femelle, les dix premieres plumes de l’aile sont brunes, & ont un peu de blanc sur les bords extérieurs, & les autres sont de la même couleur que le corps, à l’exception de la pointe qui est blanchâtre. La racine de toutes les grandes plumes est aussi blanchâtre, à l’exception des cinq premieres. Les dix premieres plumes de celles qui recouvrent les grandes plumes de l’aile & celles de la fausse aile, sont blanches à l’extrémité. La face inférieure des grandes plumes est de cette même couleur dans le mâle & dans la femelle ; ce qui forme, lorsque les ailes sont pliées, une tache blanche fort apparente sur la face supérieure de chaque aile. La queue est composée de seize plumes qui sont de même couleur que le corps, & dont la pointe est blanche. Dans le mâle, les plumes extérieures ont près de sept pouces de longueur, tandis que celles du milieu n’en ont que quatre. Dans les femelles, les plumes qui sont à l’extérieur n’ont que quatre pouces & demi de longueur. Les trois premieres de la queue du mâle sont les plus longues de toutes, & se recourbent en-dessous. La quatrieme de chaque côté est plus courte, & moins recourbée. Les plumes extérieures de la queue de la femelle sont