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palement lieu : elles sont rapportées dans le recueil des ordonnances de la troisieme race, tom. IV. & V. Voyez Feux & Réparation de feux. (A)

Diminution, en Musique, vieux mot qui signifioit la division d’une note longue, comme une ronde ou une blanche, en plusieurs autres notes de moindre valeur. On entendoit encore par ce mot, tout ce qu’on a depuis appellé roulement ou roulade, c’est-à-dire plusieurs notes passées sur une même syllabe. (S)

Diminutions, dans le Blason, est un terme dont se servent les auteurs qui ont écrit en latin, pour signifier ce que les Anglois appellent différence, & les François brisures. Voyez Différence. (V)

DIMISSOIRE, s. m. (Jurisp.) ce sont des lettres que l’évêque accorde à quelqu’un de ses diocésains, pour prendre la tonsure ou quelqu’un des ordres, soit majeurs ou mineurs, d’un autre évêque.

L’ordonnance d’Orléans, art. 12. défend à tous prélats de recevoir dans leur diocèse les prêtres qui se disent de nul diocèse, & d’en promouvoir aucun aux ordres par lettres dimissoires sans grande & juste cause.

Celui qui auroit pris quelqu’ordre d’un autre évêque que le sien, sans avoir préalablement obtenu de telles lettres, seroit irrégulier & incapable de posséder aucun bénéfice.

Cependant des lettres de tonsure données par un évêque autre que le diocésain, seroient valables à l’effet d’obtenir un bénéfice sans rapporter de dimissoire, pourvû que les lettres de tonsure portassent cette clause ritè dimisso. Arrêt du 4 Septembre 1690. au journ. des aud.

L’irrégularité provenant du défaut de dimissoire pour les ordres, peut être reparée en obtenant un rescrit de cour de Rome, avec la clause perinde valere, dont l’effet est de réhabiliter celui auquel il manque quelqu’une des qualités ou capacités requises. (A)

Dimissoires ou Lettres dimissoires, & autrement Apôtres, étoient aussi anciennement des lettres que l’on obtenoit du juge à quo, pour être admis à poursuivre son appel devant le juge supérieur. Voyez ce qui en est dit ci-devant au mot . (A)

DIMISSORIAL, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui appartient à un dimissoire, comme un rescrit dimissorial, ou une lettre dimissoriale. Voyez ci-devant Dimissoire. (A)

DIMITE, s. f. (Comm.) toile de coton, croisée, d’un bon usage, & se fabriquant à Sophanti, une des îles de l’Archipel. Voyez les diction. du Comm. & de Trévoux.

DIMŒRITES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) nom qu’on donna aux Apollinaristes, qui prétendirent d’abord que le Verbe ne s’étoit revêtu que d’un corps humain, sans prendre une ame raisonnable semblable à celle des hommes. Convaincus par le texte formel des Ecritures, ils convinrent qu’il avoit une ame, mais dépourvûe d’entendement, le Verbe, selon eux, suppléant à cette faculté. Voyez Apollinaristes ou Apollinaires.

Ce mot est formé du grec δίς, deux fois, & μοίρω, je divise. Ainsi Dimœrites signifie à la lettre diviseurs, séparateurs, parce que ces hérétiques séparoient l’ame d’avec l’entendement. (G)

DIMOTUC, (Géog. mod.) ville de la Romanie, dans la Turquie européenne. Elle est située sur une montagne, baignée par la riviere de Mariza, l’Ebre des anciens. Long. 44. 8. lat. 41. 38.

DIMPF, s. m. (Comm.) petite monnoie d’argent, qui a cours en Pologne, & qui vaut 18 creutzers d’Allemagne, c’est-à-dire environ 15 sols argent de France.

DINAMIQUE. Voyez Dynamique.

DINAN, (Géog. mod.) ville de Bretagne, en France ; elle est située sur la Rance. Lat. 48. 27. 16. long. 15. 26. 40.

DINANT, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas ; elle est située proche de la Meuse ; elle est du diocèse de Liége. Long. 22. 34. lat. 50. 15.

* DINANDERIE, s. f. (Art méch.) est synonyme à Chaudronnerie ; ils signifient l’un & l’autre une quantité considérable de cuivre mis en œuvre. Ce mot vient de Dinant, ville du pays de Liége, où il y a beaucoup de manufactures en cuivre. Les Chauderonniers s’appellent aussi Dinandiers.

DINANDIER, s. m. Voyez Dinanderie.

DINAR-CHERAY, s. m. (Commerce.) c’est, en Perse, le poids ou la valeur de l’écu, ou du ducat d’or.

Dinar-Bisti, monnoie de compte, dont se servent les négocians & banquiers Persans pour tenir leurs livres. Le dinar-bisti vaut dix dinars simples ; le toman, qui est aussi une monnoie de compte, vaut mille dinars-bisti, & dix mille dinars simples. Diction. de Comm. & de Trév. (G)

DINEKELSPIL, ville de la Soüabe, en Allemagne ; elle est située sur le Wernitz. Long. 29. 5. lat. 49. 2.

DINDON, s. m. (Œcon. rustiq.) petit du coq & de la poule-d’Inde. Voyez Coq d’Inde. La poule-d’Inde peut couver depuis quinze œufs jusqu’à dix-huit. Les dindons éclosent au bout d’un mois de couvée. Il n’est guere d’animaux de basse-cour plus difficiles à élever. Le froid leur est mortel. Il ne les faut laisser sortir de l’endroit chaud où on les éleve, que quand il fait soleil, & les faire rentrer aussi-tôt que le tems devient pluvieux. On leur donne à manger & à boire au moins quatre fois par jour. On les nourrit dans le commencement de blancs-d’œufs durs hachés menu : on y ajoûte quelquefois de la mie de pain-blanc. Au bout de la huitaine on substitue à la mie de pain, la feuille d’ortie qu’on hache avec les œufs-durs : au bout de huit autres jours on supprime les œufs, & on leur donne la feuille d’ortie hachée, avec du son, du lait caillé, de la farine d’orge, du blé noir moulu gros, &c. leur jettant de tems en tems un peu de millet & d’orge bouillis. Quand ils sont malades on leur donne un peu de vin. Lorsqu’ils sont forts, on les abandonne au dindonier.

DINDONNEAU, sub. m. (Œcon. rustiq.) jeune dindon.

DINDONNIER, s. m. (Œcon. rustiq.) valet chargé de mener paître les dindons & les dindes. On ne mene ces volailles aux champs, que quelque tems après le soleil levé. On les remene dans la basse-cour sur les dix heures, où elles restent jusqu’à midi qu’elles retournent aux pâturages pour jusqu’au soir.

* DINDYMENE, s. f. (Mythol.) Cybele fut ainsi appellée, ou de Dindyme sa mere, ou d’un lieu de Phrygie où elle étoit particulierement honorée.

DINER, subst. m. (Littérature) repas fixé à-peu-près vers le milieu du jour, un peu plûtôt ou un peu plus tard, suivant les tems, les lieux, & les personnes. Isidore s’est trompé en assûrant que les Romains ne connoissoient pas le dîner. Les auteurs, tant grecs que latins, qui ont parlé des usages de l’ancienne Rome, font tous mention du diner des Romains, qui étoit à la vérité fort frugal, & c’est peut-être la raison pour laquelle Isidore le compte pour rien. Peut-être aussi s’est-il mépris, en ce que ce repas dans l’antiquité la plus reculée étoit nommé cæna, si l’on en croit Festus.

L’heure du dîner des Romains étoit environ la sixieme du jour, c’est-à-dire à midi. Suétone rapporte que l’empereur Claude prenoit tant de plaisir aux spectacles des gladiateurs, qu’il descendoit dans sa loge dès le matin, & qu’il y restoit encore à midi,