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de commerce très-considérable pour la Misnie, & produisent un très-grand revenu à l’électeur de Saxe.

L’exportation du cobalt crud est défendue en Saxe sous des peines très-rigoureuses ; il y a des commis établis pour en empêcher la contrebande ; & tout le cobalt qui se recueille dans le pays doit être livré, suivant la taxe qui en a été faite par le conseil des mines, aux manufactures de saffre. Voyez Saffre.

On a souvent tenté de tirer de l’argent des mines de cobalt ; mais quand il s’y en trouve, ce n’est qu’accidentellement : il n’y a donc point de meilleur parti que de les travailler pour en tirer la couleur bleue propre à faire le saffre.

Une maniere courte d’éprouver si une mine de cobalt fournira un beau bleu, c’est de la faire fondre dans un creuset avec deux ou trois fois son poids de borax, qui deviendra d’un beau bleu si le cobalt est d’une bonne qualité.

Il y a des mines de cobalt en plusieurs endroits de l’Europe ; mais les plus abondantes & les meilleures sont celles de Schneeberg en Misnie ; le cobalt s’y trouve ordinairement joint aux mines de bismuth. Il s’en trouve aussi en Boheme dans la vallée de Joachim, (Joachims-thal), au Hartz, dans le duché de Wirtemberg, aux Pyrenées, dans la province de Sommerset en Angleterre, en Alsace, &c. Il paroît que les Chinois, & sur-tout les Japonois, ont aussi des mines de cobalt chez eux, par les porcelaines bleues si estimées qui venoient autrefois de leur pays ; mais il y a lieu de croire que leurs mines sont épuisées, ou du-moins que le cobalt dont ils se servent actuellement est d’une qualité inférieure, attendu que le bleu de leurs porcelaines modernes n’est plu, si beau.

L’exploitation des mines de cobalt est dangereuse ; il y regne très-souvent des vapeurs arsenicales, qui font perir ceux qui y travaillent ; outre cela leurs piés & leurs mains sont souvent ulcérés par ce minéral qui est très-corrosif.

Les mineurs Allemands donnent aussi le nom de cobalt à un être qui n’existe que dans leur imagination ; ils veulent désigner par-là un phantôme ou demon soûterrain à qui ils attribuent la figure d’un petit nain ; ce prétendu gnome lorsqu’il n’est pas de bonne humeur étrangle les mineurs ; mais lorsqu’il est bénévole, il leur fait découvrir les filons les plus riches. (—)

COBBAN, subst. m. (Hist. nat. bot.) petit arbre semblable au pêcher, qui croît à Sumatra ; il a la feuille petite ; les branches courtes & couvertes d’une écorce jaune, & le fruit de la grosseur & de la figure de la pomme, & contenant une noix grosse comme l’aveline, où l’on trouve une amande amere dont on tire une huile à laquelle on attribue beaucoup de propriétés médicinales, ainsi qu’à une gomme qui découle de sa tige.

Le cobban doit être mis au nombre des plantes exotiques mal connues. Voyez Trev. & Dish.

COBES ou ANCETTES, subst. m. (Marine.) ce sont des bouts de cordes que l’on joint à la ralingue de la voile, & qui n’ont pas plus d’un pié & demi de longueur ; ils servent pour passer d’autres cordages nommés pattes de boulines. (Z)

COBILANA, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans la province de Beyra, sur la riviere de Zezare.

COBINORA, (Géog. mod.) petite ville d’Hongrie, sur la Save, à peu de distance de Sabacz.

COBIT, s. m. (Commerce.) mesure de longueur d’usage en plusieurs endroits des Indes Orientales. Elle varie, mais celle de Surate est, selon Tavernier, de deux piés de roi & seize lignes. Voyez les dictionn. du Comm. Dish. Trev. & Chambers.

COBLENTZ, (Géog. mod.) grande ville d’Alle-

magne, dans l’électorat de Treves, au confluent du

Rhin & de la Moselle. Long. 25. 8. lat. 50. 24.

COBOURG, (Géog. mod.) ville d’Allemagne en Franconie, capitale d’une principauté de même nom sur l’Itch. Long. 28. 35. lat. 50. 20.

CO-BOURGEOIS, s. m. terme de Commerce : on donne le nom de bourgeois à un propriétaire d’un vaisseau marchand, & celui de co-bourgeois à tous ceux qui partagent ensemble sa propriété.

COBRE, s. m. (Commerce.) mesure de longueur, d’usage à la Chine & aux Indes Orientales ; à la Chine, du côté de Canton ; aux Indes, sur la côte de Coromandel. Elle varie selon les lieux. A la Chine elle est de d’une aune de Paris ; aux Indes, de 17 pouces & de France.

COBRISSO, s. m. (Minéralogie.) nom que l’on donne au Chili & au Pérou à la mine d’argent lorsqu’elle tient du cuivre, & qu’elle est teinte d’un couleur verte. Cette espece de mine est difficile à traiter. Dictionn. du Comm.

COCA, s. m. (Bot. exot.) arbrisseau du Pérou, dont les fruits, quand ils sont secs, servent aux habitans de petite monnoie, de même que le cacao en sert aux Mexicains, tandis que les feuilles de l’arbrisseau font les délices des Péruviens, comme le béthel des Orientaux, & le tabac des Européens.

Cette plante ne s’éleve guere que de trois à quatre piés ; ses feuilles sont molles, d’un verd-pâle, & assez semblables à celles du myrthe. Son fruit est disposé en grappes, rouge comme le myrtile quand il commence à mûrir, de pareille grosseur, & noir quand il a atteint sa parfaite maturité. C’est en cet état qu’on le cueille & qu’on le laisse entierement sécher avant que de le mettre dans le commerce.

Je suis fâché de ne pouvoir rien dire de plus d’une plante de ce prix, de ne la connoître même par aucune description de botaniste, mais seulement par des relations de voyageurs, qui se contredisent les uns les autres, & qui paroissent ne s’être attachés qu’à nous en débiter des contes hors de toute créance. Tels sont ceux qui nous rapportent qu’il se fait un si grand commerce du coca, que le revenu de la cathédrale de Cusec ne provient que de la dixme des feuilles.

Quelques auteurs ont fait deux plantes de celle-ci, & en conséquence l’ont décrite différemment sous les noms de coca & de cuca. Cette façon de multiplier les objets n’est pas sans exemple dans la Botanique. Cet article est de M. le Chevalier de Jaucourt.

Coca, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne, dans la Castille vieille, sur la petite riviere d’Elerana.

COCARDE, s. m. (Art. milit.) en terme de marchand de modes, est une bouffette de rubans assortissans à l’ordonnance, que les gens de guerre attachent au bouton du chapeau.

COCATRE, s. m. (Œcon. rustiq.) c’est ainsi qu’on appelle le chapon qui n’a été châtré qu’à demi.

COCAZOCHITL, (Hist. nat. bot.) c’est ainsi que les Mexicains appellent le tagetes indicus.

COCCARA, (Hist. anc.) nom d’une espece de gâteau des Grecs, dont on ne connoît que le nom.

* COCCEIENS, subst. m. pl. sectateurs de Jean Cox, né à Breme en 1603, homme savant & profond théologien, qui fit grand bruit en Hollande dans le xvij siécle ; il appercevoit dans l’écriture, qu’il lisoit beaucoup, deux venues, celle de Jesus-Christ & celle de l’ante-christ ; il croyoit que Jesus-Christ auroit un regne visible sur la terre postérieur à celui de l’ante-christ qu’il aboliroit, & anterieur à la conversion des Juifs & de toutes les nations. Il avoit encore d’autres idées particulieres qui furent combattues de son tems avec beaucoup de chaleur, & qui lui firent de la réputation, quelques sectateurs, &, comme de raison, une multitude d’ennemis.