Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/385

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fin. Ainsi quand il y a un signe plié au commencement du pas, il signifie qu’il faut plier avant de marcher. De même des autres.

Les sauts se peuvent exécuter en deux manieres ; ou l’on saute des deux piés à la fois, ou l’on saute en marchant d’un pié seulement. Les sauts qui se font des deux piés à la fois, seront marqués sur les positions, comme il sera démontré dans l’exemple ci-après ; au lieu que les sauts qui se font en marchant, se marquent sur les pas.

Le pas sauté se fait de deux manieres ; ou l’on saute & retombe sur la jambe qui marche, ou l’on saute & retombe sur l’autre jambe.

S’il y a un signe sauté sur un pas, & point de signe en l’air après, c’est une marque que le saut se fait sur la jambe même qui marche ; s’il y a un signe en l’air, c’est une marque que le saut se fait sur l’autre jambe que celle qui marche.

La danse, de même que la musique, est sans agrément si la mesure n’est rigoureusement observée.

Les mesures sont marquées dans la danse par de petites lignes qui coupent le chemin ; les intervalles du chemin compris entre ces lignes, sont occupés par les pas, dont la durée se connoît par les têtes blanches, noires, croches, &c. qui montrent que les pas doivent durer autant de tems que les notes de la musique placées au-dessus de la figure de la danse. Voy. l’exemple. Ainsi un pas dont la tête est blanche, doit durer autant qu’une blanche de l’air sur lequel on danse ; & un pas dont la tête est noire, doit durer autant qu’une noire du même air. Les positions marquent de même par leurs têtes, les tems qu’elles doivent tenir.

Il y a trois sortes de mesures dans la danse ; la mesure à deux tems, la mesure à trois tems, & la mesure à quatre tems.

La mesure à deux tems comprend les airs de gavotte, gaillarde, bourrée, rigaudon, gigue, canarie, &c.

La mesure à trois tems comprend les airs de courante, sarabande, passacaille, chacone, menuet, passe-pié, &c.

La mesure à quatre tems comprend les airs lents, comme par exemple l’entrée d’Apollon, de l’opéra du Triomphe de l’amour, & les airs de Loure.

Quand il faudra laisser passer quelques mesures de l’air sans danser, soit au commencement ou au milieu d’une danse, on les marquera par une petite ligne qui coupera le chemin obliquement : il y aura autant de ces petites lignes que de mesures ; une demi mesure sera marquée par une demi-ligne oblique ; ainsi le repos marqué fig. 41. est de trois mesures & demie. Lorsqu’on aura un plus grand nombre de mesures de repos, comme par exemple dix, on les désignera par des bâtons qui en vaudront chacun quatre. Voyez la fig. 42. Les tems, demi-tems & quarts de tems, se marqueront par un soûpir, un demi-soûpir, & un quart de soûpir, comme dans la musique.

Aux airs qui ne commencent pas en frappant, c’est-à-dire où il y a des notes dans la premiere mesure sur lesquelles on ne danse point ordinairement, comme aux airs de gavotte, chacone, gigue, loure, bourrée, &c. on marquera la valeur de ces notes au commencement. Voyez l’explication de l’exemple ci-après.

Les figures des danses se divisent naturellement en deux especes, que les maîtres appellent régulieres & irrégulieres.

Les figures régulieres sont celles où les chemins des deux danseurs font symmétrie ensemble ; & les irrégulieres, sont celles où ces mêmes chemins ne font pas de symmétrie.

Il y a encore dans la danse des mouvemens des bras & des mains, ménagés avec art.

Les mains sont marquées par ces caracteres représentés fig. 43. le premier est pour la main gauche, & le second pour la main droite ; on place celui qui représente la main droite, à droite du chemin, & le second à gauche. On observera, quand on aura donné une main ou les deux, de ne point quitter qu’on ne trouve les mêmes signes tranchés. Voyez la fig. 44. A représente la femme, B l’homme auquel la femme A donne la main gauche, qu’il reçoit dans sa droite : ils marchent ensemble tout le chemin ADBC, à la fin duquel ils se quittent ; ce qui est marqué par les mains qui sont tranchées.

Les différens ports des bras & leurs mouvemens, sont marqués par les signes suivans. A, B, C, fig. 45. marque le bras droit ; le même signe, fig. 46. tourné de l’autre côté, marque le bras gauche. A marque l’épaule, B le coude, & C le poignet. Pour placer les bras sur le chemin, on distinguera les endroits où on va en avant & en arriere, de ceux où l’on va de côté ; à ceux où on va en avant & en arriere, on marquera les bras aux deux côtés du chemin, le bras droit du côté droit, & le bras gauche du côté gauche ; à ceux où l’on va de côté, on les marquera dessus & dessous, observant toûjours que celui qui est à droite est le bras droit, & celui qui est à gauche est le bras gauche.

Exemples des différentes attitudes des bras.

45 & 46, le bras étendu.

47, le poignet plié.

48, le bras plié.

49, le bras devant soi en hauteur.

50, les deux bras ouverts.

51, le bras gauche ouvert, & le droit plié au coude.

52, le bras gauche ouvert, & le droit tout-à-fait fermé.

53, les deux bras ouverts.

54, le bras gauche ouvert, & le droit fermé du coude.

55, le bras droit ouvert, & le gauche tout-à-fait fermé.

Exemples des mouvemens de bras.

56, mouvement du poignet de bas en-haut.

57, mouvement du coude de bas en-haut.

58, mouvement de l’épaule de bas en-haut.

59, mouvement du poignet de haut en-bas.

60, mouvement du coude de haut en-bas.

61, mouvement de l’épaule de haut en-bas.

62, rond du poignet de bas en-haut.

63, rond du coude de bas en-haut.

64, rond de l’épaule de bas en-haut.

65, rond du poignet de haut en-bas.

66, rond du coude de haut en-bas.

67, rond de l’épaule de haut en-bas.

68, rond du poignet de bas en-haut.

69, rond du coude de bas en-haut.

70, rond de l’épaule de bas en-haut.

71, double mouvement du poignet de bas en-haut, & de haut en-bas.

72, double mouvement du coude.

73, double mouvement de l’épaule.

Les bras peuvent agir tous deux en même tems ou l’un après l’autre. On connoîtra quand les deux bras agissent tous deux en même tems par une liaison allant de l’un à l’autre. Voy. la fig. 74. qui marque que les deux bras agissent en même tems, & par mouvement semblable ; la fig. 75. marque aussi que les deux bras agissent en même tems, mais par mouvement contraire.

Si les deux bras n’ont pas de liaison, c’est une marque qu’ils doivent agir l’un après l’autre. Le premier est celui qui précede : ainsi dans l’exemple