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Fallope, né à Modene en 1490, & mort à Padoue en 1563, s’est singulierement distingué en Anatomie ; mais son traité des ulceres & des tumeurs, de même que son commentaire sur Hippocrate, de vulneribus capitis, méritent beaucoup d’être lûs.

Fienus (Thomas) libri Chirurgici duodecim.

Ce sont des traités posthumes sur douze sujets curieux de Chirurgie, qui ont été publiés par Herman Conringius ; Fiancof. 1649, in-4°. ibid. 1669 in-4°. & à Londres en 1733, in-4°. Fienus, né à Anvers en 1567, & mort en 1631 âgé de soixante-quatre ans, est encore connu par quelques autres ouvrages, en particulier par un traité Latin des cauteres, imprime à Louvain en 1598, in-8°.

Garengeot (Jacques René) traité des opérations de Chirurgie ; Paris 1741, 3 vol. in-12 avec fig.

Ce traité, avec celui des instrumens, a été réimprimé plusieurs fois, traduit en plusieurs langues, & est dans les mains de tout le monde.

Glandorpii (Matth. Ludov.) opera omnia Chirurgica.

Né à Cologne, & fils d’un habile Chirurgien, qu’il surpassa par ses talens, ses travaux, & ses connoissances, il entendoit fort bien l’Anatomie, qu’il avoit apprise sous Spigel. Ses ouvrages, qui furent réimprimés séparément à Brême, ont été rassemblés à Londres en 1729 in-4°. Le journal de Léipsic en parle en 1730, & y donne un abregé de la vie de cet auteur, p. 124.

Gorter (Joh.) Chirurgia repurgata ; Lugd. Bat. 1742, in-4°.

Cet auteur est connu par d’autres ouvrages estimés, & pleins d’une bonne Physiologie.

Guillemeau (Jacques) œuvres de Chirurgie, &c.

Elles ont été imprimées à Paris en 1598, in-fol. avec fig. Guillemeau, natif d’Orléans, exerça la Chirurgie & l’Anatomie à Paris avec distinction. Toutes ses œuvres ont été réimprimées à Roüen en 1649, in-fol.

Heisteri (Laurenti) institutiones Chirurgica ; Amst. 1739, in-4°. 2 vol. cum fig.

Voilà le meilleur ouvrage complet de Chirurgie qui ait paru jusqu’à ce jour ; il peut tenir lieu de tous les autres. Il a été publié & en Latin & en Allemand ; il mériteroit aussi de paroître en François.

Hildanus (Guil. Fabricius) opera Chirurgica, &c.

Guillaume Fabrice dit de Hilden, du nom de sa patrie, né en 1560, & mort à Berne en 1634 âge de soixante & quatorze ans, étudia toute sa vie la Chirurgie, & nous a laissé en ce genre, outre plusieurs traités particuliers, un grand & excellent recueil d’observations & de cures chirurgicales qu’on consulte toûjours. On les a traduites en François, & elles ont paru à Geneve en 1679 in-4°. avec fig. Mais tous les ouvrages de cet auteur ont été rassemblés & imprimés en Latin à Francfort en 1682, in-fol. avec le livre de Severinus, de efficaci Medicina.

Hippocrates in operibus, &c.

Il naquit à Cos la premiere année de la lxxx. olympiade, trente ans avant la guerre du Péloponese, & 460 ans avant J. C. Descendant d’Esculape, allié à Hercule par sa mere, & digne contemporain de Socrate, il fut doüé par la nature d’un excellent tempérament, que ni ses voyages, ni le travail le plus opiniâtre, ne purent altérer ; & pour le génie, d’une sagacité qui semble avoir franchi les bornes de l’esprit humain : enfin son amour singulier pour la vérité, pour son art, & pour son pays, sont peut-être un exemple unique ; &, si je puis me servir des termes de Callimaque, il remplit l’office de cette panacée divine, dont les gouttes précieuses chassent les maladies de tous les lieux où elles tombent. Il délivra l’Attique de la peste, & refusa les sommes immenses que le roi Artaxerxe d’un côté, & des pro-

vinces entieres de l’autre, lui firent offrir pour leur

rendre le même service. « Dites à votre maître, répondit-il au gouverneur de l’Hellespont, que je suis assez riche, que l’honneur ne me permet pas de recevoir ses présens, & d’aller secourir les ennemis de la Grece ». Quand les Athéniens furent prêts de porter leurs armes contre l’île de Cos, il invoqua & obtint l’assistance des peuples qu’il avoit sauvés de la contagion, soûleva les états circonvoisins, & dissipa lui seul la tempête dont sa patrie étoit menacée. S’il est vrai, comme on n’en peut douter, que les hommes sont grands à proportion du bien qu’ils font, quel mortel est plus grand qu’Hippocrate, qui a fait tant de bien à son pays, à toute la Grece, à son siecle, & aux siecles les plus reculés ?

De son tems la Chirurgie étoit si parfaitement unie à la Medecine, que l’une n’avoit pas même un nom particulier qui la distinguât de l’autre : aussi prendroit-on le livre de officinâ Medici, qu’on trouve parmi ses œuvres, pour un traité de Chirurgie. Quoi qu’il en soit, tout ce qu’il a écrit des plaies, des tumeurs, des ulceres, des fistules, des fractures, des luxations, & des opérations qui y conviennent, est admirable. Il faut y joindre la lecture des excellens commentaires que nous avons en nombre sur sa Chirurgie, & on y puisera les plus belles & les plus utiles connoissances. C’est à Hippocrate, que je ne nomme guere sans un sentiment de plaisir, de gratitude, & de vénération ; c’est, le dirai-je, à ce divin mortel que nous devons tout en Medecine & en Chirurgie : en un mot, pour appliquer à mon sujet les termes de Montagne, « la plus riche vie que je sache avoir été vécue entre les vivans, & étoffée de plus riches parties & desirables, c’est celle d’Hippocrate, & d’un autre côté je ne connois nulle sorte d’écrits d’homme que je regarde avec tant d’honueur & d’amour ».

Magatus (Cesar) de rarâ medicatione vulnerum ; Venet. 1616, in-fol.

Magati, né dans l’état de Venise en 1579, & mort en 1649 de la pierre, comme tant d’autres gens de lettres, a renouvellé dans ce traité la sage pratique du rare pansement des plaies. Il mérite fort d’être lû ; aussi a-t-on réimprimé toutes les œuvres de Magati à Francfort en 1733, in-4°.

Nuck (Anton.) operationes & experimenta Chirurgica.

Cet ouvrage de Nuck, célebre d’ailleurs par ses découvertes anatomiques, a eu beaucoup de succès : il parut pour la premiere fois à Leyde en 1692, in-8°. ensuite à Iene en 1698, in-8°. derechef à Leyde en 1714, in-8°. & en Allemand avec des notes, à Hall en 1728, in-8°.

Palfyn (Jean) Anatomie chirurgicale avec fig.

Palfyn, chirurgien juré, anatomiste, & lecteur en Chirurgie de la ville de Gand, a joint à la description des parties les diverses maladies chirurgicales qui peuvent les attaquer, avec des remarques sur la maniere de traiter ces maladies. Il la publia d’abord en Flamand à Leyde en 1719, in-4°. ensuite en François à Paris en 1726, in-8°. il en parut une troisieme édition en 1734. C’est un ouvrage utile, fort au-dessus de celui de Genga, imprimé en Latin à Rome en 1686, in-8°.

Paré (Ambroise) œuvres, Lyon 1652, fol. avec fig. Ibid. 1664, fol.

On doit au célebre Paré la restauration de la Chirurgie dans le royaume. Né à Laval dans le Maine en 1510, il vint à Paris, se forma dans les hôpitaux, se perfectionna dans les armées, se fit la plus haute réputation, & fut successivement premier chirurgien de Henri II. de François II, de Charles IX. & d’Henri III.