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sister aux réceptions de bois & de fers ; en un mot, veiller à tout ce qui concerne le service.

Banc de jardin. Rien n’est si nécessaire dans les grands jardins, que les bancs : on en souhaiteroit à chaque bout d’allée. Ils ont des places affectées, telles que sont les renfoncemens, & les niches dans les charmilles, les extrémités des allées, les terrasses & les beaux points de vûe. Il y a des bancs simples, des bancs à dossiers, & des bancs dont le dos se renverse du côté que vous voulez. On en fait de marbre, de pierre, & de bois : ces derniers sont les plus communs ; on les peint à l’huile pour les conserver. (K)

* Banc (le grand), Géog. Banc de l’Amérique septentrionale, vers la côte orientale de Terre-neuve ; c’est le plus grand banc de sable qu’on connoisse ; il n’est pas dangereux. Les Européens y font la pêche des morues.

Banc aux baleines, aussi dans l’Amérique septentrionale, à l’occident du grand banc, & au midi du banc à vert.

Banc de l’ile de sable, dans l’Amérique septentrionale, au midi de l’île & de l’Acadie, dans la mer de la nouvelle France.

Banc des îles, à l’Amérique septentrionale, dans le grand golfe de S. Laurent, en Canada, au-devant de la baie des Chaleurs.

Banc à vert, en Amérique, près de la côte méridionale de Terre-neuve, vis-à-vis des baies de Plaisance & des Trépassés.

Banc jacquet ou le petit banc, en l’Amérique méridionale, à l’orient du grand banc.

Banc des perles, en l’Amérique méridionale, sur la côte de Carracas, entre la ville de Rio de la Gacha & le cap de la Vela.

Banc des perles, en Amérique, vers la côte de Venezuela, en allant de l’île Marguerite à celle de la Tortue.

Banc de S. Georges, en l’Amérique septentrionale, vers la nouvelle Angleterre & le cap de sable, sur la côte de l’Acadie. On l’appelle aussi banc aux Anglois.

Banc de Bimini, en l’Amérique, près de l’île Bimini, une des Lucayes, & de celle d’Abacoa, vers la Floride, sur la partie orientale de Bahama.

* BANCA (Géog.), île d’Asie, dans les Indes, entre celles de Sumatra & de Borneo, avec ville & détroit de même nom.

* BANCALIS (Géog.), ville de l’ile de Sumatra, au royaume d’Achem, vers le détroit de Malaca. Long. 118. lat. 1. 5.

* BANCHE, s. f. (Hist. nat.) pierre molle, mais dure, comparée à la glaise ; M. de Reaumur, mém. de l’Acad. année 1712, pag. 128, prétend que ce n’est autre chose que de la glaise durcie & pétrifiée par ce qu’il y a de visqueux dans l’eau de la mer, & il le prouve par la disposition de ses feuilles & sa couleur. La banche à sa surface supérieure est assez dure ; un peu au-dessous elle est un peu plus molle ; plus on la prend bas, moins elle est dure & moins elle est différente de la glaise ; en un mot, en s’approchant du lit de pure glaise, elle paroît aussi insensiblement s’approcher de la nature de cette terre, & cela par des degrés si insensibles, qu’il n’est pas possible de déterminer précisément où la banche finit, & où la glaise commence. La banche, de grise qu’elle est, devient blanche & dure lorsqu’elle n’est plus humectée par l’eau.

BANCO ou BANQUO (Commerce) ; mot Italien qui signifie banque. On s’en sert ordinairement pour exprimer celle qui est établie à Venise.

Le banco de Venise, qu’on appelle vulgairement banco del giro, est proprement un bureau du dépôt public, ou une caisse générale & perpetuelle ouverte à tous marchands & négocians, & fondée par un édit solennel de la république, que tous payemens

pour marchandises en gros & de lettres de change ne se pourront faire qu’in banco ou en billets de banque ; & que tous débiteurs & créanciers seront obligés, les uns de porter leur argent à la banque, les autres d’y recevoir leur payement in banco ou en billets de banque ; de sorte que tous les payemens se font par un simple transport des uns aux autres ; celui qui étoit créancier sur le livre du banquo, devenant débiteur dès qu’il cede son droit à un autre, qui est enregistré pour créancier à sa place ; de sorte que les parties ne font que changer de nom, sans qu’il soit nécessaire pour cela de faire aucun payement réel & effectif.

Il est vrai qu’il se fait quelquefois des payemens en especes, sur-tout lorsqu’il s’agit du négoce en détail, ou que des étrangers veulent avoir de l’argent comptant pour emporter avec eux, ou que les négocians aiment mieux avoir leur fonds en monnoie courante, pour le négocier par lettres de change. La nécessité de ces payemens effectifs a donné lieu de pourvoir à un fonds d’argent comptant, qui bien loin de diminuer le capital, l’augmente plûtôt par la liberté qu’il donne à chacun de retirer son argent quand il lui plaît.

Par le moyen de cette banque la république, sans gêner la liberté du commerce & sans payer aucun intérêt, se trouve maîtresse de cinq millions de ducats à quoi le capital de la banque est limité, ce qui monte à plus de trente millions de livres monnoie de France ; elle répond du capital, & c’est pour elle en toute occasion une ressource sûre qui la dispense d’avoir recours à des impositions extraordinaires, même dans les plus pressantes nécessités. Le bon ordre qui regne dans l’administration du banco, prouve également l’utilité & la solidité de cet établissement.

Dans le banco, les écritures se tiennent en livres, sous & deniers de gros. La livre vaut dix ducats de banco, ou 240 gros, parce que le ducat est composé de 24 gros. La monnoie de change s’entend toûjours ducat de banco, qui est imaginaire, 100 desquels font 120 ducats monnoie courante. Ainsi la différence des ducats de banco & des ducats courans, est de 20 pour cent, étant défendu aux courtiers de traiter à plus haut prix.

Le banco se ferme quatre fois l’année ; savoir, le 20 Mars, le 20 Juin, le 20 Septembre, & le 20 Décembre, & chaque fois pour vingt jours : mais on n’en négocie pas moins sur la place. Il y a encore dés clôtures extraordinaires qui sont de huit à dix jours, pour le carnaval, la semaine sainte, & on le ferme encore chaque vendredi de la semaine, quand il n’y a point de fête, & cela pour faire le bilan. Voyez Bilan.

M. Savary, dans son dictionnaire, explique la maniere dont se négocient ou se payent les lettres de change au banco. Voyez le Dictionnaire du Commerce, tom. I. pag. 817. (G)

* BANCOK (Géog.), fort d’Asie, au royaume de Siam, dans les Indes. Long. 119. lat. 13. 25.

* BANDA (Géog.), sept iles d’Asie, vers le quatrieme degré de latitude méridionale.

BANDAGE, s. m. (terme de Chirurgie.) est l’application d’une ou de plusieurs bandes autour d’une partie malade. L’utilité des bandages est de contenir dans une situation naturelle les parties dérangées, de faire compression sur quelque vaisseau, de maintenir les médicamens, compresses, & autres pieces d’appareil. Un seul bandage produit quelquefois les trois effets en même tems.

Les bandages sont différens, suivant les parties sur lesquelles on applique les bandes. Voyez Bande. Par rapport à leurs usages, il y a des bandages contentifs, unissans, incarnatifs, divisifs, compressifs, expulsifs. Voyez ces mots.