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bons principes, & s’ils plaisent à l’oreille, pourquoi n’en avoir pas parlé ? (S)

On pourroit au reste, ce me semble, observer que M. Rameau a parlé du moins indirectement de cette sorte de cadence, lorsqu’il dit dans sa Génération harmonique, que toute sous-dominante doit monter de quinte sur la tonique, & que toute tonique peut être rendue à volonté sous-dominante. Car il s’ensuit delà qu’on peut avoir dans une basse fondamentale une suite de sous-dominantes qui vont en montant de quinte, ou en descendant de quarte, ce qui est la même chose. (O)

Il y a encore une autre espece de cadence que les Musiciens ne regardent point comme telle, & qui, selon la définition, en est pourtant une véritable ; c’est le passage de l’accord septieme diminuée de la note sensible, à l’accord de la tonique ; dans ce passage il ne se trouve aucune liaison harmonique, & c’est le second exemple de ce défaut dans ce qu’on appelle cadence. On pourroit regarder les transitions enharmoniques comme des manieres d’éviter cette même cadence : mais nous nous bornons à expliquer ce qui est établi.

Cadence se dit, en terme de chant, de ce battement de voix que les Italiens appellent trillo, que nous appellons autrement tremblement, & qui se fait ordinairement sur la pénultieme note d’une phrase musicale, d’où sans doute il a pris le nom de cadence. Quoique ce mot soit ici très-mal adapté, & qu’il ait été condamné par la plûpart de ceux qui ont écrit sur cette matiere, il a cependant tout-à-fait prévalu ; c’est le seul dont on se serve aujourd’hui à Paris en ce sens, & il est inutile de disputer contre l’usage.

Cadence, dans nos danses modernes, signifie la conformité des pas du danseur avec la mesure marquée par l’instrument : mais il faut observer que la cadence ne se marque pas toûjours comme se bat la mesure. Ainsi le maître de Musique marque le mouvement du menuet en frappant au commencement de chaque mesure ; au lieu que le maître à danser ne bat que de deux en deux mesures, parce qu’il en faut autant pour former les quatre pas de menuet. (S)

Cadence, dans la Danse, se prend dans le même sens que mesure & mouvement en Musique : ainsi sentir la cadence, c’est sentir la mesure, & suivre le mouvement d’un air ; sortir de cadence, c’est cesser d’accorder ses pas avec la mesure & le mouvement d’une piece de musique. Les danseurs distinguent deux sortes de mesures ; une vraie & une fausse, & conséquemment deux sortes de cadence, l’une vraie & l’autre fausse. Exemple : dans le menuet la mesure vraie est la premiere mesure, & la seconde est la fausse ; & comme les couplets du menuet sont de huit ou de douze mesures, la vraie cadence est en commençant, & la fausse en finissant. La premiere se marque en frappant de la main droite dans la gauche ; & la seconde ou fausse cadence en levant, ce que l’on continue par deux tems égaux.

Le pié fait tout le contraire de la main. En effet, dans le tems que l’on releve sur la pointe du pié droit, c’est dans ce même-tems que vous frappez ; ainsi on doit plier sur la fin de la derniere mesure, pour se trouver à portée de relever dans le tems que l’on frappe.

La cadence s’exprime de deux manieres en dansant : 1o. les pas qui ne sont que pliés & élevés sont relevés en cadence. 2o. Ceux qui sont sautés doivent tomber en cadence. Il faut donc toûjours que les mouvemens la préviennent, & plier sur la fin de la derniere mesure, afin de se relever lorsqu’elle se doit marquer.

Cadence, en termes de Manege, se dit de la mesure & proportion égale que le cheval doit garder dans tous ses mouvemens, soit qu’il manie au galop,

ou terre à terre, ou dans les airs, ensorte qu’aucun

de ses tems n’embrasse pas plus de terrein que l’autre, qu’il y ait de la justesse dans tous ses mouvemens, & qu’ils se soûtiennent tous avec la même égalité. Ainsi on dit qu’un cheval manie toûjours de la même cadence, qu’il suit sa cadence, ne change point sa cadence, pour dire qu’il observe régulierement son terrein, & qu’il demeure également entre les deux talons. Lorsqu’un cheval a la bouche fine, les épaules & les hanches libres, il n’a aucune peine d’entretenir sa cadence. Cheval qui prend une belle cadence sur les airs, sans se démentir, sans se brouiller ; qui manie également aux deux mains. (V)

CADENE, s. f. en terme de Marine, est synonyme à chaîne.

Cadene de hauban ; ce sont des chaînes de fer, au bout desquelles on met un cap de mouton pour servir à rider les haubans.

On voit à chaque porte-hauban une cadene ou chaîne de fer, faite d’une seule barre recourbée, & qui surmonte. Il y a une corde qui est amarrée, & qui passant dans les trous du cap de mouton que la cadene environne, & qui servent comme de roüets, tient ferme les haubans & les fait rider, & contribue par ce moyen à l’affermissement du mât ; les cadenes sont tenues par de bonnes chevilles de fer. Celles des hunes sont fort longues, & sur-tout celles qui sont aux hunes des mâts d’avant & d’artimon, parce que les haubans des mâts, qui sont entés dessus, ne descendent pas jusqu’aux cercles de la hune. Il n’y a point de cadene à la hune de beaupré. Les cadenes qui sont aux porte-haubans font rider les haubans par le moyen des palanquins : mais les haubans des hauts-mâts ne se rident qu’avec des caps de mouton.

Il y a dans les grands porte-haubans deux longues barres de fer plates qui sont mobiles, & que l’on appelle pareillement cadenes : l’une sert à mettre le palang qui ride les grands haubans, & l’autre à descendre la chaloupe à la mer, ou à la haler à bord. (Z)

CADENET, (Géog.) petite ville de France, en Provence, à cinq lieues d’Aix, près de la Durance.

CADEQUIE ou CADAQUEZ, (Géog.) port d’Espagne, en Catalogne, sur la mer Méditerranée.

CADES, (Géog. sainte.) ville de la tribu de Nephtali, située au haut d’une montagne, à l’occident du lac de Lamechon. Ce fut là que Jonathas, frere de Judas Machabée, tua trois mille hommes à Demetrius Nicanor, avec une poignée de soldats.

CADÉS, (Géog. sainte.) ville dans le desert de Pharan & de Sin, qui est entre la terre promise, l’Égypte, & l’Arabie. Ce fut là que Marie, sœur de Moyse, mourut & fut enterrée. Il y avoit dans la Palestine d’autres villes du même nom.

CADESSIA, (Géog.) ville d’Asie, dans la province de l’Irac Babylonienne.

CADET, s. m. (terme de relation.) est synonyme à puîné, & se dit de tous les garçons nés depuis l’aîné.

Dans la coûtume de Paris, les cadets des familles bourgeoises partagent également avec leurs aînés. Dans d’autres coûtumes les aînés ont tout ou presque tout. En Espagne, l’usage dans les grandes familles est qu’un des cadets prenne le nom de sa mere. (H)

Cadet, (Art militaire.) un officier est dit le cadet d’un autre de même fonction que lui, lorsque sa commission est plus nouvelle ; il n’importe qu’il soit plus âgé ou qu’il eût beaucoup plus de service dans un autre grade.

Cadets, se dit aussi, dans l’Art militaire, de plusieurs compagnies de jeunes gentilshommes que Loüis XIV. avoit créés en 1682, pour leur faire donner toutes les instructions nécessaires à un homme de guerre. Le roi payoit pour chaque compagnie un maître de mathématique, un maître à dessiner, un