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est recouverte d’une peau ou d’une membrane de couleur jaune mêlée de vert, & le reste est noir : l’ouverture des narines est oblongue ; le dedans de la bouche est en partie noirâtre & en partie bleuâtre : la langue est large, charnue, & souple comme dans les autres oiseaux de proie : les yeux sont de médiocre grosseur : l’iris est de couleur de safran ; on en a vû de couleur de noisette cendrée : le sommet de la tête est d’un roux blanchâtre ou d’un jaune roussâtre avec de petites lignes noires, qui s’étendent longitudinalement sur le tuyau de chaque plume : le dessus de la gorge est de même couleur : tout le reste du corps, tant en-dessus qu’en-dessous, est de couleur de rouille foncé, à l’exception d’une tache de couleur rousse-pâle qui est sur chaque aile, les plumes qui se trouvent à l’origine de la queue sont roussâtres. Quand les ailes sont pliées, elles s’étendent presque jusqu’au bout de la queue : il y a dans chacune vingt-quatre grandes plumes, dont la premiere est beaucoup plus courte que la seconde ; elles sont toutes plus noires que les autres plumes : celles qui recouvrent l’aile en-dessous sont bigarrées de brun & de couleur fauve. La queue a environ 9 pouces de longueur ; elle est composée de douze plumes toutes également longues : les jambes ont environ un palme de longueur, elles sont couvertes de plumes jusqu’au-dessous de l’articulation ; elles sont plus minces & plus longues que dans les autres oiseaux de ce genre, à proportion de la grosseur du corps : les piés & les jambes sont jaunes, les ongles sont noirs ; le doigt extérieur tient au doigt du milieu par une membrane : le côté intérieur de l’ongle du doigt du milieu est tranchant. Willughby. Voyez Oiseau. (I)

BUZE, (Marine.) Voyez Bûche.

Buze, on appelle ainsi, dans l’Artillerie, un tuyau de bois ou de plomb, dont on se sert pour conduire l’air dans les galeries des mines, par des ouvertures ou des puits. (Q)

BY

BYBENSCHITZ, (Géog.) ville d’Allemagne, en Moravie.

BYCHOW, (Géog.) petite ville de Lithuanie, au palatinat de Mscislaw, sur le Nieper. Long. 49. 10. lat. 53. 37.

BYDZOW, (Géog.) ville du royaume le Boheme.

BYELSK, (Géog.) ville de la Podlachie, dans un petit pays de même nom.

BYSANCE, nommée depuis Constantinople, (Géog. anc.) ville de Thrace, sur la pointe du Bosphore. Voyez Constantinople.

BYSANTAGAR, (Géog.) grande ville d’Asie, dans l’Inde, au royaume de Guzurate, habitée par des Bramines.

BYSANTINE (Histoire), Litterat. nom que l’on a donné à un corps d’histoire de Constantinople, imprimé au Louvre, dans le courant du xviie siecle. Il est composé de differens auteurs Grecs, éclaircis, commentés, & publiés successivement par differens savans. Les premiers parurent en 1645.

BYSDAIL, (Géog.) ville & port d’Écosse, dans l’île d’Ulst.

BYSSE ou BYSSUS. Voyez Byssus.

Bysse, (Hist. des Arts.) Il est singulier que ce mot soit le même en Hébreux, en Grec, en Latin, & en François, sans qu’on connoisse précisément ce qu’il désigne. On sait seulement que c’est le nom de la matiere qui servoit au tissu des plus riches habillemens. Il en est beaucoup parlé dans les auteurs prophanes & dans l’Écriture : (Ezechiel, xxvij. 16. I. liv. Paralip. xv. 27. Esther, viij. 15. &c.) on y lit que David avoit un manteau de bysse, aussi bien que tous les chantres & tous les lévites ; surquoi la plûpart des Naturalistes prétendent que ce bysse étoit la soie

des pinnes-marines, ou de l’huître perliere mise en

œuvre. Voyez Pinne-marine.

Quelqu’amusante que soit cette idée, il est difficile de se persuader que du tems de David & de Salomon, la soie du poisson pinne ait été assez commune dans ces pays-là, pour qu’un si grand nombre de gens pussent en avoir des manteaux ; ce qui est certain, c’est que le bysse dont il s’agit ici, étoit différent du lin ordinaire.

Le passage de S. Luc, chap. xvj. 19. où il est dit dans notre édition Latine, conformement au Grec, que le mauvais riche étoit vêtu de pourpre & de bysse, n’embarrasse pas moins les interpretes du Nouveau Testament.

Il est d’abord incontestable que toutes les versions Espagnole, Italienne, Françoise, ou autres, qui pour s’accommoder à nos usages modernes, ont traduit qui étoit vêtu de pourpre & de soie, s’éloignent également de l’exactitude & du vrai. En effet le byssus étoit une toute autre matiere que notre soie, comme on peut le prouver évidemment par un grand nombre d’anciens écrivains, & pour abreger, par le seul dictionnaire de Pollux, liv. VII. chap. xvij.

On ne sauroit approuver davantage la traduction des Jésuites, qui s’habilloit d’écarlate & de toile fine, parce que byssus ne signifie point une toile fine dans le sens que nous attachons au mot de toile.

MM. de Port-Royal ont rendu plus exactement le terme Grec, qui étoit vêtu de pourpre & de lin ; mais ils n’en ont pas dit assez, car il s’agit ici nécessairement de quelque chose qui est au-dessus du simple lin.

M. Simon l’a bien vû ; aussi a-t-il traduit, qui se vêtoit de pourpre & de fin lin. Il appuie sa traduction d’une très-bonne note. « Il y avoit, dit-il, une espece de fin lin qui étoit fort cher, & dont les plus grands seigneurs se vêtoient en ce pays-là, & dans l’Egypte. Ce riche en avoit un habit de couleur de pourpre ».

MM. de Beausobre & Lenfant ont traduit de même, qui alloit vêtu de pourpre & de lin très-fin ; c’est-à-dire, ajoûtent-ils dans leurs notes, d’une étoffe de lin fin teinte en pourpre.

Ceci s’accorde parfaitement avec Pline, qui assûre que le bysse étoit une espece de lin très-fin. Pausanias dit la même chose, & remarque que dans toute la Grece, il ne croissoit de bysse qu’en Elide. Plusieurs modernes sont du même avis, & en particulier Bochart, qui remarque que le byssus étoit un lin fort fin, qu’on teignoit souvent en pourpre. On peut aussi consulter le vocabulaire Grec de Hésychius, & Leydekker dans sa république des Hébreux.

Ceux qui soûtiennent que le byssus n’étoit autre chose qu’une toile de coton fort fine, connue seulement aux Indes, & par conséquent très-chere dans les autres pays, s’appuient du récit de Philostrate, qui raconte qu’Apollonius de Tyane étant aux Indes, observa que tout le byssus dont on se servoit en Egypte, venoit uniquement des Indes. Mais l’autorité de Philostrate, auteur d’un vrai roman fait sous le titre de la vie d’Apollonius de Tyane, ne sauroit détruire des témoignages formels, qui prouvent qu’il y avoit d’autre bysse que celui des Indes.

Enfin Philon assûre (Philo, de Somnüs, pag. 597. édit. in-fol.) que le byssus est de tous les lins le plus beau, le plus blanc, & le plus fort ; qu’il n’est point tiré d’une chose mortelle, mais de la terre, & qu’il devient toûjours plus blanc & plus brillant lorsqu’on le lave comme il faut. Voilà donc l’amiante ou le lin incombustible, sous le nom de byssus dans Philon.

S’il est permis de dire notre sentiment après tant d’habiles critiques qui ont tâché d’éclaircir ce que l’on doit entendre par le byssus des anciens, nous croyons pouvoir conjecturer avec vraissemblance, que ce mot est un terme générique, qui signifie dans