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mais on donne plus particulierement ce nom à l’artere qui est placée le long de l’humerus, & à deux muscles dont l’un est placé à la face interne & l’autre à la face externe de ce même os, & sont en conséquence appellés l’un brachial interne, & l’autre brachial externe, ou anconé interne. Voyez Anconé.

Le brachial interne est situé tout le long de la partie moyenne inférieure & intérieure de l’humerus à laquelle il s’attache, & se termine à une tubérosité qui se remarque à la partie supérieure & externe du cubitus.

Les nerfs brachiaux naissent de l’union des cinq dernieres paires cervicales & de la premiere dorsale qui se divise principalement en six rameaux remarquables. En 1697 M. Duverney en caractérisa cinq par ces noms, le musculo-cutané, ou cutané externe, le médian, le cubital, le cutané interne, & le radial, & le sixieme a été appellé par M. Winslow nerf axillaire ou articulaire, &c. Voyez Cutané externe, Médian, &c.

Outre ces gros nerfs brachiaux, il part plusieurs petites branches des paires cervicales qui se distribuent aux épaules, à la poitrine, &c.

Brachio-cubital, (ligament en Anatomie.) c’est un ligament qui unit l’os du bras ou l’humerus avec l’os du coude ou le cubitus. Voyez Humerus, & Cubitus.

Brachio-radial, (ligament en Anatomie) c’est un ligament qui unit le rayon ou radius avec l’os du bras ou l’humerus. V. Humerus, & Radius. (L)

BRACKEL, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans le cercle de Westphalie, sur la Nette, à cinq lieues de Paderborn. Long. 26. 43. lat. 51. 46. Il y a une autre ville de ce nom en Westphalie, dans l’évéché d’Hildesheim.

BRACKENHEIM. (Géog.) petite ville sur la riviere de Zaber, à 2 lieues de Hailbron, appartenante au duc de Wirtemberg.

BRACKLEY, (Géog.) ville d’Angleterre, dans la province de Northampton. Long. 16. 25. lat. 51. 56.

* BRACHMANES, s. m. pl. (Hist. anc.) Gymnosophistes ou philosophes Indiens, dont il est souvent parlé dans les anciens. Ils en racontent des choses fort extraordinaires, comme de vivre couchés sur la terre ; de se tenir toûjours sur un pié ; de regarder le soleil d’un œil ferme & immobile depuis son lever jusqu’à son coucher ; d’avoir les bras élevés toute leur vie ; de se regarder sans cesse le bout du nez, & de se croire comblés de la faveur céleste la plus insigne, toutes les fois qu’ils y appercevoient une petite flamme bleue. Voilà des extravagances tout-à-fait incroyables ; & si ce fut ainsi que les brachmanes obtinrent le nom de sages, il n’y avoit que les peuples qui leur accorderent ce titre qui fussent plus fous qu’eux. On dit qu’ils vivoient dans les bois, & que les relâchés d’entre eux, ceux qui ne visoient pas à la contemplation béatifique de la flamme bleue, étudioient l’Astronomie, l’histoire de la nature, & la politique, & sortoient quelquefois de leurs deserts pour faire part de leurs contemplations aux princes & aux sujets. Ils veilloient de si bonne heure à l’instruction de leurs disciples, qu’ils envoyoient des directeurs à la mere, si-tôt qu’ils apprenoient qu’elle avoit conçû ; & sa docilité pour leurs leçons étoit d’un favorable augure pour l’enfant. On demeuroit trente-sept ans à leur école, sans parler, tousser, ni cracher ; au bout de ce tems, on avoit la liberté de mettre une chemise, de manger des animaux, & d’épouser plusieurs femmes ; mais à condition qu’on ne leur révéleroit rien des préceptes sublimes de la gymnosophie. Les brachmanes prétendoient que la vie est un état de conception, & la mort le moment de la naissance ; que l’ame du philosophe détenue dans son corps, est dans l’état d’une chrysalide, &

qu’elle se débarrasse à l’instant du trépas, comme

un papillon qui perce sa coque & prend son essor. Les évenemens de la vie n’étoient selon eux ni bons ni mauvais ; puisque ce qui déplaît à l’un plait à l’autre, & qu’une même chose est agréable & desagréable à la même personne en différens tems : voilà l’abregé de leur morale. Quant à leur physique, c’étoit un autre amas informe de préjugés : cependant ils donnoient au monde un commencement & une fin ; admettoient un Dieu créateur, qui le gouvernoit & le pénétroit ; croyoient l’univers formé d’élémens différens ; regardoient les cieux comme le résultat d’une quintessence particuliere ; soûtenoient l’immortalité de l’ame ; & supposoient des tribunaux aux enfers, &c. Clément d’Alexandrie en fait l’une des deux especes de gymnosophistes. Voyez Philosophie des Indiens & Gymnosophistes. Quand ils étoient las de vivre, ils se brûloient ; ils dressoient eux-mêmes leur bûcher, l’allumoient de leurs mains, & y entroient d’un pas grave & majestueux.

Tels étoient ces sages que les philosophes Grecs allerent consulter tant de fois : on prétend que c’est d’eux que Pythagore reçut le dogme de la métempsycose. On lit dans Suidas qu’ils furent appellés Brachmanes, du roi Brachman leur fondateur. Cette secte subsiste encore dans l’orient, sous le nom de Bramenes ou Bramines. Voyez Bramines.

BRACHYGRAPHIE, s. f. (Gram.) c’est-à-dire, l’art d’écrire par abréviations : ce mot est composé de βραχὺς, brevis, & de γράφω, scribo. Ces abréviations étoient appellées notæ ; & ceux qui en faisoient profession, notarii. Gruter nous en a conservé un recueil qu’il a fait graver à la fin du second tome de ses inscriptions, notæ Tironis ac Senecæ. Ce Tiron étoit un affranchi de Ciceron, dont il écrivit l’histoire ; il étoit très-habile à écrire en abregé.

Cet art est très-ancien : ces scribes écrivoient plus vîte que l’orateur ne parloit ; & c’est ce qui a fait dire à David, Lingua mea calamus scribæ velociter scribentis. Ps. 44. « Ma langue est comme la plume d’un écrivain qui écrit vîte ». Quelque vîte que les paroles soient prononcées, dit Martial, la main de ces scribes sera encore plus prompte : à peine votre langue finit-elle de parler, que leur main a déjà tout écrit.

Currant verba licet, manus est velocior illis :
Vix dum lingua tuum, dextra peregit opus.

Mart. épig.

Manilius parlant des enfans qui viennent au monde sous le signe de la vierge, dit :


Hic est scriptor erit velox, cui littera verbum est,
Quique notis linguam superet, cursimque loquentis
Excipiat longas, nova per compendia voces.

Manil. Aston. lib. IV. v. 197.

C’est par de semblables expédiens, que certains scribes que nous avons eus à Paris, suivoient en écrivant nos plus habiles prédicateurs ; & ce fut par ce moyen, que parut, il y a environ trente ans, une édition des sermons du P. Massillon. (F)

BRACHYSTOCHRONE, s. f. (Méchanique.) est le nom que feu M. Bernoulli, professeur de Mathématique à Bâle, a donné à une courbe ACB (fig. 68. Méchan.) dont la propriété est telle qu’un corps qui tombe du point A, en vertu de sa pesanteur, le long de la concavité de cette courbe, arrive de A en B en moins de tems qu’il n’y arriveroit, s’il descendoit le long de tout autre courbe ADB, passant par les

mêmes points A, B, ou même s’il descendoit le long 

de la ligne droite AB.

Ce mot vient de deux mots Grecs, savoir, βραχύστος, superlatif de βραχὺς, qui signifie vîte, prompt, & χρόνος, tems. La courbe brachystochrone s’appelle aussi courbe ou ligne de la plus vîte descente.