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Italie & en Flandre, & qui depuis l’année 1716 se sont aussi établis en France. Les billets lombards d’Italie, qui sont de parchemin coupé en angle aigu de la largeur d’un pouce ou environ par le haut, & finissant en pointe par le bas servent principalement lorsque des particuliers veulent prendre intérêt à l’armement d’un vaisseau chargé pour quelque voyage de long cours ; ce qui se pratique ainsi. Celui qui veut s’intéresser à la cargaison du navire, porte son argent à la caisse du marchand armateur, qui enregistre sur son livre de caisse, le nom du prêteur & la somme qu’il prête ; ensuite il écrit sur un morceau de parchemin, de la largeur de douze ou quinze lignes, & de sept ou huit pouces de longueur, le nom & la somme qu’il a enregistrée ; & coupant ce parchemin d’un angle à l’autre en ligne diagonale, il en garde une moitié pour son bureau, & délivre l’autre au prêteur pour le rapporter à la caisse au retour du vaisseau, & le confronter avec celui qui y est resté, avant que d’entrer en aucun payement, soit du prêt soit des profits. Ceux qui prêtent sur gages en Flandre font à peu près la même chose. Ils écrivent sur un pareil morceau de parchemin le nom de l’emprunteur & la somme qu’il a reçûe ; & l’ayant coupé en deux, ils en donnent la moitié à l’emprunteur, & cousent l’autre moitié sur les gages, afin de les lui remettre en rendant la somme stipulée.

Billets de la caisse des emprunts. Voyez Caisse des emprunts.

Billets de la banque royale. Il y a peu de différence pour l’usage entre le billets lombards d’Italie & les billets de la banque royale de France : mais il y en a quelqu’une pour la forme, ces derniers n’étant que de papier, & se coupant du haut en bas en deux parties égales ; ensorte néanmoins que la coupure reste dentelée : précaution sûre contre la friponnerie de ceux qui voudroient les contrefaire. D’ailleurs les moitiés de ces billets, qui demeurent aux bureaux de la banque sont reliées en des registres ; & au bas de chaque partie du billet qui se délivre au porteur, est l’empreinte d’une espece de sceau.

Billets de monnoie. Billets occasionnes par la refonte générale des monnoies ordonnée par Louis XIV. en Juin 1700, & qui n’ayant pû se faire assez promptement pour payer toutes les vieilles especes qu’on portoit aux hôtels des monnoies, les directeurs ou changeurs en donnerent leurs billets particuliers qui devinrent dettes de l’état ; & en 1703, il fut ordonné qu’ils porteroient intérêt à huit pour cent : mais ces papiers s’étant trop multipliés par le trafic usuraire qu’en firent les agioteurs, ils furent supprimés ou convertis en rentes sur la ville, ou tirés du commerce par d’autres voies.

Billets de l’état, sont des billets qui ont commencé presqu’en même tems que le regne de Louis XV. pour acquitter les dettes immenses contractées sous le regne précédent. Ces dettes qui montoient à plusieurs centaines de millions ayant été payées en partie par divers moyens, le roi les réduisit à un capital de 250 millions, qu’il se chargea de payer, & en fit, pour ainsi dire, ses billets aux intéressés. Ces nouveaux billets furent appellés billets de l’état ; par ce que le roi en fit sa dette, & qu’il promit de les payer sur les revenus de l’état ; au lieu qu’auparavant ce n’étoient que des billets de particuliers, quoique faits pour des sommes fournies pour les besoins de l’état. La plûpart de ces billets ont été depuis retirés, soit en taxes sur les gens d’affaire, soit en actions de la compagnie d’occident, soit en rentes viageres sur l’hôtel de ville de Paris, soit enfin par des loteries qui s’y tiroient tous les mois. Dictionnaire du commerce, tom. I. pag. 952, &c.

Billets de l’échiquier. Voyez Echiquier. (G)

* Billet de santé, (Hist. mod. & Police) c’est

une attestation de santé accordée dans les tems contagieux, par un conseil qu’on institue alors sous le nom de conseil de santé. Ce billet contient le lieu d’où le porteur est parti, son nom, sa qualité, sa demeure, la date de son départ, l’état de santé de la ville, du bourg ou village d’où il vient, & la permission de le recevoir où il se présentera avec ce billet ; au bas duquel il aura pris certificat de tous les lieux où il aura dîné, soûpé & couché.

BILLETER, v. act. (Commerce) attacher des étiquettes, mettre des billets aux étoffes ; c’est sur ces billets que les marchands, particulierement ceux qui font le détail, mettent les numero & les aunages des pieces entieres, suivant les factures des commissionnaires qui leur en font les envois, & qu’ils écrivent chaque jour ce qui a été levé de celles qui ont été entamées. (G)

BILLETIER, s. m. (Police.) commis qui expédie & délivre les billettes. Voyez Billette.

Ce terme est principalement en usage à Bourdeaux, pour les commis des fermes du Roi qui ont la garde des portes. Il y a dans cette ville jusqu’à 24 billetiers, dispersés aux quatorze portes de la ville, pour les garder depuis six heures du matin jusqu’à six heures du soir ; après quoi elles sont abandonnées à la direction des portiers qui sont aux gages de la ville.

Les fonctions des billetiers sont de prendre garde à tout ce qui entre & sort, & de tenir des registres plus ou moins, suivant l’importance & la qualité de leurs postes. Voyez en le détail dans le Dictionnaire du commerce, tome I. page 955.

Il y a deux commis qu’on appelle contrôleurs des billetiers, dont les fonctions sont d’examiner le travail des billetiers, & de voir s’ils sont sédentaires à leur porte. (G)

BILLETTE, s. f. nom qu’on donne dans la douane de Bourdeaux à l’acquit que le commis délivre aux marchands pour justifier du payement des droits de sortie, ou, comme on y parle, des droits d’issue de marchandises qu’il veut faire embarquer pour envoyer à l’étranger. Ces billets duroient autrefois un mois entier, après lequel il étoit permis de les renouveller si les marchandises n’avoient pû être envoyées : présentement le commis y ajoûte la clause, non valable après trois jours. (G)

Billettes, en Blason, pieces d’une figure quarrée moins larges que longues.

On dit que les billettes sont couchées ou renversées, lorsque leur côté le plus long est parallele au haut de l’écusson, & que le plus court est perpendiculaire. On suppose qu’elles représentent des pieces de drap d’or ou d’argent plus longues que larges, placées à quelque distance par maniere d’ornement sur les habits, & de-là transportées dans les écussons. Quoique Guillim pense que la billette représente une lettre cachetée. On dit qu’un écu est billetté lorsqu’il est semé de billettes. Il porte d’argent billetté à la croix de bruyere engrêlée de gueules.

Bloom dit qu’il faut exprimer le nombre des billettes lorsqu’elles ne passent pas celui de dix.

Billettes, s. f. c’est ainsi qu’on appelle dans les Verreries à vitre le bois dont on se sert pour chauffer les fours ; il est fendu plus menu que le cotret, & n’a que dix-huit pouces de longueur.

Billettes, s. f. pl. terme de Forgeur d’enclumes. Voyez Dez.

Billetté, en terme de Blason, se dit du champ semé de billettes. Voyez Billette.

Conflans d’Auchy, & Brenne, d’azur au lion d’or, l’écu billetté de même. (V)

* BILLIGHEIM, (Géog.) petite ville du bas Palatinat, à deux lieues de Landau.

* BILLINGHAM, (Géog.) petite ville de la province de Northumberland, au nord de l’Angleterre.