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en parties de trois pouces ; & s’il y a dans chaque intervalle de trois pouces vingt cuivres, on dit que le métier est un vingt ; s’il y en a trente, on dit que le métier est un trente ; & ainsi de suite. J’ai vû des métiers dont la barre fondue portoit jusqu’à quarante-deux cuivres, par trois pouces.

On ajuste aux extrémités de la barre fondue la piece quarrée 39, qu’on voit fig. 11. percée dans le milieu & allongée à son angle inférieur en tourillon. Cette piece est fixée à chaque extrémité de la barre fondue par une vis & son écrou. Cette vis traversant les côtés de la barre fondue avec la piece à tourillon, sert en même tems à serrer ces côtés. La piece 35 de la fig. 11. est la piece de commodité, séparée de l’assemblage de la fig. 8.

La figure 1. Pl. IV. est un assemblage des porte-grilles 27, 28, 29 ; 27, 28, 29 ; de la petite barre de dessous 30, 30, qu’on ne voit pas ; de la roulette fixée sur son milieu, que le bois cache aussi : du bois de grille, garni de sa grille 33, 33 ; de la barre fondue entiere 34, 34 ; 34, 34, avec les pieces de commodité 35, 35 ; des charnieres à contre-pouces 37, 37 ; des charnieres à tirans 36, 36 ; des cuivres 38, 38, &c. des quarrés à tourillon 39, 39.

J’observerai ici que la barre fondue n’est pas tout-à-fait la même dans les nouveaux métiers, que dans celui que je viens de décrire ; on a supprimé les pieces de commodité, & le quarré à tourillon n’a pas tout-à-fait la même figure : la barre se termine d’une façon un peu plus simple.

La piece 40 s’appelle platine à ondes, fig. 2. il faut distinguer dans cette piece plusieurs parties, qui ont toutes leurs usages, comme on verra dans la suite. a, la tête de la platine ; b, son bec ; c, le dessous du bec ; d, la gorge ; e, le ventre ; f, la queue.

On voit fig. 3, une piece qui s’appelle onde, 41. On voit que l’onde est fendue par sa partie antérieure, qu’elle a une éminence au milieu ; que cette éminence est percée, & que sa queue se termine en pointe mousse. La tête de la platine à onde s’insere, s’attache & se meut dans la fente de la tête de l’onde ; & ces deux pieces assemblées se placent entre les intervalles que laissent entr’eux les cuivres de la barre fondue, de maniere que l’ouverture de l’éminence de l’onde, réponde aux ouvertures des deux cuivres entre lesquels elle est placée, & que sa queue s’avance juste au fond de la cavité d’un ressort de grille.

Corollaire II.

Il s’ensuit de-là qu’il faut autant de platines à ondes que d’ondes, autant d’ondes que de cuivres, autant que de ressorts de grille ; & que les queues des ondes doivent être alternativement un peu plus courtes & un peu plus longues ; plus longues en celles qui vont jusqu’au fond de la petite cavité des ressorts de grille de la seconde rangée ; plus courtes en celles qui ne vont qu’au fond de la petite cavité des ressorts de grille de la premiere rangée.

On voit, fig. 4. tous les intervalles laissés entre les cuivres remplis d’ondes garnies de leurs platines, 40, 40, 40, &c. L’usage des cuivres est maintenant évident ; on voit qu’ils servent à tenir les ondes paralleles, & à les empêcher de vaciller à droite ou à gauche.

On a représenté, fig. 5. la piece appellée un tirant, qui doit remplir la charniere de barre fondue, que nous avons appellée charniere de tirant, & que nous avons chiffrée fig. 1, 36. Le tirant 42, fig. 4, ressemble exactement à la partie antérieure d’une onde ; il fait en dessus & en dessous les mêmes coudes : il a l’éminence pareille & pareillement percée ; il est seulement plus fort ; & au lieu d’avoir l’extrémité antérieure fendue, il l’a propre à être ajustée dans le porte-tirant.

On voit, fig. 4, le tirant 42 dans sa charniere, dont la figure n’est pas inutile ; car on doit s’appercevoir que ses deux quarrés sont destinés à tenir le tirant, parallele aux ondes & non vacillant.

La piece 43, 44, 45, fig. 4, qu’on voit dans la charniere que nous avons chiffrée 37, fig. prem. s’appelle contre-pouce : sa partie antérieure 43, a la forme d’un pouce ; elle est chargée d’un contre-poids 44 : il y a en dessous une éminence comme aux tirans & aux ondes, & sa partie postérieure 45 se termine par un quarré plat & percé dans le milieu.

Les contre-pouces, les tirans, les charnieres des contre-pouces, les charnieres des tirans & toutes les ondes avec les cuivres, sont traversées par une verge ronde, qu’on appelle verge de barre fondue. On voit en 46 l’extrémité de cette verge. Les tirans, les contre-pouces & les ondes, peuvent se mouvoir librement sur elle ; & elle sert comme d’axe & de point d’appui à toutes ces parties.

On a ajusté à l’extrémité de la barre-fondue, la roulette 47 dans son tourillon, fig. 4.

La piece 48, 48, qu’on voit, fig. 4, ajustée par ses extrémités quarrées, sur les extrémités de même figure des contre-pouces, s’appelle la bascule. Il faut que le bec du contre-pouce avec le poids dont il est chargé, soit plus lourd que la partie postérieure avec la partie de bascule qu’elle soûtient ; car l’usage du contre-pouce & de son contre-poids, est de faire relever la bascule d’elle-même, quand en lâchant le pouce, on cesse de presser le contre-pouce en dessous, & d’appliquer la bascule sur la queue des ondes.

Si l’on revient à la piece de commodité de la barre fondue, fig. 1, on appercevra à l’extrémité de sa partie postérieure un petit tenon o ; c’est sur ce petit tenon qu’est soûtenue la barre à chevalet, ou la machine 49, 49, qu’on voit passée sous la queue des ondes, fig. 4. Dans les métiers nouveaux, la barre à chevalet ne porte que sur les grandes pieces.

On distingue dans le chevalet plusieurs parties ; 50, 50, s’appelle la barre à chevalet ; 51, la joue du chevalet ; 52, le corps du chevalet ; 53, l’s de la corde à chevalet ; 54, la roulette de la barre à chevalet. Les joues & le corps du chevalet tiennent ensemble : cet assemblage est mobile le long de la barre à chevalet : c’est la même corde qui part d’une des s 53, passe sur une des roulettes 49 de la barre à chevalet, va s’envelopper sous la roue du fût 13, pl. 2, fig. prem. & se rend à l’autre s 53 ; elle est cloüée sous la roue.

Corollaire IV.

D’où il arrive qu’en appuyant sur la marche, 1, 5, qui est à gauche, fig. 1. Pl. II. cette marche faisant tourner le tambour de la roue 13, de droit à gauche, la roue 13 tourne en même sens ; le corps du chevalet, Pl. 4, fig. 4. 51, est tiré en même sens, & il va le long de la barre à chevalet 50, 50, de droite à gauche, jusqu’aux arrêts 55, 55 de la barre à chevalet : c’est le contraire, si lorsque le chevalet est aux arrêts 55 de la barre à chevalet, on vient à appuyer sur la marche qui est à droite.

Corollaire V.

Mais le corps du chevalet faisant comble 51, & étant un peu plus élevé que la position presqu’horisontale des ondes, ou que les petites cavités des ressorts de grille où leurs queues sont placées, ne peut passer sous ces queues sans les chasser de ces cavités ; c’est ce qui produit ce cliquetis assez long qu’on entend, lorsque l’ouvrier travaille. Il est causé par l’action du comble 51 du chevalet, contre le dessous de la queue des ondes ; par la réaction des ressorts de grille, des cavités desquels les queues des ondes ne peuvent s’échapper, sans repousser ces ressorts & se trouver ensuite sur le petit plan incliné, qui forme