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ne laisse appercevoir que le quarré.

14. La tige du contre-poids ; cette tige est mobile de bas en haut dans la patte 15.

15. La patte du contre-poids.

Fig. 2. Une poulie avec son fil de soie. Cette poulie n’est autre chose qu’un fil de laiton, auquel on a fait une boucle à chaque bout ; le fil de soie passe par ces boucles, & le poids du fil de laiton l’empêche d’approcher des objets circonvoisins, & l’aide à se dévider de dessus la bobine. Quand la poulie n’est pas assez lourde pour la soie, on y attache une carte.

Voilà le fût du métier ancien, auquel on n’a presque point fait de changement depuis : on a seulement supprimé les quarrés qui séparent les marches ; on a allégi les pattes qui suspendent la roue. Au lieu de donner une patte à la tige du contre-poids, on a percé la traverse par le milieu d’un trou quarré, & l’on a fait passer la tige par ce trou, dont on a garni l’ouverture supérieure d’une plaque de fer, afin qu’elle ne fût point endommagée par la chûte du contre-poids : on en a encore amorti le coup, en attachant un morceau de cuir à la tête de la tige ou branche du contre-poids : cette tête doit être elle-même percée ; on verra dans la suite par quelle raison.

Voilà tout ce qui concerne le fût & ses parties. Nous n’avons rien dit de leur assemblage, parce qu’il n’a rien de particulier, & qu’il est tel qu’on le voit dans les figures. Passons maintenant au métier.

DU MÉTIER ET DE SES PARTIES.

Pour faciliter l’intelligence de cette machine, nous allons distribuer ses parties en plusieurs assemblages, qui s’assembleront eux-mêmes les uns avec les autres, & dont on verra résulter peu à peu la machine entiere.

Premier Assemblage. Planc. II. fig. 3.

Les pieces entierement semblables de part & d’autre, 1, II, 2, 3 ; 1, II, 2, 3, s’appellent les grandes pieces, & ce sont en effet les plus grandes qu’il y ait dans le métier : elles forment le devant du métier par leur saillie 1, II. 1, II. & le derriere par leur hauteur d’équerre 2, 3 ; 2, 3. Leur saillie 1, 2 ; 1, 2 s’appelle avant-bras. L’avant-bras a à son extrémité 1, 1, une charniere, & à son extrémité 2, 2, une éminence oblongue & parallélogrammatique, qu’on appelle l’oreille de la grande piece. Cette oreille est percée de plusieurs trous, qui servent à fixer par des vis la grande piece sur la tête du fût.

Les pieces entierement semblables & semblablement placées 4, 5 ; 4, 5, s’appellent les épaulieres ; elles s’assemblent par leurs ouvertures quarrées avec l’arbre 6, 7, dont elles reçoivent les quarrés.

La piece 6, 7 s’appelle l’arbre ; ses deux extrémités, dont on en voit une représentée fig. 4. sont terminées l’une & l’autre par un quarré 1, & par un tourillon 2. L’ouverture 5 quarrée des épaulieres 4, 5 ; 4, 5, reçoit le quarré de l’arbre, dont le tourillon est reçu dans le nœud 3 ou 3 de la grande piece : ainsi les épaulieres sont fixées sur l’arbre, mais l’arbre tourne dans les nœuds 3, 3 des grandes pieces.

L’arbre a dans son milieu une saillie ou espece d’oreille 8, qu’on appelle le porte faix de l’arbre. On voit à chaque nœud 3, 3, des grandes pieces 1, II, 2, 3 ; 1, II, 2, 3, un bouton en vis 9, 9, qui s’enleve & permet de couler de l’huile dans le nœud 3, 3 quand il en est besoin.

La partie 10, 10 s’appelle la barre de derriere d’en-haut : elle s’attache, comme on voit ici, au derriere des grandes pieces & en-dehors.

La partie 11, 11 s’appelle la barre de derriere d’en-bas : elle s’attache, comme on voit, au derriere des grandes pieces en-dedans.

L’usage de ces deux barres est de soûtenir le porte-faix d’en-bas.

Le porte-faix d’en-bas, fig. 5. est composé de plusieurs pieces : d’une roulette 1 attachée à la piece 2, qui conserve le nom de porte-faix d’en-bas ; d’une chappe 3, qui passe sur le porte-faix, qui y est fixée, & qui soûtient la roulette ; & d’un boulon 4, qui traverse les côtés de la chappe & la roulette mobile sur ce boulon.

Ce petit assemblage se fixe, fig. 3. au milieu de la barre d’en-haut & de la barre d’en-bas, & entre ces barres, comme on le voit en 12.

La partie 13, 13 s’appelle gueule de loup : la gueule de loup est fixée au milieu de la barre d’en-bas.

Les nouveaux métiers ont deux gueules de loup, attachées à la barre d’en-bas à des distances égales des grandes pieces. Les parties par lesquelles elles sont fixées à la barre, sont ouvertes selon leur longueur, afin qu’elles puissent, comme on l’a dit de l’arrétant, glisser sous la tête des vis qui les fixent, & s’arrêter à telle hauteur qu’on desire : ce qui est très-essentiel.

La partie 14, 14, 15, 15, fixée par deux vis sur chaque extrémité des épaulieres, s’appelle le balancier. Il est composé de deux barres paralleles 14, 14, 15, 15, qui sont assemblées, comme on voit, & dont celle d’en-bas 15, 15, est terminée par deux petits crochets.

On a corrigé ce balancier dans les métiers nouveaux ; on a supprimé la barre 15, 15 avec son tenon, & on lui a substitué sur la barre 14, 14, à égale distance des épaulieres, deux vis arrêtées par des écrous à oreilles, placés sur la surface supérieure de cette barre. La tête de ces vis se trouve donc sous cette barre. Cette tête percée peut recevoir deux petits crochets ; & ces petits crochets font les mêmes fonctions que ceux de la piece 15, 15 qu’on a supprimée. D’ailleurs, à l’aide des écrous à oreilles, on peut hausser & baisser ces crochets à discrétion.

La partie 16, 16 s’appelle le grand ressort. Son extrémité 16 est terminée par un petit tourillon, qui entre dans l’enfoncement ou coup de pointe 16 du porte-faix d’en-bas ; & son extrémité 16 s’ajuste par un autre tourillon dans l’extrémité de la vis 17, qui traverse le porte-faix d’en-haut, & à l’aide de laquelle il est évident qu’on peut bander ou relâcher à discrétion le grand ressort, dont l’effort tend à relever les épaulieres avec le balancier, en faisant tourner l’arbre sur lui-même.

Voilà le premier assemblage : j’avertis qu’avant de passer au second, il faut avoir celui-ci très-familier ; sinon les pieces venant à se multiplier, & les assemblages mal-compris s’assemblant ensuite les uns avec les autres, formeront des masses confuses où l’on n’entendra rien. On en jugera par le second assemblage, qui ne differe du premier que par un tres petit nombre de pieces sur-ajoûtées, & qui commence toutefois à devenir un peu difficile à bien saisir.

Second Assemblage. Planche III. fig. 1.

Cet assemblage est formé des pieces de l’assemblage précédent, auquel on a ajoûté les pieces suivantes.

Dans les nœuds 1, 1 des grandes pieces, sont placées les pieces 17, 18, 19 ; 17, 18, 19 : ces pieces s’appellent les bras de presse ; elles sont fixées dans les nœuds 1, 1 par un boulon & par une goupille. Il faut distinguer dans le bras de presse trois parties : 17, le nœud de la charniere du bras ; ce nœud s’ajuste, comme on voit, dans la charniere de l’avant-bras de la grande piece, & s’y retient, comme nous avons dit : 18, le croissant du bras ; & 19, sa patte.

La patte du bras de presse est garnie d’une vis avec l’écrou à oreilles 20, 20 ; 20, 20 : cette vis s’appelle vis de marteau. Son extrémité inférieure vient frapper, dans le travail, sur la grande piece : mais elle ne permet au bras de presse de descendre, qu’autant qu’on le juge à propos.