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La fig. 95, représente un autre ciseau en bois plus étroit, composé de son taillant acéré A, & de sa tête quarrée B.

La fig. 96, représente un ciseau en bois, appellé ciseau d’entrée, parce que l’on s’en sert communément aux entrées des serrures, lorsque l’on les pose en place, composé de son taillant acéré A, & de sa tête quarrée B.

La fig. 97, représente un bec d’âne à main, ciseau mince sur une face, & large & pointu sur l’autre, fait pour bec-d’âne des mortaises, composé de son taillant acéré A, & de sa tête quarrée B.

La fig. 98, représente un bec d’âne à ferrer double, & acéré en A & en B, employé aux mêmes usages que le précédent.

La fig. 99, représente un chasse-pointe, fait en effet pour chasser ou enfoncer des pointes, composé de sa pointe acérée A, & de sa tête à talon B.

La fig. 100, représente une méche faite pour percer des trous dans le bois par la meche acérée A, & renforcie & quarrée par sa tête B.

La fig. 101, représente un vilbrequin entier fait pour percer des trous dans le bois par le secours de la meche A, acérée en B, & à tête quarrée & renforcie, entrant dans une douille aussi quarrée C, faisant partie du fust de vilbrequin coude en D & en E, garni d’un manche à touret F, & d’un autre à virole G, par lequel on le fait tourner pour percer les trous.

La fig. 102, représente une vrille faite pour percer des trous ; A est la vrille acérée, B la pointe emmanchée dans un manche de bois horisontal C.

La fig. 103, représente une tariere faite pour percer de gros trous ; A est la tariere, & B la pointe emmanchée dans un manche de bois horisontal C.

La fig. 104, représente un tourne-vis, fait pour tourner des vis en bois ; A en est la tête acérée, B la queue, & C le manche.

La fig. 105, représente une paire de tenailles, appellées triquoises, faites pour arracher des clous, broquettes, pointes, &c. composées de deux mords AA, larges & acérés, à charniere en B, & leurs branches C C.

La fig. 106, représente une paire de cisailles, faites pour couper de la tôle, du laiton, &c. composées de deux mords acérés & en taillant A, à charniere en B, & de leurs branches coudées en C & en D ; celle-ci plus longue que l’autre, étant faite pour entrer dans le trou d’un établi, d’un billot, ou autre chose semblable, pour les tenir fermes.

La fig. 107, représente un compas d’assez mauvaise façon, mais ainsi fait, ou à-peu-près, & assez bon, fait pour prendre des distances égales, composé de sa tête A, & de ses pointes B B.

La fig. 108, représente une fausse équerre ou sauterelle, faite pour lever des ouvertures d’angles, composée de ses deux branches AA, à charniere en B.

La fig. 109, représente une équerre faite pour équarrir les ouvrages, & les mettre en effet d’équerre.

Des outils de releveurs. Les releveurs, en terme de Serrurerie, sont ceux qui font & relevent les ornemens des appuis, rampes, balcons, grilles, &c. d’où ils tirent leur nom. Ces ouvriers plus habiles, plus rares, & aussi plus chers que les autres, ne sont, pour ainsi dire, que de ces sortes d’ouvrages, & ont des outils qui leur sont propres, & tout-à-fait différens des autres.

Les marteaux à relever, fig. 110, 111, 112, 113, & 114, sont plus ou moins forts les uns que les autres, mais en général fort longs, minces, & à deux têtes AA ; les unes rondes, les autres quarrées ;

d’autres plates, ovales, petites, grandes, & de toutes les façons, pour plus grande commodité dans les ouvrages.

Les figures 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, & 122, représentent des tasseaux à relever à deux têtes AA, à-peu-près des mêmes formes que les marteaux, mais en plus grande quantité, tous à double épaulement en B, pour les empêcher de descendre lorsque l’on frappe dessus, étant serrés dans l’étau, figure 43.

La fig. 123, représente un poinçon à feuille d’eau, ornement des appuis, rampes, balcons, & grilles, composé du poinçon A, & de sa tête B, & la fig. 124, représente son étampe.

La fig. 125, représente une étampe à épi de blé, ou autres semblables ornemens, employés aux mêmes usages que les autres.

La fig. 126, représente un tasseau de plomb fait pour servir à emboutir, percer, couper les ornemens.

La fig. 127, représente un petit tasseau d’étau, dont la surface est droite, composé de sa tête acérée A, & de son tenon B.

La fig. 128, représente un autre tasseau d’étau plus fort, dont la surface est un peu ronde, composé de sa tête acérée A, & de son tenon B. Article de M. Lucotte.

T

TAM-TAM, s. m. (Hist. mod.) sorte d’instrument fort en usage chez tous les orientaux ; il semble avoir pris son nom du bruit qu’il occasionne, car il n’a d’autre son que celui qu’il exprime. Il est fait en forme de tymbale, dont le ventre est de bois, & dont la partie supérieure est couverte d’une peau bien tendue, sur laquelle on frappe avec une seule baguette.

Cet instrument sert à annoncer au coin des rues, un encan ou autre chose d’extraordinaire. Aussi l’on dit battre le tam-tam.

TRANSFUGE, s. m. (Art. milit.) La plus grande partie de l’Europe s’étonne, avec raison, de la sévérité de quelques-unes de nos lois, en particulier de celles qui sont portées contre les déserteurs : il n’y a aucune nation qui les traite avec autant de rigueur que nous.

Chez quelques-unes, on a changé la loi qui condamnoit ces malheureux à la mort ; on les punit par d’autres châtimens, à moins que leur désertion ne soit accompagnée de quelques crimes.

Dans d’autres pays, comme en Autriche, en Angleterre, &c. on n’a point abrogé la loi qui portoit la peine de mort ; mais par des rescrits & des ordres particuliers envoyés aux chefs des corps, on les laisse maîtres de choisir la peine qu’ils veulent infliger aux déserteurs, & ils ne font ordinairement pendre ou passer par les armes, que ceux dont la désertion est le métier, & ceux qui sont coupables d’autres crimes.

L’usage chez ces nations, empêche l’effet de la loi qu’on n’a point abrogée, ou pour mieux dire, cet usage étant autorisé par le gouvernement, est devenu une loi nouvelle qu’on a substituée à l’ancienne.

Est-il possible que sous le regne d’un prince humain & juste, chez un peuple éclairé & dont les mœurs sont si douces, on laisse subsister une loi barbare, qu’on élude à la vérité par abus, mais qui est toujours exécutée lorsque le procès est instruit, & que le déserteur est jugé.

Plus on réfléchit sur la constitution de notre militaire, sur les hommes qui la composent, sur le caractere de la nation, sur la disette d’hommes qui se fait sentir en France, sur le peu d’effet de la loi qui condamne les déserteurs à la mort, plus on est convain-