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quarré A & fendu, garnie d’eve B, portant pour garniture deux rouets simples CC, un double D monté sur planche, & un trefle E aussi monté sur planche, représenté en élévation par la fig. 34.

La fig. 35 représente une clé à bouton à museau quarré A & fendu, garnie d’eve B, portant pour garniture deux rouets coudés CC, un double D accompagné d’un rond monté sur planche, & un autre E aussi double à congé, accompagné d’un oval monté sur quarré, tous deux montés sur planche, représentés en élévation par la fig. 38.

La fig. 39 représente une clé à bouton à museau à congé & filet A fendu, garni d’eve B, portant pour garniture deux rouets simples CC, deux autres DD, portant demi-croix d’une pleine-croix E montée sur planche en croix de S. André, & d’un losange F à angles aigus, aussi monté sur planche, représenté en élévation par la fig. 40.

La fig. 41 représente une clé à bouton à museau à congé & filet A fendu, garnis d’eve, portant pour garniture deux rouets en fond-de-cuve coudée CC, un double D en argot monté sur planche, & un E d’alphabet E aussi monté sur planche, représenté en élévation par la fig. 42.

La fig. 43 représente une clé à bouton à museau à congé & filet A fendu, dont deux intervalles de dents à té garnis d’eve B, portant pour garniture deux rouets simples CC, deux en i grec DD, une croix de chevalier E accompagnée d’un côté de congé, & de l’autre, d’un bouton, montés ensemble sur planche, & deux rouets doubles FF ceintrés & se joignant en forme d’anneau, montés aussi sur planche, représenté en élévation par la fig. 44.

La fig. 45 représente l’élévation, & la fig. 46 le profil d’un mandrin ou moule servant à contourner une garniture A, fig. 46, disposée en fût de vilebrequin ; pour y parvenir, on se sert d’une plaque de fer B fendue dans le milieu en deux endroits CC & DD, à-travers laquelle on passe les deux branches EE de la garniture, fig. 46, après les avoir déja coudées une fois de chaque côté pour les recouder ensuite étant en place ; après quoi l’on fait rougir le tout ensemble pour le contourner & arrondir à son gré ; ensuite on coupe le mandrin B, qui ne peut servir qu’une fois pour en retirer la garniture & la poser dans la serrure au lieu qui lui est propre.

La fig. 47 représente l’élévation, & la fig. 48 le profil d’un mandrin employé au même usage que le précédent, mais pour une garniture d’une autre espece, faisant partie de celle de la fig. 28, composé de trois morceaux AB & C, qui pour pouvoir être contournés à chaud, ont besoin de deux viroles ou liens DD pour les contenir ensemble.

La fig. 48. représente l’élévation d’un autre mandrin, & la fig. 49. le profil employé pour une garniture en esse, faisant partie de celle de la fig. 20. composé d’une broche double coudée en A sur elle-même, dont les deux autres bouts sont retenus ensemble par une virole B rivée ; c’est autour de cette broche que l’on contourne la garniture en esse C, pour arrondir ensuite le tout ensemble à chaud.

La fig. 50. représente le développement du trefle, faisant partie de la garniture de la planche, fig. 34. & la fig. 51. celui de la croix de chevalier, faisant partie de la garniture de la planche, fig. 44. tels qu’on les fait avant que de les contourner, selon la place qu’ils doivent occuper, ainsi que toutes les autres formes que l’on juge à propos d’employer à cet usage.

Des différentes especes de serrures. Les serrures s’emploient indifféremment à toutes sortes de portes croisées, armoires, &c. & tout ce qui peut servir à fermer, serrer, & tenir en sureté tout ce que l’on possede, & même de plus précieux : il en est de quatre especes différentes ; la premiere qu’on ap-

pelle serrures de portes, sont celles que l’on place aux

portes, il en est depuis deux pouces jusqu’à douze & quinze pouces de longueur, qui sont alors pour les portes-cocheres ; la deuxieme que l’on appelle serrures d’armoires, sont celles que l’on place aux armoires, qui portent depuis deux pouces jusqu’à sept à huit pouces de longueur ; la troisieme qu’on appelle serrures de tiroirs, sont celles que l’on place aux tiroirs, & qui portent aussi depuis deux pouces jusqu’à sept à huit pouces de longueur ; & la quatrieme, qu’on appelle serrures de coffres, sont celles que l’on place aux coffres, qui portent depuis trois pouces jusqu’à dix & douze pouces de longueur : les unes & les autres sont à broche, bénardes, en esse, zede, &c. On les appelle à broche, lorsqu’en effet elles portent une broche qui entre dans la tige de la clé forée : on les appelle bénardes, lorsque ne portant point de broches, la tige de la clé au-lieu d’être forée porte un petit bouton ; & en esse, zed, &c. lorsque le panneton de la clé forme l’este, le zed, &c.

Des serrures de porte. Les serrures de portes se divisent en six especes ; la premiere est appellée à tour & demi, parce qu’il faut que la clé fasse un tour & demi pour l’ouvrir ; la seconde est appellée pêne dormant, parce que le pêne demeure & dort pour ainsi dire, dans l’endroit où la clé le place, différent de celui de la précédente serrure, en ce que le ressort à boudin le repousse toujours ; la troisieme est appellée à pêne dormant & demi-tour, parce qu’à ce pêne dormant est joint un autre pêne où la clé ne fait qu’un demi-tour pour l’ouvrir ; la quatrieme appellée à pêne fourchu, & demi-tour, ne differe de la précédente que parce que le pêne dormant est à deux branches, formant la fourche dont il tire son nom ; la cinquieme appellée à pêne fourchu demi-tour, & à feuillot, ou à bouton olive, parce que semblable aussi à cette derniere, le pêne demi-tour s’ouvre par le moyen d’un bouton de forme olive, ou par un fouillot mu par le même bouton ; la sixieme appellée à pêne fourchu demi-tour à feuillot & à verrouils, est lorsqu’à toutes les pieces dont la précédente est composée on y ajoute une espece de pêne formant verrouils ; les unes & les autres sont noires, poussées ou blanchies & polies : les serrures noires sont ainsi appellées parce qu’étant de peu de conséquence, le dessus du palatre, ainsi que celui de la cloison en est noirci, ce qui se fait au feu avec de la corne de bœuf ; les poussées ou blanchies sont celles qui étant d’un peu plus grande conséquence, le même dessus de palatre & de cloison est poussé & blanchi à la lime d’Allemagne, ainsi que les principales pieces de l’intérieur de la serrure, ce qui est un peu plus propre que les précédentes. Les serrures polies qui sont ordinairement faites avec soin & solidité, sont celles dont les mêmes palatres & cloisons, après avoir été poussés & blanchis, sont polis à la lime douce à l’huile, & quelquefois à la potée d’émeril, de même que les principales pieces de l’intérieur.

La premiere espece de serrure appellée à tour & demi (fig. 52. Pl. XV.) est composée de palatre AA, cloison BB, garni d’étochios C C, &c. arrêté sur le palatre AA de pêne chanfriné E, garni de sa gachette ; son ressort & picolet de bouton à coulisse & cache-entrée de ressort à boudin N, planche & rateau P de foncet Q, garni de son canon R ; il en est de noires, de poussées & de polies.

La fig. 53. represente le pêne chanfriné par la tête A, portant à sa queue des barbes BB, par lesquelles on le fait mouvoir dans la serrure avec la clé garnie de sa gachette C & son ressort D.

La fig. 54. en représente la clé composée de son anneau en cuisse de grenouille A, de sa tige B, embasse C, bouton D, panneton E, museau F, & eve