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les années 1744 & 1745, avec tout le goût & l’art possible, toutes les formes rondes sont tournées au tour, les ornemens d’un choix admirable, sont ciselés & dorés avec beaucoup de finesse & propreté, les fers en sont polis & dressés à la regle au dernier degré ; en un mot, ces ouvrages auxquels on n’a rien épargné, & qui ont couté plus de quatre cens mille livres, passent pour les plus beaux que l’on ait encore vus en ce genre.

Des ouvrages limés. On appelle ouvrages limés ceux pour lesquels on a employé la lime, soit pour les ajuster, ou pour leur donner la propreté que l’on juge à propos. Tels sont toutes les serrures, bec-de-cannes, tergettes, loqueteaux, loquets, crochets, fiches, pommelles, couplets, briquets, charnieres, équerres, espagnolettes, verrouils, bascules, tringles, & quantité d’autres de différente espece. Il en est de trois sortes ; les premiers, que l’on appelle communs, sont ceux qui n’ayant point été limés, sont noirs & comme sortant de la forge ; les seconds, qu’on appelle blanchis ou poussés, sont ceux qui ayant été blanchis ou poussés à la lime d’Allemagne, sont faits un peu plus proprement & avec plus de soin que les précédens ; les autres, qu’on appelle polis, sont ceux qui ayant été polis à la lime-douce, & ensuite à l’émeril, ont acquis un éclat & un brillant que les autres n’ont pas, & en effet sont les mieux faits & les plus propres de tous, mais en même tems les plus chers.

Des serrures. Les serrures qui ont donné leur nom aux ouvriers qui les font, sont des ouvrages d’un mécanisme très-ingénieux & d’une très-grande utilité, sur-tout pour la sureté publique. Nous n’entrerons point en détail sur leurs propriétés, étant déja fort connues par le grand usage que l’on en fait tous les jours, mais plutôt sur leur composition, après avoir traité des clés qui servent à les ouvrir & fermer, & de leurs garnitures.

Les clés sont des petits instrumens de fer très-utiles, qui se portent avec soi, composés d’un anneau, d’une tige & d’un panneton avec lequel on ouvre & on ferme les serrures qui tiennent les portes fermées & assurées contre l’entreprise des gens mal-intentionnés ; il en est de deux sortes, les unes qu’on appelle forées, sont celles dont les tiges sont percées ou forées ; les autres qu’on appelle à bouton, sont celles qui n’étant point forées, portent un petit bouton par le bout.

Des clés forées. La fig. 1, Pl. XIII. représente une clé forée à museau quarré A & fendu pour le passage des dents du rateau, fig. 52, Pl. XV. portant pour garniture un rouet simple B, une boutrole C & un rouet D, avec pleine-croix & demi-fût de vilebrequin, autant de vuides servant de passages aux garnitures pleines, dont la fig. 2 représentant l’élévation de la pleine-croix avec demi-fût de vilebrequin, fait partie.

La fig. 3 représente une clé forée aussi à museau quarré A & fendu, portant pour garniture une boutrole coudée B, un rouet C, avec demi-fût de vilebrequin, & une autre clé D, dont la fig. 4 représente l’élévation.

La fig. 5 représente une clé forée à museau quarré A, dont deux intervalles de dents sont à petits boutons, portant pour garniture un rouet B avec pleine-croix, une boutrole en croix C, & un rouet coudé D représenté en élévation par la fig. 6.

La fig. 7 représente une clé forée à museau quarré A, dont deux intervalles de dents sont à gros boutons, portant pour garniture deux rouets en fond de cuve BB, avec pleine-croix de S. André, dont la fig. 8 représente l’élévation.

La fig. 9 représente une clé forée à museau quarré A & fendu, portant pour garniture un rouet simple

B & un rouet C, avec fût de vilebrequin représenté en élévation par la fig. 10.

La fig. 11 représente une clé forée à museau à congé A & fendu, portant pour garniture un rouet B en i grec, une boutrole en croix atée C & un rouet D, avec pleine-croix & fut de vilebrequin até, dont la fig. 12 représente l’élévation.

La fig. 13 représente une clé forée à museau à congé A & fendu, portant pour garniture deux rouets en fond-de-cuve BB, avec pleine-croix atée dont la dont la fig. 14 représente l’élévation.

La fig. 15 représente une clé forée à museau à congé A & fendu, portant pour garniture un rouet B avec pleine-croix & demi-fût de vilebrequin até, un autre rouet C avec pleine-croix en h & un fût de vilebrequin D monté sur planche représenté en élévation par la fig. 16.

La fig. 17 représente une clé forée à museau à congé avec filet A & tendu, portant pour garniture deux rouets atés BB, deux autres aussi atés CC avec pleine-croix oblique à une fleur de lis D montée sur planche, représentée en élévation par la fig. 18.

La fig. 19 représente une clé forée à museau à congé avec filet A & tendu, portant pour garniture une boutrole B & un rouet C avec pleine-croix surmontée d’esse représentée en élévation par la fig. 20.

La fig. 21 représente une clé forée à museau quarderonné A, fendu & percé sur sa longueur, d’un trou rond pour le passage d’une petite broche placée à l’entrée de la serrure, portant pour garniture une boutrole en croix coudée B, un rouet C, avec pleine-croix & fût de-vilebrequin horisontal dont une branche à pleine-croix représentée en élévation par la fig. 22.

La fig. 23 représente une clé forée à museau quarderonné A fendu & percé d’un trou losange, quelquefois en triangle, cœur, trefle, pique, ou autre forme que l’on juge à-propos, portant pour garniture deux rouets simples BB, trois autres CCC, l’un avec pleine-croix, & les deux autres chacun un fût de vilebrequin représentés en élévation par la fig. 24.

La fig. 25 représente une clé en esse forée à museau quarré A fendu, dont trois intervalles de dents à boutons, portant pour garniture une bouterole atée B & un rouet C avec fût de vilebrequin horisontal, ayant une branche à double pleine-croix, dont un côté coudé & l’autre simple ; l’autre pleine-croix à branche coudée d’un côté & de l’autre à deux branches représenté en élévation par la fig. 26.

La fig. 27 représente un clé en zed ou autre forme forée à museau quarré A fendu, dont deux intervalles de dents até, & percé sur sa longueur d’un trou oval pour le passage d’une petite broche de même forme placée à l’entrée de la serrure, portant pour garniture un rouet simple B, une boutrole C, avec fût de vilebrequin, & un rouet D avec pleine-croix & fût de vilebrequin entier d’un côté, & à demi de l’autre, représenté en élévation par la fig. 28.

Des clés à boutons. La fig. 29 Pl. XIV. représente une clé à bouton à museau quarré A & fendu pour le passage des dents de rateau, garnie d’une eve B, pour empecher la clé de passer au-travers de la serrure, portant pour garniture deux rouets simples CC, un double D monté sur planche, & un rond E près de la tige de la clé, aussi monté sur planche représenté en élévation par la fig. 30.

La fig. 31 représente une clé à bouton à museau quarré A & fendu, garnie d’eve B, portant pour garniture deux rouets simples CC & un losange D monté sur planche, représenté en élévation par la fig. 32.

La fig. 33 représente une clé à bouton à museau