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fleurons, qui se placent aussi aux queues de poireaux des graines, mais dont les feuilles rentrent en dedans.

Les agraffes D, fig. 117 ; C, fig. 119 ; & AA, fig. 121 ; sont des especes de fleurons qui embrassent plusieurs contours, & semblent les agraffer ; ce qui leur en a fait donner le nom.

Les coquilles BB, &c. fig. 115 ; & C, fig. 122 ; sont en effet des coquilles de fer, imitées au naturel, qui font souvent partie des armes où elles sont placées.

Les roses & rosettes E, fig. 117 ; DD, fig. 119 ; & D, fig. 122 ; sont des especes de fleurons circulaires, dont les feuilles retournent sur elles mêmes en forme de roses, d’où elles tirent leur nom.

Les feuilles d’eau D, fig. 111 ; F, fig. 112 ; DD, &c. fig. 113 ; & autres, sont des feuilles spirales, arrondies & ondées, qui prennent naissance des anses de paniers, consoles, enroulemens, & queues de poireaux, des graines où elles sont placées.

Les cornets d’abondance E, fig. 122, placés aux couronnemens des grilles, sont en effet des cornets remplis de fleurs, fruits, graines, & autres figures symboliques.

Les palmes F, fig. 122, ornemens symboliques, analogues aux armes auxquelles elles servent souvent de bordures, sont des branches de palmier en fer, imitant le naturel.

Les feuillages HH, fig. 122, les fleurs & les fruits, les lions EE, fig. 119, & autres animaux de toute espece, placés souvent comme les cornets d’abondance, & les palmes aux couronnemens des grilles, sont aussi des ornemens symboliques & analogues au lieu où les ouvrages sont placés.

Des grands ouvrages en particulier. Quoique l’on place ordinairement au nombre des fers brutes les grands ouvrages, on ne laisse pas néanmoins d’en blanchir quelques-uns, & même quelquefois de les polir, d’en ciseler & dorer les ornemens ; ce qui demande alors un soin & un génie particulier, dont toutes sortes d’ouvriers ne sont pas capables.

Les dessus de porte, fig. 111 & 112, Pl. VIII. faits pour être placés au-dessus des portes, & procurer du jour aux passages lorsqu’ils sont fermés, sont de forme quarrée, circulaire, ovale, surbaissée, en anse de panier ; & enfin, comme les portes où ils sont placés. Ils sont composés de chassis GG de fer quarré d’environ 10 à 12 lignes, assemblés par leurs extrémités à tenon & mortaise, dont l’intérieur A B C D, &c. est subdivisé par compartimens de différens desseins & ornemens arrêtés ensemble de rivures & prisonniers.

Les balcons, fig. 113 & 114, faits pour servir d’appuis aux croisées, sont garnis de chassis G G, &c. assemblés par leurs extrémités à tenon & mortaise garnis par-dessus d’une plate-bande quart-deronnée HH, dans l’intérieur desquels sont contenus en ABCD, &c. quatre especes de desseins différens ; la premiere, appellée à arcade, est composée de barreaux espacés de distance en distance, d’environ 4, 5, & 6 p. formant arcade de deux en deux barreaux ; quelquefois par en-haut seulement, & quelquefois par en-haut & par en-bas ; on les appelle à arcades doubles, lorsqu’elles sont doublées, c’est-à-dire, de 4 en 4 barreaux ; la deuxieme, appellée à balustre, est lorsque ces compartimens forment en effet des balustres ; la troisieme, appellée à entrelas, est lorsque ces mêmes compartimens forment des petits panneaux ronds, ovales, quarrés, ou losanges entrelacés ; la quatrieme, appellée à panneau, est lorsque l’intérieur est subdivisé de différens compartimens de desseins & ornemens.

Les appuis, fig. 115, que l’on appelle aussi garde-fous, faits pour la commodité, & principalement

pour la sûreté humaine, se placent à l’extrémité des terrasses, perrons, trotoirs, &c. ainsi que dans les églises aux tribunes, chapelles, & sur-tout à celles dites de communion. Ils sont, comme les balcons, de quatre especes différentes, c’est-à-dire, à arcades simples & doubles, à balustres, à entrelas, & enfin à panneau, dans lesquels on insere quelquefois les armes de ceux chez qui ils sont placés, leurs chiffres, devises, allégories, &c. On les fait quelquefois à tombeau, c’est-à-dire, qu’au lieu d’être perpendiculaires par leur profil, ils font le ventre par en-bas en forme de consolle ou demi-balustres. On voit à Paris & ailleurs, quantité d’exemples de ces diverses especes travaillés avec tout le goût possible ; les uns & les autres sont garnis de chassis G G, &c. surmontés de plate-bande quart-deronnée H H, &c. dont l’intérieur est subdivisé de compartimens AA, &c. BB, &c.

Les rampes, fig. 116 & 117, faites comme les appuis & les balcons pour servir à la sûreté humaine, se placent ordinairement sur les limons des escaliers. Ce sont des especes d’appuis rampans, d’où ils tirent leur nom, qui sont comme ces derniers de quatre especes ; la premiere, à arcades simples & doubles, dont l’une AA, fig. 116, est composée de liens à cordons BB, chassis, CC, plate-bande quart-leronnée, DD, montant, E, & vase de cuivre, F, & l’autre à arcade double ; la seconde espece à balustre ; la troisieme, à entrelas, & la quatrieme, fig. 117, à panneau composé de différens compartimens décorés plus ou moins d’ornemens ABC, &c. arrêtés ensemble de rivures & prisonniers ; le tout contenu dans l’intérieur d’un chassis GG, &c. surmonté de plate-bande quarderonnée HH ; on en peut voir de cette espece une des plus belles qu’il y ait au grand escalier de la bibliotheque du roi à Paris, qui a été faite avec tout le goût & l’art possible.

Les grilles sont des portes ou croisées évuidées à jour, faites pour la sûreté, & en même tems pour donner du jour & prolonger la vue au-delà des lieux où elles sont posées ; on les place à l’entrée des châteaux, parcs & jardins, à l’extrémité de leurs allées, avenues, &c. & dans les églises & couvens de religieuses, à l’entrée des chœurs, chapelles, charniers, parloirs, &c. ainsi qu’aux croisées des maisons particulieres. Il en est de deux sortes ; l’une à barreau, & l’autre à panneau ; celle à barreau se fait de trois manieres différentes ; la premiere, à barreau simple, fig. 118, Pl. IX. placée dans les baies des croisées pour la sûreté, & en même tems pour donner du jour dans l’intérieur des bâtimens, n’est autre chose que des barreaux droits A A, &c. depuis 8 jusqu’a 12 lignes de grosseur, scellés par en-haut & par en bas dans les tableaux.

La deuxieme, appellée à barreau & à traverse, placée dans les mêmes endroits, & employée aux mêmes usages, est de six especes ; la premiere, fig. 119, qu’on appelle simple, est celle qui n’a qu’une traverse B, pour soutenir les barreaux AA, &c. sur leur longueur ; la deuxieme, fig. 120, qu’on appelle à pointe, est celle dont les barreaux AA, &c. ont des pointes par le haut ; la troisieme, fig. 121, qu’on appelle à pointe montée sur boule, est celle dont la traverse inférieure B, est montée sur des boules CC ; la quatrieme, fig. 122, qu’on appelle à tombeau simple, est celle dont les barreaux recourbés font le ventre par en-bas, pour procurer la facilité de voir ce qui se passe au-dehors ; la cinquieme, fig. 123, qu’on appelle à tombeau avec traverse, est semblable à la précédente, à l’exception qu’elle est garnie de traverses B, autant que la longueur des barreaux AA, &c. l’exige ; la sixieme, qu’on appelle à tombeau avec saillie, est celle dont la partie inférieure ressemble à celle des précédentes, mais dont