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des communes prieres tout ce qui avoit rapport à la présence réelle & à la transsubstantiation, qu’on n’avoit pas encore abjurées du tems d’Henri VIII. Voyez Substance réelle & Transsubstantiation

ZULLICHAW, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne en Silésie, dans la principauté de Crossen, à 5 lieues de la ville de Crossen, & à une lieue au nord de l’Oder. (D. J.)

ZULPHA, (Géogr. mod.) ville de Perse, au voisinage d’Ispahan, dont elle est regardée comme un des fauxbourgs, n’en étant séparée que par la riviere de Senderou. Elle peut passer pour une assez grande ville, ayant environ demi-lieue de long, & près de la moitié de large. Les maisons y sont mieux bâties qu’à Ispahan. Ses habitans sont une colonie d’Arméniens, que le grand Cha-Abas amena en Perse. Ils ont plusieurs églises ou chapelles, un archevêque, des évêques, & quelques religieux francs. (D. J.)

ZULPICH ou ZULCH, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, enclavée dans le duché de Juliers, & dépendante de l’électorat de Cologne, sur la riviere de Nassel, à 4 lieues au midi de Juliers, & à égale distance au couchant de Bonn. On croit que c’est l’ancien Tolbiacum, connu par la bataille que Clovis y gagna l’an 496. Long. 24. 21. latit. 50. 30. (D. J.)

ZULUFDGILER, s. m. terme de relation, enfant de tribu chez les Turcs. Le serrail où on les tient est à un des coins de l’atméydan ; on choisit les zulufdgilers entre les enfans les mieux faits, & les plus cacapables d’instruction. Le nom de zuluf veut dire moustache, parce qu’on laisse croître à ces enfans sur le haut de leur tête deux longues moustaches, contre l’ordinaire des Turcs, qui ont ordinairement la tête rasée. Du Loir. (D. J.)

ZUMAIA, (Géogr. mod.) petite ville, ou plutôt chétive bourgade d’Espagne, dans le Guipuscoa, près de l’Océan. (D. J.)

ZUMI, (Géog. anc.) peuples de la Germanie. Strabon, l. VII. p. 290. les compte parmi les peuples qui furent subjugués par Maraboduus. (D. J.)

ZURARA, (Géog. mod.) petite ville de Portugal, dans la province entre Duero & Minho, sur la gauche de la riviere, à 4 lieues de Porto, & vis-à-vis Villa-Condé. (D. J.)

ZURAWNO, (Géog. mod.) bourgade de Pokucie, au confluent de la Scevitz & du Niester. Elle est fermée d’un seul rempart de terre, sans autre défense ; mais elle est célebre par la paix qui s’y fit entre Nuradin sultan & Sobieski roi de Pologne en 1676. Ce dernier prêt à périr avec toute son armée, employa tout ce que l’art de la guerre a de plus grand ; & avec une contenance fiere, il obtint d’Ibrahim les conditions de paix les plus avantageuses. Par ce traité de paix, la Pologne fut délivrée du tribut ignominieux que Mahomet IV. lui avoit imposé. (D. J.)

ZUREND, (Géog. mod.) ville de Perse, dans la province de Kerman. Long. suivant les Géographes persans, 73. 40. latit. 35. 13. (D. J.)

ZURICH, (Géog. mod.) en latin moderne Tigurum, ville de Suisse, capitale du canton de ce nom, sur le penchant de deux collines, à l’extrémité septentrionale du lac de Zurich, d’où sort la riviere de Limmat. Cette riviere partage la ville en deux parties inégales, qui communiquent l’une à l’autre par deux grands ponts de bois.

La ville de Zurich n’est pas ancienne ; mais elle est une des plus considérables de la Suisse, pour sa beauté & pour sa puissance ; elle est fortifiée par de larges fossés revêtus de pierres de taille ; ses rues sont propres, ses maisons assez bien bâties, & son hôtel-de-ville d’une belle symmétrie. Son arsenal composé de plusieurs grands bâtimens, est le mieux fourni de toute la Suisse.

Il y a dans cette ville une bonne académie & une vieille bibliotheque assez bien entretenue. Les greniers publics sont toujours fournis de bons blés ; les hôpitaux sont bien rentés ; mais en prenant soin de pourvoir ces maisons de charité de bons revenus, on a pris pour principe d’y soulager les pauvres, conformément à leur condition, sans chercher à les loger en princes.

On sait que la ville de Zurich embrassa la réformation en 1524, & que Zwingle y contribua beaucoup par ses prédications. Depuis ce tems-là cette ville a cultivé les sciences, & a produit quelques savans illustres que nous nommerons dans la suite de cet article.

Les Zurichois imiterent le canton de Lucerne, & se formerent eux-mêmes en canton l’an 1351. La ville étoit impériale, & n’avoit jamais fait partie de la domination de la maison d’Autriche. Albert & Othon d’Autriche ayant forme le projet d’assiéger cette ville, les bourgeois s’unirent aux quatre cantons ; ils s’emparerent du pays qui forme aujourd’hui le canton de Glaris, & obligerent Albert d’Autriche à les respecter.

La forme du gouvernement de la ville du Zurich tient de l’aristocratie & de la démocratie. Ce gouvernement est formé d’un grand & d’un petit conseil, qui composent ensemble le nombre de deux cens douze membres. Le grand en a cent soixante-deux, & le petit quarante-huit : ce qui fait deux cens dix membres, auxquels il faut ajouter les deux chefs de l’état que l’on appelle bourgmestres. Chaque tribu bourgeoise fournit douze personnes pour le grand conseil, & trois pour le petit.

La ville de Zurich est à 18 lieues au sud-ouest de Constance, à 15 au sud-est de Basle, & à 23 au nord-est de Berne. Long. suivant Cassini & Scheuchzer, 26. 51′. 30″. latit. 47. 22.

Je ne dois pas oublier les noms de quelques savans nés dans cette ville.

Bibliander (Théodore) y prit naissance au commencement du xvj. siecle, & mourut de la peste qui attaqua Zurich en 1564. Il avoit mis auparavant la derniere main à l’édition de la bible qui parut à Zurich en 1543, & que le rabin Léon de Juda avoit commencée. Bibliander a aussi composé des commentaires latins sur plusieurs livres du vieux Testament. On estime sa consultation contre les Turcs, & son traité de communi ratione linguarum.

Gesner (Conrad) l’un des plus savans hommes du xvj. siecle, naquit en 1516, & mourut en 1565, à 49 ans. Ses principaux ouvrages sont 1°. historiæ animalium, dont la meilleure édition est de Francfort, 1604, 5 vol. in-fol. 2°. de chirurgiâ scriptores optimi, Tiguri, 1555. in-fol. 3°. epistolarum medicinalium lib. III. Tiguri, 1577, in-quarto : 4°. lexicon græco-latinum : 5°. bibliotheca authorum universatis, Tiguri, 1545, in-fol. Ce dernier ouvrage est un des premiers dictionnaires historiques modernes, & qui mérite par conséquent beaucoup d’indulgence pour les défauts & les fautes qu’on y trouve. Le pere Nicéron a donné l’article de cet illustre savant, consultez-le.

Gualter (Rodolphe), gendre de Zwingle, naquit en 1519, & mourut en 1586, âgé de 67 ans. Il a commenté la plupart des livres du vieux & du nouveau Testament, & a publié sous le nom d’Eubulus Dynaterus, annotationes in verrinas Ciceronis. Il se délassoit aussi quelquefois à faire des vers latins qui ont été imprimés.

Heidegger (Jean-Henri), né près de Zurich en 1633, mourut dans cette ville en 1698, après avoir publié plusieurs ouvrages théologiques, qui lui acquirent de la réputation.

Hottinger (Jean-Henri), l’un des fameux écrivains du xvij. siecle, & des plus versés dans la littérature