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Il y a des préceptes sur la purification des femmes, la rognure des ongles & des cheveux, le danger de croire à un destour qui porte sur le nés le penon, ou qui n’a pas sa ceinture ; ce destour est un imposteur qui enseigne la loi du diable, quoiqu’il prenne le titre de ministre de Dieu.

Dans cet endroit, il est dit qu’Ahriman se révolta contre Ormusd, & refusa de recevoir sa loi ; & l’ange Sserosch qui garde le monde & préserve l’homme des embuches du diable, y est célébré.

Suit l’histoire de la guerre d’Ormusd & d’Ahrimane. Ormusd déclare qu’à la fin du monde les œuvres d’Ahriman seront détruites par les trois prophetes qui naîtront d’une semence gardée dans une petite source d’eau dont le lieu est clairement désigné.

Il est fait mention dans ce chapitre de l’éternité, de l’ame de Dieu qui agit sans cesse dans le monde, de la purification par l’urine de vache, & autres puérilités, de la résurrection, du passage après cette vie sur un pont qui sépare la terre du ciel, sous la conduite d’un chien, le gardien commun du troupeau.

Il est traité dans le suivant du troisieme poëriodekesch ou troisieme prince de la premiere dynastie, qui fut juste & saint, qui abolit le mal, & à qui Ormusd donna le hom, ou l’arbre de la santé ; du tribut de priere & de louange du au bœuf suprème & à la pluie.

Le vendidad finit par la mission divine de Zoroastre. Orsmud lui députa l’ange Nériossengul, en Irman. Va, lui dit-il, en Irman ; Irman que je créai pur, & que le serpent infernal a souillé ; le serpent qui est concentré dans le mal, & qui est gros de la mort. Toi qui m’as approche sur la sainte montagne, où tu m’as interroge, & où je t’ai répondu, va ; porte ma loi en Irman, je te donnerai mille bœufs aussi gras que le bœuf de la montagne Sokand, sur lequel les hommes passerent l’Euphrate dans le commencement des tems ; tu posséderas tout en abondance ; extermine les demons & les sorciers, & mets fin aux maux qu’ils ont faits. Voila la récompense que j’ai promise dans mes secrets aux habitans d’Irman qui sont de bonne volonté.

L’izechné est le second livre du vendidad-sade. Izechné signifie bénédiction. Ce livre a vingt chapitres appellés ha, par contraction de hatam, ou amen, qui finit chaque chapitre. C’est proprement un rituel, & ce rituel est une suite de puérilités.

Zoroastre y recommande le mariage entre cousins germains, loue la subordination, ordonne un chef des prêtres, des soldats, des laboureurs & des commerçans, & recommande le soin des animaux. Il y est parlé d’un âne à trois piés, placé au milieu de l’Euphrate ; il a six yeux, neuf bouches, deux oreilles, & une corne d’or ; il est blanc, & nourri d’un aliment céleste ; mille hommes & mille animaux peuvent passer entre ses jambes ; & c’est lui qui purifie les eaux de l’Euphrate, & arrose les sept contrées de la terre. S’il se met à braire, les poissons créés par Ormusd engendrent, & les créatures d’Ahriman avortent.

Après cet âne vient le célebre destour Hom-Ised ; il est saint ; son œil d’or est perçant ; il habite la montagne Albordi ; il bénit les eaux & les troupeaux ; il instruit ceux qui font le bien ; son palais a cent colonnes ; il a publié la loi sur les montagnes ; il a apporté du ciel la ceinture & la chemise de ses fideles ; il lit sans cesse l’avesta ; c’est lui qui a écrasé le serpent à deux piés, & créé l’oiseau qui ramasse les graines qui tombent de l’arbre hom, & les répand sur la terre. Lorsque cinq personnes saintes & pieuses sont rassemblées dans un lieu, je suis au milieu d’elles, dit Hom-Ised.

L’arbre hom est planté au milieu de l’Euphrate ; Hom-Ised préside à cet arbre. Hom-Ised s’appella aussi Zérégone. Il n’a point laissé de livres ; il fut le législateur des montagnes.

L’izechné contient encore l’eulogie du soleil, du feu & de l’eau, de la lune, & des cinq jours gahs ou sur-ajoutés aux 360 jours de leur année, qui a douze mois composés chacun de 30 jours. Il finit par ces maximes : « lisez l’honover ; réverez tout ce qu’Ormusd fait, a fait & fera. Car Ormusd a dit, adorez tout ce que j’ai créé, c’est comme si vous m’adoriez. »

Il n’est pas inutile de remarquer que Zoroastre n’a jamais parlé que de deux dynasties de Parsis.

Le second livre du vendidad est le visspered, ou la connoissance de tout.

Un célebre bramine des Indes, attiré par la réputation de Zoroastre, vint le voir, & Zoroastre prononça devant lui le visspered. Malgré son titre fastueux, & la circonstance qui le produisit, il y a peu de choses remarquables. Chaque classe d’animaux a son destour ; la sainteté est recommandée aux prêtres, & le mariage entre cousins-germains aux fideles.

Nous allons parcourir rapidement les autres livres des Bramines, recueillant de tous ce qu’ils nous offriront de plus remarquable.

Les jeschts sont des louanges pompeuses d’Ormusd. Dans un de ces hymnes, Zoroastre demande à Ormusd, quelle est cette parole ineffable qui répand la lumiere, donne la victoire, conduit la vie de l’homme, déconcerte les esprits malfaisans, & donne la santé au corps & à l’esprit ; & Ormusd lui répond, c’est mon nom. Ayes mon nom continuellement à la bouche, & tu ne redouteras ni la fleche du tchakar, ni son poignard, ni son épée, ni sa massue. A cette réponse, Zoroastre se prosterna, & dit : J’adore l’intelligence de Dieu qui renferme la parole, son entendement qui la médite, & sa langue qui la prononce sans cesse.

Le patet est une confession de ses fautes, accompagné de repentir. Le pécheur, en présence du feu ou du destour, prononce cinq fois le Jetha ahou verio, & s’adressant à Dieu & aux anges, il dit : Je me répens avec confusion de tous les crimes que j’ai commis en pensées, paroles & actions ; je les renonce & je promets d’être pur désormais en pensées, paroles & actions. Dieu me fasse miséricorde, & prenne sous sa sauve-garde mon ame & mon corps, en ce monde & en l’autre. Après cet acte de contrition, il avoue ses fautes qui sont de vingt-cinq especes.

Le Bahman Jescht est une espece de prophétie, où Zoroastre voit les révolutions de l’empire & de la religion, depuis Gustaspe jusqu’à la fin du monde. Dans un rêve, il voit un arbre sortir de terre & pousser quatre branches, une d’or, une d’argent, une d’airain, & une de fer. Il voit ces branches s’entrelacer ; il boit quelques gouttes d’une eau qu’il a reçue d’Ormusd, & l’intelligence divine le remplit sept jours & sept nuits ; il voit ensuite un arbre qui porte des fruits, chacun de différens métaux. Voilà de la besogne taillée pour les commentateurs.

Le virafnama est l’histoire de la mission de Viraf. La religion de Zoroastre s’étoit obscurcie, on s’adressa à Viraf pour la réintégrer ; ce prophete fit remplir de vin sept fois la coupe de Gustaspe, & la vuida sept fois, s’endormit, eut des visions, se réveilla, & dit à son réveil les choses les mieux arrangées.

Dans le boundschesch, ou le livre de l’éternité, l’éternité est le principe d’Ormusd & d’Ahriman. Ces deux principes produisirent tout ce qui est ; le bien fut d’Ormusd, le mal d’Ahriman. Il y eut deux mondes, un monde pur, un monde impur. Ahriman rompit l’ordre général. Il y eut un combat. Ahri-