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Tombut. Les habitans demeurent dans de chétives cabanes. Son lieu principal, dont il prend le nom, est placé à 36. 40. de longitude, sous les 14. 40. de latitude septentrionale.

ZEIBAN, (Géog. mod.) ile de la mer Rouge, & l’une des dépendances de l’Arabie heureuse. Davity la met à 16 lieues de la côte d’Alep, sous le 17d. de lat. septentrionale, & lui donne 30 lieues de long & 12 de large. (D. J.)

ZEIRITE, s. m. terme de relation ; nom des princes arabes d’une dynastie qui a regné en Afrique. Cette dynastie fut fondée par Zeire, l’an 362 de l’hégire, & dura jusqu’en 543.

ZEITON, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, dans la Janna, au fond d’un golfe de même nom, proche la riviere d’Agriomela. Elle est bâtie sur des côteaux. Il y a un château qui n’est habité que par des mahométans ; mais dans la ville il y a des chrétiens & des turcs. Longitude 41. latitude 39. 12.

Le golfe de Zéiton, appellé anciennement Maliacus Sinus, est au midi du golfe de Volo, sur les confins de la Janna & de la Livadie. Il prend son nom de la ville, qui est placée dans le fond. (D. J.)

ZEITZ, (Géog. mod.) en latin du moyen âge, Mamilla ; petite ville d’Allemagne, au cercle de la haute-Saxe, & au duché de Naumbourg, dans la Misnie, sur l’Ester, à 12 lieues au sud-est de Léipsick. Elle est presque deserte. Son évêché a été transféré à Naumbourg, & sa translation confirmée par le pape Jean XIX. Long. suivant Cassini, 29. 43. 45. latitude 51. 71.

Herculicius (David), médecin & astrologue, naquit à Zeitz, en 1557, & mourut en 1636. Il gagna sa vie à pratiquer la médecine, à écrire divers ouvrages en allemand, & à faire des horoscopes ; mais comme il ne manquoit pas d’esprit, il se ménageoit le plus qu’il pouvoit, afin de ne pas trop faire connoître l’incertitude de son art. Sa maison & tout le recueil de ses observations astrologiques (dont la perte n’est pas grande) périrent dans l’incendie qui mit en cendres la ville de Stargard, le 7 d’Octobre 1635. (D. J.)

ZEKELITA, (Géog. mod.) petite ville ou bicoque de la haute Hongrie, au comté de Kalo, sur la riviere de Grasna, à 5 lieues de la ville de Grasna.

ZELA, (Géog. anc.) ville de l’Asie mineure, dans le Pont cappadocien, près du Lycus. Elle est appellée Ζήλα, Zela, Orum par Strabon, l. XII. p. 569. qui la fait capitale d’une contrée à laquelle elle donnoit son nom. Il y a, dit-il, dans la Zélitidie, une ville fortifiée nommée Zela, qui est décorée d’un temple dédié à la déesse Anaitis, & servi par quantité de sacrificateurs, à la tête desquels est un grand prêtre. Pline, liv. VI. c. iij. parle de cette ville, & la nomme Ziela. Hirtius en traite assez au long, Bell. Alexandr. c. lxxij. C’est, dit-il, une ville du Pont assez forte par sa situation, étant bâtie sur une éminence, qui, quoique ménagée par la nature, paroît un ouvrage de l’art, & destinée à en appuyer les murailles de toutes parts. Cette place est entourée de collines, entrecoupées de vallées ; la plus haute de ces collines, qui se trouve comme jointe à la ville, est fameuse dans le pays, par la victoire de Mithridate, par la défaite de Triarius, & par l’échec qu’y reçurent les troupes romaines. (D. J.)

ZÉELANDE, ou XÉLANDE, la, (Géog. mod.) province des Pays-bas, & l’une des sept qui composent la république des Provinces-Unies ; cette province consiste en plusieurs îles que forme l’Océan, avec des bras de l’Escaut & de la Meuse : ces différens bras de mer séparent la Zélande du côté du nord des îles de Hollande : l’Escaut du côté de l’orient, la sépare du Brabant ; & le Honte la sépare de la Flan-

dre ; vers l’occident elle est bornée par l’Océan.

Le mot de Zélande ou Zéélande, signifie terre de mer, & ce nom convient fort à la situation du pays, qui a toujours été sujet aux inondations. On ignore le nom des peuples qui habitoient anciennement cette région.

L’auteur de la chronique de la Zélande estime que les Zélandois modernes sont danois d’origine, & qu’ils descendent particulierement des habitans de l’ile de Selandre en Danemarck. L’histoire nous apprend du-moins, que Rollon, duc des Danois, tint quelque tems sous sa puissance l’île de Walcheren & les îles voisines. On trouve aussi dans la langue des Zélandois des Pays-bas, plusieurs mots encore usités ches les Sélandois de Danemarck. Toutes ces raisons réunies ont quelque force pour appuyer l’opinion de l’auteur de la chronique de la Zélande.

Ce qu’il y a de plus sûr, c’est que les habitans de cette province ne furent convertis au christianisme que dans le ix. siecle. On sait aussi qu’il furent mis sous le royaume de Lothaire, qui est celui d’Austrasie ; & ensuite, lorsque dans le dixieme siecle les comtes furent devenus propriétaires, les Zélandois faisoient partie de la Flandre nommée impériale, parce qu’elle relevoit de l’empire : de-là vient que les empereurs prétendoient être en droit de donner ce pays, comme ils le donnerent en effet, tantôt aux comtés de Hollande, tantôt à celui de Flandres. Robert dit le Frison, qui jouit durant quelque tems du comté de Hollande, ou de la Frise citérieure, se rendit maître des îles de la Zélande, qu’il laissa aux comtes de Flandres ses héritiers, nonobstant les prétentions contraires des Hollandois.

Ensuite la Zélande ayant passé au pouvoir de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui succéda à Jaqueline de Baviere, morte sans enfans en 1433, les deux provinces de Hollande & de Zélande ne firent plus qu’un seul corps. Les comtes de Hollande prirent seuls le titre de comte de Zélande, & ils laisserent le pays à leurs successeurs, dont les princes de la maison d’Autriche hériterent.

Enfin sous Philippe II. les Zélandois secouerent le joug de sa domination, & se confédérerent avec les Provinces-Unies des Pays-bas, qui furent reconnues libres & souveraines en 1648, par le premier article du traité de Munster.

J’ai dit ci-dessus que la province de Zélande consistoit en plusieurs îles ; on en compte quinze ou seize, dont la plûpart sont assez petites. Les principales sont Walcherin, Duyveland, Nord-Beveland, Zuyd-Beveland, Ter-Tolen, Schowen, Gorée, & Voorn.

Ce pays abonde en pâturages, & produit du blé excellent. Il ne manque d’ailleurs de rien par son commerce maritime ; cependant l’étendue de son territoire n’est que d’environ 40 lieues. Ses villes principales sont Middelbourg, Flessingue, Vere, Ter-Tolen & Ziriczée. On compte en tout huit villes murées, & cent deux villages, sans plusieurs autres, qui ont été engloutis par diverses inondations, surtout par celles des années 1304 & 1309.

La Zélande se gouverne sur le même pié que la Hollande. L’assemblée des états est composée des députés de la noblesse & des six villes principales. Mais comme toutes les anciennes familles nobles sont éteintes, Guillaume, prince d’Orange, mort roi d’Angleterre, composoit seul l’ordre de la noblesse, sous le nom de premier noble de Zélande ; & son député avoit la premiere place dans cette assemblée, au conseil d’état & à la chambre des comptes.

On divise ordinairement la Zélande en deux parties, qui sont l’occidentale en-deçà de l’Escaut, & l’orientale au-delà de l’Escaut. L’occidentale, qui s’étend le plus vers la Flandre, comprend les îles de