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gne qui contient plusieurs hameaux peuplés d’Azuagues & de Béréberes.

ZARANGÆI, (Géog. anc.) peuples d’Asie, au-delà du pays des Ariens. Pline les distingue des Drangæ. Cependant il paroît par Strabon, Quinte-Curce & d’autres auteurs, qu’on peut les confondre ensemble. Le p. Hardouin croit que le pays de ces peuples répond aujourd’hui au Ségestan.

ZARBI, le, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique, dans la Terre-ferme, au nouveau royaume de Grenade. Elle prend sa source dans la province de Colimas, & finit par se rendre dans le fleuve appellé Rio-Grande. (D. J.)

ZARBILE, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique, dans la Terre-ferme, au nouveau royaume de Grenade. Elle prend sa source dans la province de Colimas, & se jette dans Rio-Grande.

ZARETA, (Géog. anc.) fontaine de l’Asie mineure, dans la Bithynie, au bord de la mer de Chalcédoine, selon Etienne le géographe, qui dit qu’elle nourrissoit de petits crocodiles qu’on appelloit zaretii. Strabon, l. XII. p. 563, nomme cette fontaine fons azaritia, & dit simplement qu’elle nourrissoit de petits crocodiles. Par ces petits crocodiles on doit entendre des lézards d’eau semblables aux crocodiles d’Egypte, & ces lézards sont appellés byzantiaci lacerti, dans Stace, l. IV. Sylv. in risu saturnalitio.

Tu roseum tineis, situque putrem
Quales aut libycis madent olivis,
Aut thus niliacum, piperve servant.
Aut byzantiacos colunt lacertos.

(D. J.)

ZAREX, (Géog. anc.) ville du Péloponnèse, dans la Laconie, selon Ptolomée, l. III. c. xvj. sur le golfe Argolique ; & Etienne le géographe, Polybe, Pline & Pausanias écrivent Zarax. Ce dernier marque, liv. III. ch. xxiij. que d’Epidaure à Zarax on comptoit environ cent stades. Cette ville, ajoute-t-il, a un port très-commode ; mais de toutes les villes des Eleuthérolacons, c’est celle qui a été exposée aux plus grands malheurs ; car elle fut autrefois détruite par Cléonyme, fils de Cléomène, & petit-fils d’Agamemnon. Du tems de Pausanias, Zarex n’avoit rien de remarquable. On y voyoit seulement à l’extrémité du port un temple d’Apollon, où le dieu étoit représenté tenant une lyre. En côtoyant le rivage l’espace de six stades, l’on apperçoit les ruines du port de Cyphante. Ortelius dit que cette ville est nommée Hierax Limen par Cédrène & par Gémiste, & Cara par Niger.

ZARFA, (Géog. mod.) petite ville d’Afrique, presque détruite entierement, au royaume de Fez, dans la province de Trémecène. Elle étoit située dans une plaine fertile en blé & remplie d’arbres fruitiers.

ZARIASPA, (Géog. anc.) ville d’Asie, dans la Bactriane. Strabon, l. XI. p. 514 & 516, Pline, liv. VI. ch. xv. & Etienne le géographe disent qu’on la nommoit aussi Bactra ; le premier ajoute qu’il y passoit une riviere de même nom, laquelle se jettoit dans l’Oxus. Pline, liv. VI. c. xxiij. dit Prophthasia, oppidum Zariasparum ; & comme un peu plus haut il avoit dit, c. xvij. Prophthasia Drangarum, & qu’Eratosthène écrit Προφθασία ἡ ἐν Δραγγιανῇ, il paroît que cette ville étoit dans la Drangiane, & qu’elle avoit été bâtie par une colonie de Zariaspes, de même que Pline dit Mastia Milesiorum, pour signifier que Mastia étoit une colonie des Milésiens. Les Zariaspes étoient les plus anciens habitans de la ville de Bactra.

ZARITZA, (Géog. mod.) ville ou plutôt forteresse de l’empire russien, au royaume d’Astracan, sur la droite du Wolga, au pié d’une colline. Elle est munie de cinq bastions & de cinq tours de bois. La garnison de cette forteresse est de trois à quatre cens

hommes, qui sont employés à défendre le pays contre les courses des Tartares & des Cosaques. Latit. 49. 42. (D. J.)

ZARMISOGETUSA regia, (Géog. anc.) ville capitale de la Dace, sur le fleuve Sargetia, selon les tables de Ptolomée, tabulâ 9. l. III. c. viij. qui dans le texte la nomme Zarmigethusa. La premiere ortographe approche pourtant davantage de celle qui est suivie dans les anciennes inscriptions. Une de ces inscriptions rapportée par Gruter, p. 257. n°. 1, est conçue de la sorte :

Imp. Cæs. Antonino
Pio. Aug. Colonia
Sarmizægethusa.

Ce mot est écrit sans diphthongue dans le digeste, lege I. ff. 8. de censib. où on lit Zarmizegethusa. Une inscription qu’on trouve dans Zamosius, analect. c. v. porte Col. Ulp. Trajana Dacic. Sarmizeg. Il y a encore dans Gruter d’autres inscriptions qui font mention de cette ville, savoir à la pag. 6, n°. 3 :

Felicibus Auspiciis
Cæsaris Divi Nervæ
Trajani Augusti
Condita Colonia
Dacia Sarmiz. Per
M. Scaurianum Ejus Propr.

& à la pag. 46, n°. 3, Colonia Dac. Sarmiz. dans la sixieme classe des inscriptions rapportées par Th. Reinesius, on trouve celle-ci :

Flam. Col. Sarmiz. Dec. Col. Sar. & Apul.

Lorsque cette ville fut devenue colonie romaine, elle conserva son ancien nom, auquel elle joignit le titre de Colonia Ulpia Trajana, ou celui d’Augusta Dacica, & quelquefois on lui donnoit tous ces titres ensemble, comme on le voit par une quatrieme inscription, pag. 437, n° 1. qui se trouve dans Gruter, & où on lit :

Colon. Ulp. Trajan.
Aug. Dacica Sarmizgetusa.

Cette colonie, à en juger par ses ruines, doit avoir été une des plus considérables de l’empire romain. Ce n’est aujourd’hui qu’un village appellé Varhel. (D. J.)

ZARNAB, s. m. (Mat. méd. des Arabes.) terme employé par Avicenne pour exprimer le carpésia des anciens grecs. C’étoit une drogue aromatique, fine, stomachique & cordiale, qu’on substituoit au cinnamomum, & qui peut-être étoit de nouveaux rejettons de l’arbrisseau qui produit les cubebes. Galien en nomme deux especes, celle de Laërce & celle de Pont, ainsi nommées des lieux d’où on les tiroit ; mais ces deux especes étoient vraissemblablement des racines de la même plante de la Pamphilie, tirées de deux montagnes différentes. (D. J.)

ZARNACH, s. m. (Hist. nat. des fossiles.) c’est le terme des anciens arabes pour désigner l’orpiment ; car ils le nomment aujourd’hui zarnich. Dioscoride & Théophraste appellent le zarnach du nom de arrenecon, qui n’est autre chose que l’orpiment.

Le zarnich moderne est une substance inflammable, d’une structure uniforme, qui n’est ni flexible ni élastique, donnant en brûlant une flamme blanchâtre & une odeur nuisible approchante de celle de l’ail.

On en connoît quatre especes : 1°. une rouge, qui est la vraie sandarach : 2°. une jaune, qu’on trouve abondamment dans les mines d’Allemagne, & qu’on nous apporte fréquemment sous le nom d’orpiment, & mêlé avec ce fossile : 3°. une verdâtre, qui n’est pas moins commune dans les mêmes mines, & qu’on