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séparent la Boheme de la Silésie, & se jette dans le Bober. (D. J.)

ZACONIE, la, ou ZACANIE, ou SACANIE, en latin Laconica, (Géog. mod.) province de la Morée, la quatrieme en rang ; elle est bornée au nord par le duché de Clarence, au midi par le golfe de Colochine, au levant par le golfe de Napoli de Romanie, & au couchant par la province de Belvedere.

La Zaconie est souvent nommée Brazzo di Maina ; elle fut premierement appellée Lelia de Lelex, le premier qui y commanda en qualité de roi. Virgile & les autres poëtes l’appellerent Oebalia, d’Oebalus qui en fut seigneur. Selon Strabon, elle fut encore nommée Argos, mais les Lacédémoniens en étant les maîtres, l’appellerent Laconie.

Cette province s’étend le long de la mer ; il s’y trouve quantité de rochers & de profondes cavernes aux environs du mont Taigete, appellé aujourd’hui du côté de Misitra (lieu principal du pays), Vouni tis Misitra. Les chiens de cette province, autrefois célebres, conservent encore leur réputation ; & le grand-veneur du Sultan en tire quantité tous les ans pour les meutes de sa hautesse. (D. J.)

ZACUTH, (Géog. mod.) riviere de la Turquie asiatique en Anatolie ; elle traverse la Caramanie, & coule dans la mer Méditerranée. On croit que c’est l’Eurydemon des anciens. (D. J.)

ZACYNTHUS, (Géogr. anc.) île de la mer Ionienne, assez près du Péloponnèse, au couchant de l’Elide, au midi de l’île de Céphalénie, & au nord des Strophades. Strabon, l. X. compte Zacynthe & Céphalénie au nombre des îles qui étoient sous la domination d’Ulysse. Il donne à l’île de Zacynthe cent soixante stades de circuit, & il la place à 60 stades de Céphalénie. Il ajoute d’après Homere, Odys. I. v. 24. que cette île étoit couverte de bois & fertile.

Ce qui a été imité par Virgile, Æneid. III. v. 270.

Jam medio adparet fluctu nemorosa Zacynthus,
Dulichiumque, Sameque, & Neritos ardua saxis.

L’île de Zacynthe, aujourd’hui l’île de Zante, avoit une ville de même nom, & selon Strabon, cette ville étoit considérable. Thucydide, l. II. p. 144. après avoir dit que l’île Zacynthe est située du côté de l’Elide, ajoute que ses habitans étoient une colonie d’Achéens, venus de l’Achaïe propre.

Tite-Live, l. XXVI. c. xxiv. fait mention de l’île qui est petite, dit-il, & située au voisinage de l’Etolie. Lœvinus, continue-t-il, emporta la ville d’assaut, avec la citadelle. Pausanias, l. VIII. c. xxiv. nous apprend que cette citadelle s’appelloit Psophis, parce qu’un Psophidien nommé Zacynthe, fils de Dardanus, ayant débarqué dans l’île, y fit bâtir cette forteresse, & lui donna le nom de la ville où il avoit pris naissance.

Ptolomée, lib.III.c.xiv. compte l’île de Zacinthe parmi les îles situées sur la côte de l’Epire, & y remarque une ville de même nom. Scylax lui donne aussi un port, ἐν γ’ καὶ πόλις καὶ λίμνη. Pline, l. IV. c. xij. remarque que Céphalénie & Zacynthe sont des îles libres ; que la derniere avoit une belle ville, que sa fertilité lui donnoit le premier rang parmi les îles de ce quartier, & qu’anciennement elle avoit été appellée Hyrie. Sur ce pié-là, Pomponius Mela a donc eu tort de distinguer l’île Hyria de celle de Zacynthe. Les habitans de cette île sont appellés Zacynthii par Cornelius Nepos, in Dione, c. ix. (D. J.)

ZADRADUS, ou ZARADRUS, (Géogr. anc.) selon le manuscrit de Ptolomée de la bibliotheque palatine ; fleuve de l’Inde, en deçà du Gange ; il recevoit l’Hypasis & l’Adris avant que de se jetter dans le fleuve Indus. (D. J.)

ZADAON, le, ou ZADAN, (Géog. mod.) riviere de Portugal ; elle prend sa source dans les montagnes de l’Algarve, au midi du royaume, & va se rendre dans le golfe de Sébutal, un peu au-dessous de la ville de ce nom : on croit communément que c’est le Calipsus de Ptolomée, l. II. c. v. riviere de la Lusitanie. (D. J.).

ZADRA, (Géog. mod.) ville ruinée d’Afrique en Barbarie, au royaume de Tunis, dans la province de Mesrate. (D. J.)

ZADURA, s. f. ζάδουρα ; (Mat. méd. des nouv. gr.) nom donné par les derniers écrivains grecs à une racine des Indes qui étoit ronde, lisse & de la couleur du gingenbre ; ils la recommandent extrêmement dans les maladies pestilentielles ; nous ne connoissons plus cette racine.

ZAFFO, (Hist. nat. Bot.) arbre d’Afrique qui croît au royaume de Congo ; il est de la grandeur d’un chêne, & produit un fruit semblable à des prunes de la grande espece ; elles sont d’un rouge très-vif, & d’une odeur très-aromatique.

ZAFLAN, lac de, (Géog. mod.) lac considérable dans la haute Ethiopie ; il s’étend du septentrion au midi, & tire son nom d’une bourgade située sur ses bords. (D. J.)

ZAFRA ou SAFRA, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne dans l’Estramadure, proche la riviere de Guadaxéra, au pié des montagnes, à 2 lieues de Médina, & à 3 de Feria ; elle est défendue par un château. L’auteur de la poblacion général de Espana, croit que c’est la Julia restituta des anciens, & d’autres auteurs placent la Julia restituta à Carceres, petite ville de la même province ; quoi qu’il en soit, ce sont les Maures qui lui ont donné le nom Zafra. Ferdinand III. la prit sur eux en 1240. Long. 12. 10. lat. 38. 22. (D. J.)

ZAFRANIA, s. f. (Medec. grecq.) terme barbare employé par les derniers écrivains grecs, pour désigner la couleur jaune du safran ; ils ont tiré ce mot littéralement d’Avicenne & de Sérapion, qui s’en sont servis pour désigner la couleur du bol d’Arménie de Galien, lequel, disent-ils, teignoit le papier d’un beau jaune doré, zafraniâ tincturâ. Les écrivains barbares du moyen âge ont rendu le mot arabe par le terme latin encore plus grossier, croceitas. (D. J.)

ZAGAIE ou SAGAIE, (terme de relation.) espece de dard ou de javelot des insulaires de Madagascar ; le bois en est long d’environ quatre piés, il est fort souple & va toujours en diminuant vers le bout par lequel on le tient pour le lancer. Le fer de ces sagaies est ordinairement empoisonné, ce qui fait que les blessures en sont presque toujours mortelles. Les Negres manient fort adroitement ces dards, aussi-bien qu’une espece de demi-pique que quelques-uns d’eux portent à la guerre, avec une rondache faite d’un bois assez épais pour résister au sagaies & aux autres armes du pays, mais qui n’est point à l’épreuve des armes à feu. (D. J.)

ZAGAON, (Géog. mod.) montagne d’Afrique, dans la Barbarie, à une lieue de Tunis. C’est une montagne déserte, & qui étoit autrefois très-peuplée. Les Carthaginois faisoient venir de cette montagne de l’eau dans leur ville par des aqueducs soutenus sur de grandes voutes. (D. J.)

ZAGARA, (Géog. mod.) montagne de la Turquie, en Europe, dans la Livadie, & connue anciennement sous le fameux nom d’Hélicon. Le nom moderne de Zagara lui a été donné à cause de la grande quantité de lievres qu’on y trouve. Il ne laisse pas néanmoins d’y avoir d’autres chasses : on y rencontre sur-tout des sangliers & des cerfs.

Par la description que Strabon nous a laissée de l’Hélicon, il est aisé de juger que c’est aujourd’hui la montagne Zagara. L’Hélicon étoit sur le golfe