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la chambre basse commença à regler les subsides ; Edouard I. donna du poids à la chambre des communes, pour pouvoir balancer le pouvoir des barons ; ce prince assez ferme & assez habile pour les ménager & ne les point craindre, forma cette espece de gouvernement qui rassemble tous les avantages de la royauté, de l’aristocratie, & de la démocratie, & qui sous un roi sage, ne peut que fleurir avec gloire.

Edouard I. mourut l’an 1307, à 68 ans, lorsqu’il se proposoit d’aller reconquerir l’Ecosse, trois fois subjuguée, & trois fois soulevée.

Bilson (Thomas) savant théologien & évêque, naquit à Winchester, vers l’an 1542, & mourut en 1616. Il se fit une grande réputation par ses ouvrages. Le premier qu’il mit au jour à Oxford en 1585, a pour titre : Traité de la différence entre l’obéissance chrétienne, & la rébellion anti-chrétienne. Cet ouvrage fut appuyé par l’autorité souveraine, & dédié par l’auteur à la reine Elisabeth.

Le docteur Bilson, pour établir la suprématie royale, s’attache à justifier que les empereurs convoquoient autrefois des conciles, dont ils fixoient le tems & le lieu, réglant même qui seroient ceux qui y assisteroient & qui y auroient voix : qu’ils déterminoient quelles matieres on y traiteroit ; qu’ils présidoient aux débats, & empêchoient qu’on ne portât atteinte à la foi établie par les conciles précédens ; qu’ils jugeoient de leurs procédures, même par rapport aux matieres de foi, par la regle commune à tous les chrétiens, savoir, la parole de Dieu ; qu’ils confirmoient les décrets des conciles, en marquant ceux qu’ils approuvoient, & auxquels ils donnoient force de loi ; qu’à l’égard des sentences, ils recevoient les appels qu’on interjettoit, suspendoient l’exécution, & moderoient la rigueur des décisions des conciles, quand ils les trouvoient trop séveres. Il prouve tous ces articles par l’exemple des princes juifs & des empereurs chrétiens.

Il observe ensuite que l’empereur Justinien, dans ses novell. constitut. a réglé ce qui regarde la doctrine & la discipline de l’Eglise, la conduite des évêques & des patriarches sur la célébration des sacremens, la convocation des synodes, l’ordination des ecclésiastiques, les mariages, les divorces. & autres choses de cette nature, qui étoient en ce tems-là du ressort de la puissance civile, & que le pape prétend aujourd’hui appartenir à la puissance ecclésiastique.

En 1593, il publia un traité du gouvernement de l’église de Christ, & de l’autorité qu’avoient les anciens patriarches. Ce livre fut traduit en latin en 1611.

Enfin, il mit au jour à Londres, en 1604, un savant ouvrage, sous le titre de Description des souffrances de Jésus-Christ, & de sa descente aux enfers. Il prouve dans cet ouvrage par l’Ecriture & par les peres, que notre Seigneur est allé de la terre dans le séjour du parfait bonheur, & qu’il n’y a rien dans l’Ecriture qui nous autorise à croire que son ame est allée en enfer après sa mort, & de-là au ciel ; qu’ainsi tout concourt à nous persuader que les fideles vont d’ici-bas dans le ciel ; & qu’enfin le hadès du symbole est le paradis. (Le chevalier de Jaucourt.)

Winchester, (Géog. mod.) bourgade d’Angleterre dans le comté de Northumberland. Ceux du pays l’appellent Winchester in the wald, ou old Winchester, c’est-à-dire Winchester près du rempart, ou le vieux Winchester. Ce lieu est peu éloigné des ruines du mur de Sévere. (D. J.)

WINDA, ou WINDAW, (Géog. mod.) ville du duché de Courlande, sur la mer Baltique, à l’embouchure de la Weta, où elle a un petit port, à quinze milles de Memmel, & à trente de Riga. Long. 39. 24. latit. 57. 10. (D. J.)

WINDELINGEN, ou WINDLING, (Géog. mod.)

petite ville d’Allemagne dans la Suabe, au duché de Wirtemberg, sur le Necker, près de l’embouchure de la Lauter. (D. J.)

WINDISCH, (Géod. mod.) ville de Suisse, au canton de Berne, dans l’Argaw, à un quart de lieue de Kunigsfeld. Je parle de ce village, parce que c’est ici qu’il faut chercher les restes infortunés de l’ancienne Vindonissa.

Cette ville, dont j’ai déja fait mention, étoit forte par sa situation sur une hauteur, au confluent de deux rivieres rapides, larges & profondes ; je veux dire l’Aare & la Reuss : on est surpris que personne ne se soit avisé dans les derniers siecles, de rebâtir Vindonissa. Les Romains en avoient fait une place d’armes, pour arrêter l’irruption des Germains, comme Tacite le raconte, liv. IV. de son histoire : & c’est ce que nous apprennent encore divers monumens qu’on y a déterrés, comme des inscriptions, des cachets, & des médailles.

Il y a long-tems qu’on y voyoit cette inscription qui parle d’un ouvrage de Vespasien : Imp. T. Vespasianus. Cæs. Aug. VII. Cos. Marti Apollini Minervæ, Arcum Vican. Vindonissenssis Curia, &c.

On y a trouvé des médailles de plusieurs empereurs, depuis Néron jusqu’à Valentinien. Vindonisse fut ensuite une ville épiscopale sous les premiers rois des Francs ; mais Childebert II. en transporta le siege à Constance, vers la fin du sixieme siecle, parce que la premiere de ces deux villes avoit été ruinée par les guerres, dans les tems de la décadence de l’empire romain.

Vindonisse a été un siege épiscopal, mais on ne sait point les noms de ceux qui ont tenu ce siege sous les empereurs romains. Il paroît seulement que cette ville ne fut ruinée qu’avec celles du plat-pays, par les armées de Théodebert, roi d’Austrasie, l’an 611. Depuis ce tems-là Vindonisse n’a jamais été rétablie, & son évêché est demeuré supprimé. Il étoit dans la province nommée Maxima sequanorum, sous la métropole de Besançon. (D. J.)

WINDISCHGRATZ, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la basse-Stirie, près de la rive droite de la Drave. On croit que c’est la Vendum de Strabon. (D. J.)

WINDISCHMARCK, (Géog. mod.) contrée d’Allemagne, dans le cercle d’Autriche ; elle est bornée au nord, en partie par le comté de Cilley, en partie par la haute Carniole ; & au midi par la Morlaquie ; au levant par la Croatie ; & au couchant par la haute & basse Carniole. Ce pays est presque tout montueux ; ses habitans parlent esclavon, reconnoissent les archiducs d’Autriche pour seigneurs, & sont catholiques. Il a pour chef-lieu Medling, ou Metling. Les deux principales rivieres de cette contrée sont le Gurck & le Kulp. (D. J.)

WINDRUSH, la, (Geogr. mod.) riviere d’Angleterre. Elle a sa source au duché de Glocester, entre dans Oxfordshire, & se jette dans l’Isis, ou la Thamise, à l’occident d’Oxford. (D. J.)

WINDSOR, (Géog. mod.) bourg d’Angleterre ; dans Berkshire, sur la Thamise, à vingt-cinq milles de Londres. Ce bourg nommé anciennement Windleshore, a droit de marché, députe au parlement, & est remarquable par la maison de plaisance des rois de la grande-Bretagne, dont nous parlerons dans l’article suivant. (D. J.)

Windsor, (Géog. mod.) maison de plaisance des rois de la grande-Bretagne, en Berkshire, sur la Thamise. Elle prend son nom du bourg de Windsor, où elle est située, & où les rois d’Angleterre ont toujours eu leur château depuis Guillaume le conquerant.

Edouard III. voulant ériger un superbe monument de ses victoires sur Jean, roi de France, &