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gin ; il étoit attaché d’une part au-dessous de l’orifice de l’uretre, & de l’autre à la partie inférieure qui regarde l’anus. Il y a des exemples semblables dans les observations de Morgagni. Advers. Anat. 1. pag. 39.

Il est certain que si de tels accidens viennent de naissance, comme Aristote & Celse l’ont observé de leur tems ; il arrive encore plus souvent qu’ils se forment dans les filles & les femmes mariées, de causes externes, comme ensuite de l’ulcération que l’orifice du vagin a souffert dans un accouchement laborieux. Il y en a divers exemples dans Roonhuysen ; Amiand en cite un dans les Transactions philosophiques, n°. 422. Benivenius rapporte un cas de cette nature, occasionné par une maladie vénérienne. Bécher, un autre dont la petite vérole fut la cause. On lit aussi dans Saviard, deux observations de cohérence de la vulve, indiscretement procurées par des astringens trop efficaces. Je vais citer à ce sujet la seconde des observations de cet habile chirurgien de l’Hôtel-Dieu, en le laissant parler lui-même.

Le premier Avril 1693, une particuliere qui se disoit fille, quoiqu’elle eût toutes les marques d’avoir eu des enfans, vint, dit-il, s’adresser à moi pour lui élargir l’entrée du vagin, dont l’ouverture ne pouvoit qu’à peine admettre l’extrémité d’un petit stilet. Comme je ne doutois point que cette prétendue fille ne se fût servie d’astringens pour réparer les breches de sa virginité, je la fis mettre sur le lit des accouchées, après quoi je dilatai avec ma lancette, le petit trou qui restoit à sa vulve, autant qu’il falloit pour que ma sonde-creuse pût y entrer ; cette sonde étant introduite jusqu’au fond du vagin, à la faveur de cette premiere dilatation, je glissai un bistouri un peu courbé dans sa rainure, avec lequel j’incisai haut & bas la cohérence & les duretés que j’enlevai ensuite, en lui faisant une ouverture vaginale, capable de recevoir une tente d’un pouce & demi de circonférence ; elle fut chargée d’un onguent digestif, & elle servit dans la suite du traitement, à entretenir l’ouverture jusqu’à la guérison parfaite. Si cette fille est jamais devenue grosse, son accouchement aura été très-difficile.

Licétus prétend avoir trouvé dans une femme la vulve double ; le cas est bien extraordinaire ; cependant Riolan assure qu’il a dissequé, en présence de plusieurs personnes, une espece d’hermaphrodite, qui non-seulement avoit une double vulve, mais encore prolongée jusqu’au fond de l’utérus, & pour surcroît de singularité, l’utérus étoit partagé en deux par une cloison au milieu. (D. J.)

La vulve du cerveau est l’ouverture antérieure du troisieme ventricule, ou plutôt la fente par laquelle il communique avec l’entonnoir. V. Entonnoir.

VUNING, (Géog. mod.) ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, & sa premiere métropole. Elle est de 3. 6. plus occidentale que Pékin, sous les 40. 50. de latitude septentrionale. (D. J.)

VUTING, (Géog. mod.) ville de la Chine dans la province de Xantung, & sa premiere métropole. Elle est d’un degré plus orientale que Pékin, sous les 37. 44. de latitude septentrionale. (D. J.)

U X

UXACONA, (Géog. anc.) ou bien Usacona, Usocona, Usoccona, car les manuscrits varient ; c’est une ville de la grande-Bretagne. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route du retranchement à Portus Rutupis, entre Uroconium & Pennocrucium. Camden croit que c’est présentement le village Okenyate, dans la province de Shrewsbury, au pié de Wreken-Hill.

UXAMA-ARGELLÆ, (Géog. anc.) & dans

Pline tout simplement Uxama ; ville de l’Espagne tarragonoise. Ptolomée, l. II. c. vj. la donne aux Arévaques. Uxama se nomme aujourd’hui El Borgo d’Osma, bourg de la vieille Castille, sur le bord du Duéro. D. J.)

UXANTISSENA, (Géog. anc.) isle de la mer Britannique. L’itinéraire d’Antonin la met au nombre des isles qui étoient entre les Gaules & la grande-Bretagne. Les manuscrits & les exemplaires imprimés varient beaucoup dans l’orthographe de ce nom. Les uns portent Uxantissena, & les autres Uxantisina, Uxanisina, Usantisina, Vixantissima, Usantisma, Usantisana, Exantisma. Tous ces mots sont corrompus, & outre cela, de deux isles ils n’en font qu’une. Isaac Vossius à fort bien remarqué dans ses observations sur Pomponius Mela, l. III. c. vj. qu’il falloit lire dans l’itineraire d’Antonin Uxantis-sina. Camden & M. de Valois avoient eu l’idée de cette correction. L’isle Uxantis, l’Axantos de Pline, est présentement l’isle d’Ouessant, & Sina est l’isle des Saints, vis-à-vis de Brest. (D. J.)

UXELA, (Géogr. anc.) ville de la grande-Bretagne. Ptolomée l. II. c. iij. la donne aux Domnonii. Camden pense que c’est Lestuthiell, dans le comté de Cornouailles. (D. J.)

UXELLODUNUM, (Géog. anc.) ville de la Gaule aquitanique. César, l. VIII. c. xxxij. la place chez les Cadurci, & dit que c’étoit une ville fortifiée par la nature : quelques autres auteurs ont voulu que ce fût la capitale des Cadurci, mais c’est une erreur, la capitale de ces peuples étoit Divona, aujourd’hui Cahors. D’ailleurs, comme César dit qu’Uxellodunum étoit sous la protection de Luterius, prince des Cadurci, cela ne conviendroit pas à la dignité de la capitale de tout un peuple.

Selon Papire Masson, de fluminib. Franciæ, pag. 574. Uxellodium étoit à 7 lieues au-dessous de Cahors, dans un lieu nommé aujourd’hui Podium Xolduni, vulgairement le Peuch d’Usselou, ou le Peuch d’Usseldun, parce que c’est un lieu élevé ; & Cadenac ou Capdenac tient la place de l’ancienne Uxellodunum. On voit encore aujourd’hui tout près de Cadenac, la fontaine dont César fait mention, & des ruines de l’ancienne ville. (D. J.)

UXENTUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la Calabre & dans les terres. Ptolomée, l. III. c. j. la donne aux Salentins. C’est, selon Léander, Usento, qu’on écrit aussi Ugenti & Ogento. (D. J.)

UXIENS, les, (Géog. anc.) Uxii, peuples d’Asie dans l’Elymaïde. Arrien, in Indic. c. xxxx. qui donne une grande étendue à la Susiane, les place dans cette contrée : Susiorum gens quædam superne accolit, Uxii vocantur. Un manuscrit porte, Susiorum alia gens, parce que les Susiens étoient partagés en diverses nations.

Le même Arrien, de exped. Alex. c. xvij. dit qu’Alexandre étant parti de Suze avec son armée, & ayant passé le Pasitigris, entra dans le pays des Uxiens ; on lit la même chose dans Quinte-Curce, l. IV. c. iij. de sorte que les Uxiens habitoient au-delà de Pasitigris, & aux confins de la Perside propre. Le Pasitigris prenoit sa source dans les montagnes des Uxiens, selon Diodore de Sicile, l. XVII. c. lxvij.

Gronovius, ad Arian. p. 355. a remarqué qu’il y avoit deux nations différentes d’Uxiens ; l’une qui habitoit dans la plaine, & qui étoit soumise aux Perses ; l’autre qui habitoit les montagnes, & qui se maintenoit en liberté. Diodore de Sicile, l. XVII. c. lxvij. entend parler de la premiere, lorsqu’il dit que le pays des Uxiens est très-fertile, & arrosé de quantité d’eaux ; ce qui lui faisoit produire toutes sortes de fruits en abondance. Strabon, l. XV. p. 729. parle de la seconde nation, c’est à-dire, de celle qui habitoit les montagnes, & il dit qu’on trouve