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VOLTUMNAE FANUM, (Géog. anc.) lieu d’Italie dans l’Etrurie, aux environs de Viterbe, & peut-être c’est Viterbe même. Quoi qu’il en soit, les assemblées générales des Etrusques se tenoient souvent à Voltumnæ Fanum, au rapport de Tite-Live, l. IV. c. xxiij. xxv. & lxj. (D. J.)

VOLTURARA, (Géog. mod.) ou VULTURARIA, petite ville d’Italie au royaume de Naples, dans la Capitanate, au pié de l’Apennin, vers les confins du comté de Molise, à 10 lieues au nord-ouest de Benévent, dont son évêque est suffragant. Long. 32. 43. latit. 41. 29. (D. J.)

VOLTURNE, s. m. (Mythol.) fleuve d’Italie dans la Campanie, nommé encore aujourd’hui Volturno. Les anciens peuples de la Campanie en avoient fait un dieu, & lui avoient consacré un temple, dans lequel ils s’assembloient pour délibérer de leurs affaires ; il avoit à Rome un culte particulier, puisque parmi les flamines, on trouve celui du dieu Volturne, & qu’on y célébroit les volturnales. (D. J.)

VOLUBILIS ou grand Liseron, (Jatdinage.) les tiges de cette plante vivace sont longues & foibles ; elles cherchent à s’entortiller autour des plantes voisines. Le long de ces tiges sont des feuilles presque rondes, d’où sortent des pédicules avec des fleurs blanches à une seule feuille en forme de cloches. Cette fleur vient en automne ; sitôt qu’elle est passée il paroît un fruit cylindrique rempli de semences quarrées qui en multiplient l’espece.

Il y a un liseron appellé convolvulus, qui est de trois couleurs, jaune, bleu & blanc, & le petit liseron, dont les fleurs sont purpurines.

Cette plante vient souvent dans les haies ; elle se seme aussi sur couche & craint peu le froid. On la soutient avec des baguettes.

Volubilis, (Géog. anc.) ville de la Mauritanie tangitane, selon Pomponius Mela, l. III. c. x. & Ptolomée, l. IV. c. j. qui écrit Volobilis. Elle est marquée dans l’itinéraire d’Antonin, entre Tocolosida & Aquæ Dacicæ, à trois milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. C’étoit une colonie romaine. Pline, l. V. c. j. qui l’appelle Volubile oppidum la met à 35 milles de Banaza, & à une pareille distance de chacune des deux mers, ce qui est impossible ; car une place à 35 milles de Banaza (qui étoit à 94 milles de Tingis), ne pouvoit être à 35 milles de chacune des deux mers.

Le pere Hardouin, qui ne s’est pas apperçu de ce mécompte, a conclu que le gros des géographes avoit tort de prendre la ville de Fez pour l’ancienne Volubilis, parce que Fez est à plus de 120 milles de l’Océan & de la mer Méditerranée. Mais s’il eût fait attention que l’itinéraire d’Antonin marque Volubilis Colonia à 145 milles de Tingis, vers le midi oriental de cette ville, dans les terres, & par conséquent à une égale distance des deux mers, il eût aisément compris que cette ville pouvoit fort bien être la même que Fez. (D. J.)

VOLUBILITÉ, s. f. (Gram.) facilité & promptitude à se mouvoir. On dit la volubilité des corps célestes ; la volubilité de la prononciation ; la volubilité de la déclamation.

VOLUCZA, (Géog. mod.) montagne de la Turquie européenne, dans le Coménolitari, proche la source de la Platamona. Ce sont, à ce qu’on croit, les Cambunii montes dont Tite-Live fait mention, l. XLIII. c. liij. & ailleurs. Il dit que le Paniasus y prenoit sa source. (D. J.)

VOLUE, s. f. (Tisseranderie.) terme dont les tisserans se servent pour exprimer la petite fusée qui tourne dans la navette, & qui porte la tissure.

VOLVESTRE, (Géog. mod.) petit pays de France, dans le Languedoc, au diocèse de Rieux ; ce nom

pourroit bien venir de celui de la petite riviere de Vol, qui arrose une partie du diocèse de Rieux. (D. J.)

VOLUME, s. m. en Physique, est l’espace qu’occupe un corps, ou sa quantité de matiere considérée entant qu’elle occupe une telle quantité d’espace. Voyez Périmetre, Circonférence, &c.

Un pié cube d’or & un pié cube de liége sont égaux en volume, mais non en pesanteur, ni en densité. Voyez Densité.

Il s’en faut bien que la matiere propre ou les parties d’un corps remplissent exactement tout le volume de ce corps. Voyez Pore. Chambers.

Volume, Tome, (Synonyme.) le volume peut contenir plusieurs tomes, & le tome peut faire plusieurs volumes : mais la reliure sépare les volumes ; & la division de l’ouvrage distingue les tomes.

Il ne faut pas toujours juger de la science de l’auteur par la grosseur du volume qu’il publie. Il y a beaucoup d’ouvrages en plusieurs tomes qui seroient meilleurs, s’ils étoient réduits en un seul. Girard. (D. J.)

Volume, (Art numismat.) les monnoyeurs se servent de ce terme, pour désigner la grandeur & l’épaisseur de l’espece ; de même en matiere de médailles, on entend par le volume, l’épaisseur, l’étendue, le relief d’une médaille, & la grosseur de la tête, desorte que si quelqu’une de ces qualités y manque, un médaillon du haut-empire s’appelle médaille de grand bronze ; mais dans le bas-empire, dès que la médaille a plus de volume, c’est-à-dire, plus d’étendue & de relief que le moyen bronze ordinaire, on la fait passer pour médaillon. Exceptons-en cependant pour l’épaisseur & pour le relief, les médailles contorniates, qui n’ont ni l’une, ni l’autre de ces deux qualités, & qui ne laissent pas de passer la plûpart pour médaillons. (D. J.)

VOLUMEN, s. m. (Lang. latine.) ce mot latin désigne un volume, un livre, parce que les anciens Romains avant l’usage du papier, écrivoient d’abord sur des tablettes enduites de cire ; quand ils avoient mis la derniere main à leur ouvrage, ils le mettoient au net sur des membranes, ou des écorces d’arbres, qu’ils rouloient ensuite. De-là, evolvere librum, signifie lire un livre, parce qu’il falloit dérouler ce volume, afin de pouvoir le lire.

Pour conserver les livres écrits, volumina, on les frottoit avec de l’huile de cèdre, & on les serroit dans des tablettes de cyprès, qui est un bois à l’épreuve de la pourriture. (D. J.)

VOLUPIE, s. f. (Mythol.) Volupia, déesse de la Volupté, celle qui en procuroit aux hommes : Apulée dit, qu’elle étoit fille de l’Amour & de Psyché. Elle avoit un petit temple à Rome, près de l’arsenal de marine, & sur son autel étoit non-seulement sa statue, mais encore celle de la déesse du Silence. Volupia étoit représentée en jeune personne, mignardement ajustée, assise sur un trône, comme une reine, & tenant la Vertu sous ses piés ; mais on lui donnoit un teint pâle & blême. (D. J.)

VOLUPTÉ, s. f. (Morale.) la Volupté, selon Aristipe, ressemble à une reine magnifique & parée de sa seule beauté ; son trône est d’or, & les Vertus, en habit de fêtes, s’empressent de la servir. Ces vertus sont la Prudence, la Justice, la Force, la Tempérance ; toutes quatre véritablement soigneuses de faire leur cour à la Volupté, & de prévenir ses moindres souhaits. La Prudence veille à son repos, à sa sûreté ; la Justice l’empêche de faire tort à personne, de peur qu’on ne lui rende injure pour injure, sans qu’elle puisse sans plaindre ; la Force la retient, si par hasard quelque douleur vive & soudaine l’obligeoit d’attenter sur elle-même ; enfin la Tempérance lui défend toute sorte d’excès, & l’a-