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de la clé de c sol ut des clavecins ; ainsi des autres. Les lignes ponctuées iklmn représentent les autres endroits de la touche où on peut poser les doigts, & qui ne sont point garnis de cordes de boyau. Ces intervalles qui ont servi à trouver les lieux des autres touches bcdcfgh, contiennent, comme eux, un demi ton. La longueur an, comprise entre le sillet & la ligne ponctuée n, doit être égale à la moitié de la longueur des cordes prises depuis le sillet a, jusqu’au chevalet C. Voyez la figure. Les cordes fixées au point n & touchées dans leurs parties nC avec l’archet, sonnent l’octave au-dessus du son qu’elles rendent à vuide, c’est-à-dire lorsqu’elles ne sont point touchées avec les doigts, & qu’elles peuvent vibrer dans toute leur longueur aC.

La tablature de la viole qui suit par notes de mu-

sique & lettres de l’alphabet fera voir son accord,

son étendue, & le rapport du doigté expliqué ci-devant par la figure du manche, les a placés au-dessous des notes, marqueront quels sons la corde rend à vuide, & les autres lettres quels sons rendent les cordes étant touchées sur les touches auxquelles ces lettres se rapportent. Toutes les lettres de différentes cordes placées au-dessous les unes des autres vis-à-vis d’une même note, sonnent toutes l’unisson de cette note, & par conséquent l’unisson entre elles ; les six lignes de la tablature par lettres, avec l’espace au-dessous, représentent les sept cordes de la viole, comme si le manche de cet instrument étoit couché sur le côté. Les lettres mises sur chaque corde marquent à quel endroit ou quelle touche de cette corde il faut toucher.

Pour accorder la viole, ainsi que la tablature ci-dessus montre ; il faut d’abord monter la corde du milieu, qui est la quatrieme à un ton raisonnable, ensorte que la chanterelle ne soit point trop forcée en montant cette corde trop haut, ni aussi la tenir trop basse, parce que ces cordes des basses ne pourroient pas articuler ; mais cette corde sera montée à son vrai ton. Pour la basse de viole, si elle est à l’octave en-dessous de l’ut de la clé de c sol ut des clavecins, ou à l’unisson du quatre-piés, voyez la table du rapport de l’étendue des instrumens ; après avoir mis cette corde au ton, il faut poser le troisieme doigt de la main gauche un peu au-dessus de la quatrieme touche e, ensorte qu’il soit entre la touche d & la touche e, mais plus près de cette derniere, & sur la quatrieme corde ; ce qui lui fera rendre, lorsqu’on la pincera vers le chevalet, le son mi tierce-majeure, à l’unisson duquel il faut accorder la troisieme corde, ensorte qu’elle sonne à vuide l’unisson de la quatrieme corde touchée en e ; ce qui est montré par la tablature où l’on voit un —a— au-dessus d’un —e— en cette sorte Encyclopedie-17-p312-viole2.PNG. Il faut ensuite poser le petit doigt sur l’f de cette troisieme corde, & monter la seconde à vuide à l’unisson Encyclopedie-17-p312-viole3.PNG, ce qui fait l’intervalle d’une quarte. Il faut ensuite accorder la premiere corde ou chanterelle à l’unisson de l’f de la seconde, ce qui fait encore un quarte Encyclopedie-17-p312-viole3.PNG ; on accordera ensuite les cordes des basses, savoir la cinquieme, en mettant le petit doigt sur f de

la cinquieme, que l’on mettra à l’unisson de la quatrieme à vuide, ce qui fait l’intervalle d’une quarte Encyclopedie-17-p312-viole3.PNG ; on accordera de même la sixieme sur la cinquieme

à vuide, & la septieme aussi sur la sixieme à vuide. Voyez la tablature.

Cette maniere d’accorder la viole & les autres instrumens qui ont le manche divisé s’appelle par unissons : on peut l’accorder par quartes ; c’est la maniere ordinaire des maîtres qui distinguent facilement cet intervalle en touchant deux cordes à la fois. On peut aussi l’accorder par quintes, par octaves, ces différentes manieres servent de preuve les unes aux autres.

Pour jouer de cet instrument, que les Italiens appellent viola di gamba, pour la distinguer des autres especes dont on parlera ci-après, & parce qu’on la tient entre ses jambes, il ne suffit pas de savoir la tablature, il faut encore savoir poser la main, & gouverner l’archet. Voyez Archet. Premierement, on doit prendre un siege qui ne soit ni trop haut, ni trop bas, s’asseoir sur le bord de ce siege, afin de pouvoir placer la basse de viole entre ses jambes, laquelle on prend par le talon FG du manche près le corps de l’instrument, & non par le milieu du manche, où on seroit exposé à déranger les touches. On mettra ensuite l’instrument entre ses jambes, son dos tourné vers celui qui en joue, ensorte cependant qu’elle entre un peu plus du côté droit que du côté gauche entre les jambes. Son manche doit passer au côté gauche de la tête. On portera ensuite la main gauche vers le haut du manche où sont les touches,